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MAVIJAAN : un pas de plus pour la visibilité du cinéma turc en France

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Paris, en février 2020 avec l'équipe du film "Ask Tesadüfleri Sever 2", de gauche à droite : Ömer Faruk Sorak, Levent Can, Elif Doğan, Hülya Gülşen Irmak, Sarah Beauvery Joguet, Türkü Turan, Ipek Sorak et Defne Deliormanli
Écrit par Marie Meister
Publié le 25 novembre 2020, mis à jour le 8 mars 2021

Sarah Beauvery Joguet est distributrice de films. Il y a quelque temps, elle est tombée sous le charme du 7ème art turc (sans avoir elle-même de lien avec la Turquie). Après cette découverte, elle a alors décidé de créer MAVIJAAN, la première société française indépendante de distribution de films spécialisée dans le cinéma et les séries télévisées turques. Afin de débuter son projet, elle a lancé une campagne de crowdfunding (financement partagé) en 2019 sur la plateforme Ulule. Cette même année, Lepetitjournal.com d’Istanbul l'avait interviewée afin de découvrir son projet et ses objectifs. Aujourd'hui, nous l’avons recontactée afin d’en savoir plus sur les évolutions de MAVIJAAN, et l’occasion aussi de mieux comprendre le métier que Sarah exerce.  

 

Avant de rentrer dans le cœur de MAVIJAAN, pourriez-vous nous parler du métier de distributeur de films, souvent trop mal connu. En quoi consiste-t-il ? Et quelles sont les démarches à suivre pour obtenir un film ? 

On confond souvent le métier de distributeur avec celui de producteur dans le sens où le public pense que le distributeur intervient sur la conception du film, casting etc. En tout cas, c’est l'amalgame que l'on fait souvent. Cette méconnaissance du métier est probablement due au fait que des sociétés de distribution s’engagent très souvent dès la lecture d’un scénario et/ou peuvent développer également une activité de production.

Mais l’activité de distribution en elle-même se situe entre la fabrication du film et son exploitation en prenant en charge sa promotion et sa diffusion auprès du public.

Dans le cas de MAVIJAAN, je négocie le film avec les ayants-droits (la plupart du temps le producteur) seulement si le film m’intéresse après un premier visionnage. La négociation passe par une proposition commerciale qui sera discutée avec le producteur. Cette phase peut prendre un certain temps. Si les parties sont d’accord, alors un mandat de distribution sera signé selon différents critères : pays, durée, diffusion cinéma, VOD... Ensuite le producteur fournit le matériel au distributeur (film, support marketing etc.). Puis, au distributeur de monter sa stratégie de diffusion et de promotion autour du film. 

Concernant votre projet MAVIJAAN, comment s’est passée votre campagne de crowdfunding que vous alliez lancer en 2019 ?

Notre campagne de crowdfunding lancée l’année dernière sur Ulule a été un joli succès puisque nous avions dépassé notre objectif en un mois et demi. Près d’une soixantaine de personnes avaient répondu présent à nos côtés et cela nous a profondément touchés. 

Quels sont les développements de MAVIJAAN depuis ce financement sur Ulule ?

L’argent récolté nous a permis de pouvoir d’amorcer notre activité en sortant notre premier film "Ask Tesadüfleri Sever 2" (L’amour aime les hasards 2) au cinéma en février 2020. En parallèle nous avons organisé son avant-première au Grand Rex avec l’équipe du film qui a réuni plus de 300 spectateurs. C’était un réel challenge que nous avons été heureux de relever avec l’aide et le soutien précieux de la communauté franco-turque. Malheureusement la diffusion du film en France a été compromise par la crise du Coronavirus.

Après quelques semaines de réflexion et le départ de mon associée, j’ai décidé de recentrer les priorités de la société et me consacrer à la première idée à l’origine du concept de MAVIJAAN : la plateforme VOD*.

Le projet avait déjà été travaillé fin 2018 donc je n’ai eu qu’à reprendre et réactualiser mes travaux. 

Quel genre de contenu pourrons-nous trouver sur la plateforme VOD ? Et quand sera-t-elle disponible au public ?

MAVIJAAN Digital sera dans un premier temps orientée cinéma avec des films indépendants et populaires, des courts métrages et documentaires principalement turcs ou en co-production. Cependant, nous ne nous fermons à aucun pays oriental comme l’Iran, l’Inde etc. Les séries turques seront proposées plus tard selon le succès de la plateforme. Dans tous les cas, nous ferons constamment le lien avec certains de ses réalisateurs, ou acteurs, afin de donner une approche progressive de ce que peut proposer la Turquie en matière de films et de séries. Ma volonté première est de donner une visibilité à une industrie peu ou mal connue en France et permettre à ses réalisateurs, acteurs et autres professionnels de toucher le public francophone.

La plateforme sera ouverte à partir du 12 mars 2021 en France, Belgique, Suisse et au Luxembourg dans un premier temps, avec le choix de louer les films à l’unité à partir de 2,99 euros ou de s’abonner au mois pour bénéficier d’un accès illimité (Pass’ Mavijaan à 8,99 euros). Outre la VOD, un contenu additionnel sera développé en parallèle avec de nombreuses surprises dont l’accès complet sera réservé aux abonnés.

Êtes-vous nombreux à travailler autour du projet MAVIJAAN ?

J’ai tenu à former une véritable équipe autour de moi avec des personnes motivées, compétentes et passionnées. Je voulais créer une véritable dynamique avec une unité franco-turque autour de MAVIJAAN dans cette volonté constante de rapprocher nos deux pays autour d’un projet fédérateur. Je me suis donc entourée d’Irem (DJAN Studio) avec qui nous avons élaboré le design de la plateforme VOD, et Suat (Les Génies du Web) qui travaille à son développement. Puis autour de ce pôle essentiel, plusieurs personnes entre la France et la Turquie travaillent à mes côtés autour des traductions, de la partie rédactionnelle et du contenu exclusif en marge de la VOD. J’ai également composé un petit panel de visionnage qui m’aide à confirmer certains choix de films.

Avez-vous toujours à l’esprit l’idée de ciné-tourisme à Istanbul ?

Je souhaite via MAVIJAAN encourager les échanges et la collaboration audiovisuelle et cinématographique entre la France et la Turquie. MAVIJAAN Digital est un des éléments fondateurs dans la construction de ce projet. Le ciné-tourisme est un autre concept mais nous avons dû malheureusement le mettre en stand-by à cause de la situation sanitaire actuelle. Cependant, j’espère le mettre en place en 2022. D’ici là il y aura sûrement d’autres projets concrétisés en faveur de cet échange artistique franco-turc.

 

Sarah Beauvery Joguet Mavijaan
Sarah Beauvery Joguet et Yiğit Kirazcı

 

Sarah Beauvery Joguet Mavijaan Altan Dönmez
Sarah Beauvery Joguet et Altan Dönmez

 

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La plateforme VOD Mavijaan Digital sera active à partir du 12 mars 2021 en cliquant ici

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*VOD : Vidéo à la demande

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