Malgré l’atmosphère anxiogène générale et des chiffres inquiétants concernant la pandémie du coronavirus, voici quelques informations positives auxquelles se raccrocher en cas de moral en berne.
Il y a 92 jours, le 31 décembre 2019, la Chine signalait officiellement le premier cas de Covid-19 sur son territoire et annonçait le début de la « pire crise mondiale depuis que l’ONU a été fondée » , selon les mots du Secrétaire général des Nations unies, António Guterres. À peine un mois plus tard, le 2 mars, le Portugal diagnostiquait lui aussi son premier patient infecté par le coronavirus. Ce 1er avril, la Direction Générale de la Santé (DGS) dénombrait 8 251cas confirmés au Portugal et 187 décès. Lors d’une réunion avec l’INFARMED (l’Autorité Nationale des Médicaments et des Produits de santé) le 31 mars au matin, le Président de la république portugaise, Marcelo Rebelo de Sousa, annonçait le maintien des mesures de confinement ainsi que la reconduction de l’état d’urgence dont les conditions seront définies par décret dans les jours à venir par le gouvernement du Premier ministre António Costa. Malgré tout, le pays se porte plutôt bien, en tous les cas pour le moment, en comparaison avec la France, l’Italie ou l’Espagne, durement frappées par l’épidémie.
Un confinement moins répressif
Malgré l’augmentation quotidienne des chiffres, le Portugal est relativement épargné par l’épidémie comparé à d’autres pays d’Europe plus sévèrement touchés par le virus, à commencer par sa voisine directe, l’Espagne, qui comptabilise plus de 9 000 morts et 100 000 contaminations depuis le mois de février. Et pourtant les conditions de confinement au Portugal sont moins restrictives qu’en Espagne, en France ou en Allemagne par exemple, où les sorties non justifiées sont réprimandées par des amendes au montant particulièrement élevé. Au Portugal, les lieux publics sont fermés et la distanciation sociale fortement encouragée, mais le gouvernement n’a pas mis en place de régime punitif, ni imposé jusqu´à présent d’attestation de déplacement. « Les portugais sont si disciplinés que la répression est inutile » a reconnu António Costa. Le Portugal, qui a déclaré l’état d’urgence quasiment en même temps que la France alors que les cas de Covid-19 se comptaient sur les doigts de la main, peut se féliciter d’avoir des citoyens globalement obéissants et responsables qui se sont pliés d’eux-mêmes au confinement avant même qu’il soit officiellement établi.
Des chiffres au ralenti
Alors que le confinement est en vigueur depuis plus de deux semaines et que le pic annoncé de la pandémie commence à se faire sentir dans les hôpitaux, le nombre de personnes déclarées guéries est aussi sur la pente ascendante. Selon les études épidémiologiques menées en Chine, 98 % des personnes infectées par le coronavirus s’en remettent. Il faut aussi rappeler que les chiffres de rémission ne concernent que les malades identifiés, alors que le nombre de personnes contaminées est probablement bien supérieur au nombre de cas avérés, la plupart étant asymptomatiques ou ayant guérit chez eux et sans aide médicale. Au Portugal, 43 malades sont sortis de l’hôpital, guérit, depuis le début de l’épidémie. Pour la première fois, jeudi 19 mars, la Chine n'a enregistré aucune nouvelle contamination d'origine locale sur son territoire, même si de nouveaux cas importés ont été déclarés. De même, le nombre de morts journaliers a fortement chuté ces dernières semaines suite à la mise en place fin janvier d’une quarantaine drastique qui a réellement permis d'endiguer l'épidémie. Un réel signe d’espoir pour l’Europe qui a également mis en place des mesures confinement. On note aussi des guérissons miraculeuses un peu partout dans le monde, et notamment des centenaires italiens, chinois ou français, qui se sont remis de la maladie. Un pied de nez au virus.
La recherche avance
Si les scientifiques s’accordent à dire qu’il faudra attendre au moins un an avant la commercialisation d’un vaccin contre le Covid-19, les essais cliniques fleurissent aux quatre coins du monde et les chercheurs se démènent nuits et jours pour trouver des solutions. Aux États-Unis, la compagnie pharmaceutique Johnson & Johnson a annoncé lundi 30 mars avoir sélectionné un vaccin-candidat pour le nouveau coronavirus, qui doit être testé dès cet automne et pourrait être prêt à une utilisation d'urgence d'ici le début de 2021. De même, la compagnie pharmaceutique américaine Moderna (basée à Cambridge) procède déjà à des essais cliniques pour son vaccin-candidat, tout comme le groupe chinois CanSinoBIO. Rappelons tout de même que ces annonces ne sont que le début d’un long processus visant à tester la sécurité et l’efficacité d’un vaccin destiné à être diffusé à grande échelle.
Un bol d’air pour la planète
Après le retour des poissons et d´une eau propre dans les canaux vénitiens et du gazouillis des oiseaux dans les grandes villes, les émissions mondiales de CO2 s’effondrent – un instant de répit pour notre planète fatiguée, sur fond de crise épidémiologique. Les images satellites de la NASA témoignent de l’ampleur du phénomène en Chine (premier émetteur mondial de gaz à effet de serre) suite au confinement des populations et au recul inédit de l’activité économique : l’air est à nouveau respirable. Les scientifiques rappellent tout de même que les effets environnementaux « positifs » liés à la pandémie de coronavirus ne sont pas structurels et qu’ils disparaîtront aussi vite qu’ils sont apparus, à moins que l'urgence climatique qui menacent des millions de vies humaines et des écosystèmes ne soit sérieusement reconsidérée. Le 24 février dernier, Pékin a annoncé des mesures pour « éliminer les mauvaises habitudes de consommation excessive de faune sauvage », suite à la transmission du virus du pangolin -qui reste encore à confirmer car ce n´est qu´une hypothèse parmi d´autres - à l’homme. Evidemment, l’enjeu va au-delà de la protection animale et touche à la santé humaine. Quoiqu’il en soit, de nombreuses espèces consommées en Chine profitent à coup sûr de cette trêve générale.
En cas de symptômes du COVID-19 (fièvre, toux, difficultés respiratoires), il est recommandé de rester à son domicile et d'appeler le numéro spécial mis en place par le Service National de Santé publique portugais - SNS - (24h/24 ; 7j/7) : 808 24 24 24.
Plus d´information : covid19estamoson.gov.pt/