La compagnie d’aviation irlandaise Ryanair a confié qu’elle envisageait de se retirer de la Bourse de Londres dans les mois à venir. En cause, les conséquences du Brexit sur l’activité commerciale de l’entreprise.
La Bourse londonienne n’a pour l’instant fait aucun commentaire concernant les déclarations de Michael O'Leary, PDG de Ryanair, qui a annoncé que sa compagnie allait « probablement (se) retirer de la liste (des entreprises cotées en bourse à Londres) au cours des six prochains mois ». Un coup dur pour la London Stock Exchange (LSE) qui tente difficilement de maintenir sa position de leader financier mondial après le Brexit.
Un nom de plus sur la liste
La décision de Ryanair suit de près celle du groupe BHP qui est sorti de la Bourse de Londres cet été pour faire de la Bourse de Sydney sa bourse principale. La compagnie aérienne devrait, elle, placer la majorité de ses titres financiers à la Bourse de Dublin, et au Nasdaq américain.
Ryanair souhaite rester une compagnie européenne
Depuis le Brexit, chaque transporteur aérien qui propose des services en Europe doit être contrôlé à au moins 50% par des actionnaires de l'Union Européenne. Ryanair avait ainsi acté en 2020 que les ressortissants britanniques, comme ceux de pays hors-UE, ne pourraient plus acquérir d’actions à partir de janvier 2021 afin de garantir que la compagnie aérienne reste détenue majoritairement par l'UE.
En plus d’une certaine pression de la part de la Commission Européenne pour que les compagnies européennes « prennent des mesures » dans ce sens, Ryanair a aussi expliqué qu’il était trop coûteux de posséder deux plateformes de négociation d'actions, une au Royaume-Uni et une dans l'UE.
Une diminution majeure du volume des transactions commerciales
La pandémie a déjà fait perdre beaucoup aux compagnies aériennes qui commencent doucement à s’en relever. Le nombre de titres de la compagnie Ryanair échangés à la bourse de Dublin a diminué cette année de près de 44% par rapport à 2020. Mais cette diminution reste moins inquiétante que celle de la quantité de titres échangés à la bourse de Londres. Au cours des 10 derniers mois, ce volume d’échanges a subi une baisse de 68% par rapport aux chiffres de 2020, selon le Refinitiv. De quoi en effet pousser la compagnie à sortir de la LSE.
Le combat de la LSE pour rester leader semble peine perdue
Cette sortie de la Bourse londonienne est « conforme à une tendance générale » chez les entreprises européennes après le Brexit, témoigne Ryanair. La compagnie EasyJet pourrait bientôt, elle aussi, imiter son homologue et quitter la LSE avait-elle prévenu en janvier dernier.
Alors que la City de Londres tente de conserver sa place de centre financier mondial à la suite du Brexit, la majeure partie des échanges d'actions en euros se déplace aujourd’hui vers Amsterdam qui pourrait peut-être reprendre le rôle de leader de la capitale britannique.