L’Espagne gagne du terrain dans le Nomad Passport Index 2025, en grimpant à la 32e place, soit six rangs de mieux que l’an passé. Son passeport permet de voyager sans visa dans 177 pays, un score enviable sur le papier. Mais derrière cette belle liberté de mouvement, se cachent des faiblesses structurelles, notamment en matière de fiscalité et de double nationalité. Un outil de mobilité aux nombreuses promesses… mais aussi aux limites bien réelles.


Publié chaque année par Nomad Capitalist, le classement Nomad Passport Index 2025 ne se contente pas de compter les pays sans visa. Il évalue la puissance d’un passeport selon cinq critères : la liberté de voyager, le système fiscal, l’image internationale, la reconnaissance de la double nationalité et les libertés individuelles. Une approche plus complète, qui permet de mesurer ce que signifie vraiment porter un passeport, au-delà de la simple traversée des frontières. Décryptage.
Le passeport espagnol ouvre les frontières, mais pas toutes les portes
Avec un score de 177 destinations accessibles sans visa, visa à l’arrivée ou eVisa rapide, le passeport espagnol reste l’un des plus performants du monde en matière de mobilité. Près de 89 % des pays et territoires analysés peuvent ainsi être visités avec une simple pièce d’identité nationale.
Pourtant, malgré cette liberté de mouvement enviable, l’Espagne ne décroche que la 32e place du classement global, à égalité avec la Pologne et la Hongrie. Une position en demi-teinte, révélatrice de faiblesses persistantes dans d’autres domaines comme la fiscalité ou la double nationalité.
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Fiscalité, perception, liberté : où se situe l’Espagne ?
Voici le détail des scores attribués à l’Espagne (sur 50 points pour chaque critère) :
En fiscalité, l’Espagne obtient un score de 30. Le pays autorise ses citoyens à s’expatrier pour échapper à l’imposition sur leurs revenus mondiaux, mais reste loin des juridictions les plus souples, où l'impôt est nul ou quasi inexistant.
Côté perception, les citoyens espagnols bénéficient d’une image globalement positive à l’international, sans pour autant figurer parmi les nationalités les plus valorisées. Là encore, le score s’établit à 30.
Sur la question de la double nationalité, l’Espagne reste restrictive : seuls certains accords - notamment avec des pays d’Amérique latine ou les Philippines - permettent de cumuler les nationalités. Résultat, un score limité à 20.
Enfin, concernant les libertés individuelles, le pays se distingue avec un score de 40. La liberté de la presse est globalement respectée, aucun service militaire n’est imposé, et les citoyens jouissent d’un niveau de liberté personnelle élevé, bien que non absolu.
Notons quand même que l’Espagne gagne six places par rapport à 2024, où elle occupait la 38e position. Ce gain est en grande partie dû à une amélioration perçue de son régime fiscal pour les non-résidents, même si des freins subsistent pour les citoyens souhaitant optimiser leur fiscalité à l’international.
L’Irlande en tête des passeports les plus puissants au monde en 2025
Cette année, c’est l’Irlande qui s’empare de la première place du classement, avec un passeport qui coche toutes les cases : grande liberté de circulation, fiscalité avantageuse, image internationale flatteuse et respect des libertés individuelles.
Elle devance une Grèce en plein essor, la Suisse, toujours solide, et un Portugal en léger recul. Malte et l’Italie ferment ce Top 5 prestigieux, avec des politiques fiscales séduisantes et une ouverture assumée à la double nationalité.
Passeports faibles, libertés limitées : les oubliés de la mobilité mondiale
Parmi les passeports les moins performants, on retrouve sans surprise l’Afghanistan, le Yémen, l’Érythrée, l’Irak et le Pakistan. Leurs citoyens font face à d’importantes barrières pour voyager, s’installer à l’étranger ou bénéficier de libertés fondamentales.
Le Nomad Passport Index rappelle qu’un passeport est bien plus qu’un sésame pour franchir une frontière. Il conditionne aussi la fiscalité applicable à l’étranger, la possibilité de cumuler plusieurs nationalités ou encore la liberté de s’exprimer, de résider et de circuler librement.
Pour les Espagnols tentés par l’expatriation ou l’aventure internationale, ces données offrent une cartographie précieuse des libertés et des restrictions liées à leur nationalité. À l’heure où le passeport est un levier de mobilité et d’opportunité, en connaître les forces et les failles est plus que jamais nécessaire.
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