Selon les données de la DGT, 30% des voitures circulant en Espagne en 2022 ne pourra bientôt plus circuler dans les 150 villes de plus de 50.000 habitants. Il s'agit des modèles essence et diesel immatriculés avant 2001 et 2006 respectivement.
L'Espagne compte plus de 25 millions de voitures. Leur nombre augmente... mais aussi l'âge moyen: avant 2010, il était inférieur à 8 ans, alors qu'aujourd'hui il est supérieur à 14 ans. En outre, selon les données publiées par la DGT pour l'année 2022, plus d'un quart du parc automobile espagnol n'a pas droit à une étiquette écologique.
6 millions de voitures ne pourront plus circuler
Si l'on se concentre uniquement sur les voitures et que l'on considère le type d'étiquette écologique qui leur correspond, on constate que, si deux voitures sur trois ont une étiquette B ou C, une sur quatre n'a pas d'étiquette. C'est un pourcentage élevé, et il faut savoir que les voitures qui n'ont pas droit à une étiquette auront de plus en plus de difficultés à circuler dans les zones à faibles émissions (ZBE zonas de bajas emisiones). En pratique, plus de 6 millions de voitures en circulation en Espagne ne pourront pas entrer dans les ZBE.
Pas d'étiquette? Pas d'accès aux ZBE
En Espagne, 149 municipalités, celles qui comptent plus de 50.000 habitants, devront activer une ZBE d'ici le 1er janvier 2024 afin de réduire les émissions polluantes des véhicules à moteur à combustion et d'améliorer la qualité de l'air. Des mesures sont progressivement adoptées dans ce sens, mais à l'heure actuelle, Barcelone et Madrid sont les villes qui imposent le plus de restrictions à la circulation des voitures non polluantes. À Barcelone, le pourcentage de voitures sans étiquette est de 23,5% et à Madrid, il est de 20,6%.
Madrid est précisément la province où le pourcentage de ce type de véhicules est le plus faible et, d'après ces données, il semble que les restrictions contribuent à éliminer les vieilles voitures de la circulation... mais à l'opposé, il y a des villes obligées d'installer des zones à faibles émissions où il y a encore plus de 40% de voitures sans étiquette: c'est le cas d'Orense, de Melilla et de Zamora. Dans ces villes, 4 véhicules sur 10 ne pourront pas circuler dans de nombreuses zones.
Le parc automobile espagnol est trop vieux
Outre les voitures, de nombreux autres véhicules à moteur circulent sur les routes espagnoles: si nous les additionnons tous, voitures, motos, camions, cyclomoteurs, camionnettes et bus, il y a plus de 37,5 millions en Espagne, dont certains ont jusqu'à plus de 30 ans d'âge.
D'ailleurs, une voiture sur dix a été achetée avant 1992, c'est-à-dire l'année des Jeux olympiques de Barcelone, lorsque les voitures les plus vendues en Espagne étaient des modèles tels que la Citroën ZX, la Renault 19 ou la Ford Escort.
L'urgence de renouveler le parc automobile
Les raisons du vieillissement du parc automobile sont diverses, allant de l'incertitude sur l'avenir à moyen terme des voitures à moteur traditionnel, au prix élevé des voitures neuves aujourd'hui, surtout si elles sont respectueuses de l'environnement. Ces facteurs font que de nombreuses personnes préfèrent conserver leur vieille voiture tant qu'elle fonctionne plutôt que d'acheter une nouvelle voiture à essence dont elles ne connaissent pas les restrictions futures, ou une voiture rechargeable pour laquelle elles n'auront peut-être pas d'endroit où la recharger. Actuellement, il n'existe que des aides pour les voitures rechargeables, qui sont chères et ne sont pas valables pour tout le monde : il faudrait envisager la possibilité d'étendre ces aides aux voitures équipées de moteurs traditionnels peu polluants, ainsi qu'aux voitures d'occasion.