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Que mange-t-on pendant la Semaine sainte en Espagne ? Plats et douceurs typiques

La Semaine sainte, l'une des fêtes les plus traditionnelles d'Espagne, est célébrée avec ferveur et enthousiasme dans une ambiance solennelle. De Séville à Zamora, en passant par Valencia, Tolède ou Malaga, chaque ville vibre au rythme des processions, des concerts et des événements culturels. Mais cette période est aussi, et surtout, un rendez-vous incontournable avec la gastronomie populaire. Petit tour d’horizon pour nos lecteurs.

Mona de Pascua traditionnelle espagnole, brioche dorée ornée d’un œuf dur et de figurines en chocolat, posée sur du papier cuisson rustique.Mona de Pascua traditionnelle espagnole, brioche dorée ornée d’un œuf dur et de figurines en chocolat, posée sur du papier cuisson rustique.
DALL·E / Mona de Pascua traditionnelle espagnole.
Écrit par Monique Auxenfans
Publié le 13 avril 2025, mis à jour le 14 avril 2025

Des processions à l’assiette : les saveurs de la Semaine sainte en Espagne

La Semaine sainte va bien au-delà des rituels religieux : elle s’invite aussi à nos tables, avec des recettes transmises de génération en génération. Fidèle à la tradition catholique qui proscrit la consommation de viande durant le Carême, la cuisine de cette période privilégie des plats à base de poisson, de légumes secs et de produits simples. Chaque région a ses spécialités, mais toutes partagent le même esprit de dévotion à travers la nourriture.

Le potage de vigilia : un grand classique des tables espagnoles

Parmi les plats emblématiques, le potaje de vigilia (potage de la veillée) s’impose comme une star des cuisines espagnoles pendant le Carême, en particulier le Vendredi saint. Datant du Moyen Âge, cette soupe nourrissante associe pois chiches, épinards, morue, œuf dur, ail, oignon et paprika. Un plat réconfortant, riche en saveurs, à déguster à la cuillère.

Dans le nord de l’Espagne et en Castille-et-León, on prépare aussi la sopa castellana, également appelée sopa de ajo (soupe à l’ail), une soupe rustique à base d’ail, de pain rassis, de bouillon et parfois d’œuf, parfaite pour réchauffer les cœurs.

 

 

 

 

 

 

La Semaine Sainte en Espagne

 

 


 

Les douceurs pascales : entre tradition et gourmandise

Impossible d’évoquer la Semaine sainte espagnole sans mentionner ses desserts typiques, véritables stars des vitrines de pâtisseries. 

 

La torrija : reine incontestée de la Semaine sainte en Espagne

La torrija est sans conteste la vedette de cette période. Cousine espagnole du pain perdu, elle trouve ses origines dans les cuisines conventuelles. On la prépare avec des tranches de pain rassis d’environ un centimètre d’épaisseur, trempées dans du lait aromatisé (à la vanille, cannelle, miel…), puis enrobées d’œufs battus avant d’être frites à l’huile d’olive. Une fois dorées et croustillantes, elles sont nappées d’un sirop sucré ou de miel. Rassasiantes et riches en énergie, les torrijas compensaient autrefois l’absence de viande pendant le Carême.

 

 

 

La mona de Pascua : symbole de fin du jeûne 

Autre douceur incontournable : la mona de Pascua, pâtisserie traditionnelle du lundi de Pâques, surtout populaire dans la région de Valence, à Murcie et en Catalogne. 

 

 

Elle symbolise la fin du Carême et se déguste en famille, souvent lors de pique-niques champêtres. Il en existe deux grandes variantes :


– la version valencienne, une brioche sucrée surmontée d’un ou plusieurs œufs durs ;
– la version catalane, décorée de figurines en chocolat et de friandises colorées.

 


 

Beignets et bouchées sucrées : la fête continue !

Outre les torrijas et les monas, la Semaine sainte est aussi l’occasion de savourer une infinité de petites bouchées sucrées à base de farine, d’huile d’olive, d’œufs, de sucre, de miel et d’arômes variés (fleur d’oranger, cannelle, anis…). Ces beignets, croustillants et dorés, changent de nom selon les régions :

  • Pestiños en Andalousie
  • Buñuelos de viento (beignets légers et soufflés)
  • Rosquillas (anneaux frits)
  • Roscos fritos, panquemado, borrachuelos de Malaga, garrote de Ubrique, pasioncitos de Morata de Tajuña… et bien d’autres !


Préparés souvent à l’avance, pendant le Carême, ces desserts servaient autrefois à compenser la privation des jours de jeûne. Aujourd’hui encore, ils incarnent la générosité de la cuisine populaire espagnole. Bon appétit et joyeuses fêtes de Pâques !