Installé en Espagne depuis une vingtaine d’années, il travaille au Lycée français de Madrid comme professeur d’EPS et d'Éducation aux Médias et à l'Information, en parallèle de ses activités de correspondant pour La Dépêche du Midi et de ses collaborations avec Canal + et France Télévision ("Envoyé Spécial", "Complément d’Enquête" entre autres). Il a participé à la création de Diario Vivo, le seul projet de journalisme en direct en Espagne, il y a désormais 8 ans, une aventure initiée avec les journalistes François Musseau et Vanessa Rousselot. Au sein du collectif, il contribue à écrire les histoires avec ses collègues du comité éditorial, tous des journalistes de renom, et se charge également de la partie audiovisuelle et musicale du spectacle.
Dans le cadre des cérémonies d'anniversaire du LFM, qui fête cette année 140 ans d'existence, Julien Cassan a coordonné un projet visant à faire venir sur scène l'établissement, pour y raconter 14 décennies sous un format particulièrement original, capable de transmettre non seulement les émotions mais aussi l'identité propres à la structure. Interview.
Comment est né le projet Diario Vivo ?
Julien Cassan : Diario Vivo est le seul projet de journalisme en direct en Espagne ("Live journalism"), un format qui triomphe à San Francisco, New-York, Paris ou Helsinki. Nous nous sommes lancés dans l’aventure voilà huit ans. L’idée ? Le journal papier ne se vend plus, le journalisme sur internet n’inspire pas la confiance. Nous explorons une troisième voie : le journalisme sur scène. Concrètement des journalistes, photographes ou autres personnalités montent sur scène et racontent une histoire intime et émouvante, à la première personne. Avec leurs regards, leurs émotions, leurs fragilités. Certains sont très connus, d’autres moins. Finalement, peu importe : l’émotion est le dénominateur commun. Diario Vivo est un média différent : au lieu de tourner les pages d’un magazine, on voit se succéder des histoires impactantes sur scène. Un musicien se charge de faire le lien entre ces histoires toujours authentiques, souvent inoubliables.
Avec la dizaine de personnes qui compose le collectif Diario Vivo, nous avons créé plus de 30 spectacles en Espagne (Madrid, Barcelone, Valence, Saragosse, Murcie…), mais également en France, à l’occasion des 50 ans du quotidien Libération à la Philharmonie de Paris, l’an passé. Au total, plus de 250 histoires ont été racontées, ce qui fait un nombre incalculable de rires aux éclats, de larmes et de surprises et on se rapproche au global des 20.000 spectateurs. Diario Vivo a trouvé son public car nous faisons toujours salle pleine et nous avons reçu de vifs éloges de la presse espagnole. Une des choses qui fascine les gens c’est qu’il s’agit d’un spectacle éphémère. Cela va un peu à l’encontre de la société actuelle. Il n’y a pas de captation vidéo et les histoires ne sont racontées qu’une seule fois. On ne les retrouvera jamais sur Youtube. Nous comptons sur la transmission orale pour que les histoires continuent leur chemin. Et ça marche !
Comment est née l’idée d’amener le LFM sur les planches de Diario Vivo et comment avez-vous adapté le concept ?
L’équipe de direction du LFM souhaitait célébrer son 140e anniversaire d’une manière originale et émouvante. Elle nous a proposé une collaboration et ce projet a séduit notre équipe. Nous voilà donc embarqués depuis plus d’un an dans la préparation de ce spectacle que nous espérons inoubliable. Cette fois-ci, il n’y aura pas que des journalistes sur scène… Il y aura tous ceux qui font le LFM. Des professeurs bien sûr, mais aussi des parents, des élèves d’aujourd’hui et d’hier… Mais pas seulement. Et puis il y aura aussi quelques surprises !
Comment avez-vous sélectionné les histoires ?
C’est un travail de longue haleine. Nous nous sommes beaucoup interrogés sur l’essence du LFM. Quels sont les dénominateurs communs de ses 140 ans d’histoire ? Quelles dates ont marqué l’existence de cette institution ? Ensuite nous avons exploré des profils de narrateurs. Près de 150 pistes ont été envisagées. À l’arrivée, une dizaine de personnes, accompagnées à l’écriture par des journalistes, auront le privilège de monter sur scène du théâtre EDP, le lundi 31 mars pour raconter leur histoire, leur vision du LFM. Une petite ou une grande histoire, qui contribue à comprendre et célébrer l’ADN de l'établissement. Nous travaillons d’arrache-pied depuis plusieurs mois avec eux pour que cette soirée soit unique.
Comment va s’orchestrer la soirée du 31 mars ?
Pour que la fête soit réussie, nous ne pouvons pas dévoiler grand-chose sur le spectacle. C’est le principe d’un cadeau d’anniversaire, non ? (Rires). Il faudra y assister ! Juste vous dire qu’il s’agit d’un spectacle bilingue : français et espagnol, sans sous-titres. Comme au LFM, on y passera d’une langue à l’autre. Un musicien interprètera les histoires en direct. On y apprendra plein de choses sur le Lycée, son histoire et sa place dans le monde d’aujourd’hui. Il y aura de l’émotion, des larmes et des rires. Comme dans la vie !
Informations pratiques :
Lundi 31 mars au Théâtre EDP Gran Vía (Gran Vía, 66)
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