Une équipe française propose une solution technologique pour préserver les récits des communautés autochtones et des cultures menacées. Un enjeu de taille dans un monde de plus en plus numérisé.
Nous avons conçu un outil adapté aux besoins des communautés, tout en utilisant des langues partagées
Alors que la digitalisation s'accélère, de nombreuses communautés autochtones et cultures sous-représentées cherchent à préserver leurs récits. Une startup française, avec son application nommée Elefantia, permet de capturer ces témoignages avant qu’ils ne disparaissent, mais les utilisateurs doivent passer par des langues plus communes comme le français, l'anglais ou l'espagnol. Ce processus garantit que les récits oraux sont accessibles et préservés dans des formats plus largement compris.
Bien que l'application ne supporte pas les dialectes locaux, elle permet aux communautés de préserver leurs histoires en les transcrivant dans une langue partagée comme le français. « Nous offrons un outil pour que les récits soient capturés et transmis, même si la langue d'origine n’est pas prise en charge », précise Thierry Moncorger, co-fondateur. Cela permet aux cultures menacées d'utiliser des langues plus répandues pour organiser et préserver leurs histoires.
Un enjeu socioculturel majeur
Le projet soulève des questions sur la manière dont les récits de ces communautés sont transmis. « Il s’agit de redonner la parole à des communautés historiquement marginalisées, même si ce n’est pas dans leur langue d’origine », souligne Thierry. L’utilisation de langues plus communes permet d’élargir la portée de ces histoires sur la scène internationale, tout en assurant une transmission cohérente des mémoires.
Elefantia est une plateforme innovante qui permet à chacun de créer sa biographie sans effort d’écriture. Grâce à une intelligence artificielle avancée, l’utilisateur est guidé par des entretiens, capturant ainsi les souvenirs et anecdotes qui composent sa vie. Ces réponses sont ensuite organisées en un récit cohérent et structuré, offrant un moyen simple et accessible de préserver et partager des histoires personnelles.
En rendant la rédaction autonome et qualitative, Elefantia devient un véritable allié pour la préservation de la mémoire, en particulier pour les cultures menacées. Cette technologie permet aux utilisateurs d’organiser et de préserver leur histoire dans des langues plus répandues, tout en respectant l’authenticité des récits partagés.
La technologie comme outil de sauvegarde
L’intelligence artificielle, souvent perçue comme une menace pour la diversité culturelle, devient ici un atout pour protéger ces récits. « Même si nous ne transcrivons pas les dialectes locaux, l’IA nous aide à capturer des récits précieux qui pourraient autrement disparaître », explique Thierry. Cet outil permet une approche structurée de la collecte de récits, respectant les besoins des utilisateurs tout en garantissant leur accessibilité.
Défis pour l’avenir de la mémoire culturelle
L’outil d'édition garantit que la propriété des histoires reste pleinement celle de l’utilisateur, offrant un moyen puissant de création sans appropriation extérieure. Ainsi, l’outil devient un allié dans la préservation des mémoires et leur diffusion.
L’intelligence artificielle se transforme en pont entre les générations, facilitant la transmission culturelle tout en respectant l’autonomie des créateurs. Peut-on imaginer un avenir où chaque communauté, même dépossédée de sa langue originelle, pourrait préserver et transmettre son héritage culturel ? Comment continuer à valoriser ces récits tout en assurant la pleine maîtrise des communautés sur leur propre patrimoine ?
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