Au milieu de la nuit du dimanche à lundi 6 janvier la tarification dite de congestion est entrée en vigueur, avec des conducteurs désormais facturés 9 $ pour entrer dans Manhattan au sud de la 60e rue. Ces nouvelles règles sont destinées à limiter le trafic auto en centre ville et à augmenter les capacités d’investissement du MTA (Metropolitan Transportation Authority).
Quelles sont les nouvelles règles de circulation à Manhattan ?
Entre 5 h et 21 h les jours de semaine, et entre 9 h et 21 h les week-ends, les conducteurs devront payer 9 $. À tous les autres moments, le tarif sera de 2,25 $. Les frais sont enregistrés grâce à des péages équipés de caméras.
Le plan devrait générer plus de 15 milliards de dollars pour la modernisation des transports publics à New York, selon la MTA. Les prix des péages ne resteront pas à 9 $ indéfiniment. La MTA prévoit d'augmenter le tarif à 12 $ en 2028, puis à 15 $ en 2031.
Cependant, les conducteurs gagnant moins de 50 000 $ par an bénéficieront d'une réduction de 50 % sur chaque péage après le 10ᵉ passage mensuel, selon la MTA.
Les véhicules utilisant la West Side Highway, FDR Drive et le tunnel Hugh L. Carey sont exclus des péages. Les véhicules d'urgence et ceux appartenant au gouvernement sont exemptés des frais, tout comme certains bus de banlieue et de transit.
Quels sont les objectifs poursuivis ?
Ils sont au nombre de trois:
- Réduire les embouteillages dans les zones les plus fréquentées de Manhattan;
- Encourager l'utilisation des transports publics;
- Collecter environ 15 milliards de dollars pour financer l’amélioration des infrastructures de transport.
Qui sont les gagnants de cette tarification ?
Au premier rang, le MTA compte collecter 15 milliards de dollars grâce à ce péage et financer ainsi les réparations et la maintenance des infrastructures de transport public. Et bien sûr dans la foulée les usagers des transports en commun, si cette manne contribue réellement à améliorer les performances des métros et bus, largement perfectibles.
Ensuite, tous ceux qui résident ou transitent à l’intérieur de la zone de congestion, peuvent espérer une meilleure qualité de vie, avec moins de bruit et de pollution, plus de fluidité pour les taxis et plus de sécurité pour les piétons, vélos et usagers des trottinettes.
Qui sont les perdants ?
Les usagers des taxis et de leurs applications mobiles, qui empruntent l’espace urbain désormais dénommé CongestionReliefZone, doivent maintenant acquitter une charge supplémentaire de $0.75 pour ceux qui prennent les taxis jaunes ou verts, ainsi que les black cars, et de $1.50 pour ceux qui réservent sur les plate-formes Uber ou Lyft.
En contrepartie, Lyft offre un discount en janvier de $1.50, sur toute nouvelle réservation ou sur Citi Bike.
Cette surcharge s’ajoute à celle comprise entre $2.50 et $2.75 qu’ils doivent déjà payer, depuis 2019, dès lors qu’ils se déplacent au sud de la 96ème rue.
Les résidents aux frontières de la zone de congestion vont avoir davantage de mal à trouver une place de parking dans la rue, dès lors que ceux venus de l’extérieur de Manhattan trouvent maintenant avantage à se garer en limite de zone et à poursuivre leur déplacement à pied ou en métro/bus.
Les usagers réguliers des axes nord-sud, non concernés par le péage, vont probablement devoir passer davantage de temps dans les embouteillages, notamment sur le FDR ou la West Side Highway déjà largement saturés.
Une mesure gagnante-gagnante ?
L’avenir le dira mais pour certaines catégories, le désavantage du péage urbain peut se compenser par des bénéfices nouveaux.
Ainsi par exemple, les taxis peuvent certes redouter de voir fuir une partie de leur clientèle, mais être capable de faire plus de courses dans la journée, grâce à la diminution des encombrements. Les automobilistes particuliers, vont aussi bénéficier de la fluidité du trafic et perdre moins de temps dans les bouchons.
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