Donald Trump a ordonné le changement de nom du Golfe du Mexique en "Golfe d’Amérique" dès son investiture. Un changement suivi par Google Maps aux États-Unis qui suscite de vives réactions au Mexique et au sein de la communauté internationale, dénonçant une réécriture symbolique de l’histoire.
À peine réinstallé à la Maison-Blanche, Donald Trump a signé une série de décrets visant à "réaffirmer la grandeur américaine". Parmi eux, l’ordre de rebaptiser le Golfe du Mexique en "Golfe d’Amérique", une mesure rapidement adoptée par Google Maps. En conformité avec les mises à jour des bases de données gouvernementales américaines, le géant d’internet a déjà annoncé sur X vouloir appliquer le changement sur sa plateforme pour les utilisateurs situés aux États-Unis. La modification sera effective une fois validée par le Geographic Names Information System (GNIS), l’organisme fédéral chargé des noms géographiques. À noter qu’à l’international, les deux dénominations coexisteront.
Le Mexique vent debout contre cette décision
Une première réaction ne s’est pas fait attendre de la part de la présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum, qui dénonce une "tentative absurde d’appropriation". Elle rappelle que "le Golfe du Mexique est une appellation reconnue depuis des siècles et utilisée pour la navigation maritime". La dirigeante mexicaine avait déjà proposé, sur un ton sarcastique, de rebaptiser les États-Unis en "Amérique mexicaine" en réponse à ce qu’elle considère comme une provocation.
🇲🇽🗣️La présidente mexicaine Claudia Sheinbaum répond à Trump sur sa proposition de changer le nom du golfe du Mexique - et montre une carte du 17ème siècle du grand México.
— Edith Brou Bleu (@edithbrou) January 8, 2025
"Nous allons l'appeler América Mexicana. C'est joli, non ?" 😅😃 pic.twitter.com/z5LtJN5AcH
Un cas similaire en Alaska
Ce n’est pas la première fois que l’administration Trump impose un changement de nomenclature géographique. Le président a également rétabli le nom de Mont McKinley pour désigner le Mont Denali, plus haut sommet d’Amérique du Nord, modifiant ainsi une décision de Barack Obama qui souhaitait honorer la culture autochtone. En Alaska, des élus et associations locales ont notamment dénoncé une atteinte à l’identité indigène.
Un impact limité mais une portée symbolique forte
Si le changement reste uniquement sémantique, il illustre une volonté de remodeler la mémoire collective par des décisions administratives. Les experts en géopolitique y voient une manœuvre populiste visant à flatter l’électorat nationaliste, au risque d’envenimer les relations diplomatiques avec le Mexique, déjà tendues, et d’autres pays. Reste à savoir si les cartes officielles du monde entier suivront la révision voulu par Donald Trump ou si elle restera cantonnée aux États-Unis.