Bien qu’un des pays les plus denses du monde, la cité-État a su conserver des poches de nature qui permettent d’admirer la faune et la flore endémique de ce territoire équatorial. Singapour est même la seule ville avec Rio de Janeiro à avoir encore de la forêt primaire. Lepetitjournal.com vous emmène à la découverte de ces zones à l’écart de la civilisation.


Singapour compte 4 réserves naturelles, ainsi qu’une vingtaine d’autres zones protégées, qui permettent d’admirer la faune et la flore équatoriale.
Les réserves naturelles à Singapour, une préoccupation récente
Quand les Anglais débarquent à Singapour, l’île est encore couverte de forêt équatoriale primaire. 30 ans plus tard, la moitié de cette forêt a disparu au profit de plantations rentables, comme le poivre ou la noix muscade. Ce n’est qu’à la fin du 19ème siècle que le gouvernement britannique commence à édicter des lois pour la protection des animaux, mais il ne reste alors plus que 7% de la forêt originelle. En 1908, une première loi protégeant 15 réserves forestières est adoptée, mais cette loi commence à être contestée dès 1925, et finalement abrogée en 1936. A la veille de la seconde guerre mondiale, Bukit Timah, Pandan, et Kranji reprennent leur statut de réserves forestières, sous la houlette du Directeur du jardin botanique, qui y voit des sanctuaires pour la vie sauvage et reconnaît le rôle de la mangrove comme agent protecteur de la côte.
Il faut ensuite attendre 1951 pour qu’une loi protège la flore et la faune des réserves naturelles. Depuis, ce dispositif de protection s’est étendu sous la gestion du NParks. Aujourd’hui, Singapour compte 4 réserves naturelles, ainsi qu’une vingtaine d’autres zones protégées, qui permettent d’admirer la faune et la flore équatoriale.

Les réserves naturelles de Singapour font l’objet de réglementations strictes pour assurer la protection de leur riche faune et flore : interdiction de fumer, de ramasser quoi que ce soit, d’amener des animaux de compagnie, d’approcher les animaux, encore moins de les nourrir, … N’oubliez de vous munir de produit anti-moustique, de crème solaire, et d’eau avant de pénétrer ces territoires sauvages. Par ailleurs, ne cherchez pas à quitter les chemins tracés, car non seulement vous risquez d’endommager la végétation ou de déranger les animaux, mais surtout vous risquez de faire de mauvaises rencontres (un cobra royal de 4m par exemple), voire de vous perdre.
Aujourd’hui, les réserves et parcs naturels occupent 40 km2, soit un peu plus de 5% de la surface de Singapour

Quelles sont les 4 réserves naturelles de Singapour ?
Central catchment, la plus grande réserve de Singapour
Avec 30 km2, dont les 2/3 couverts de forêts, cette réserve naturelle est la plus grande. Située au milieu de l'île, elle contient quatre grands réservoirs et offre 20 km de sentiers de randonnée et une passerelle qui permet d’admirer la canopée de dessus. L’accès le plus simple est à l’extrémité Est de MacRichie réservoir où il y a un grand parking. Les nombreux singes qui peuplent cette réserve sont assez audacieux, et il faut à tout prix éviter de leur montrer de la nourriture, et même des sacs en plastique, car ils devinent par expérience ce qui peut s’y trouver. Se promener dans cette réserve fait oublier que Singapour est un des pays avec la plus forte densité de population au monde.

Bukit Timah, le point culminant de Singapour
Cette réserve naturelle, la plus ancienne de Singapour (1883), a été séparée de la précédente à la construction de l’autoroute BKE en 1986. Pour que la faune puisse continuer à voyager entre les deux réserves un large pont arboré les relie depuis 2013. Malgré sa petite taille (1,6 km2), elle recèle une grande diversité de faune et de flore, contient quelques zones de forêt primaire et le point culminant de Singapour (164 m !), si on ne compte pas les gratte-ciels.

Sungei Buloh Wetland, réserve entre terre et mer
Située à l’extrémité Nord-Ouest de l'île, face à la Malaisie, et datant de 2002, cette réserve naturelle a la particularité de comprendre des mangroves et des bancs de boue, avec la faune et la flore spécifiques à ces milieux comme des varans, des loutres, ou des crabes. Les crocodiles marins, pouvant mesurer jusqu’à 6 mètres, adorent prendre des bains de soleil sur les sentiers. Mieux vaut alors changer d’itinéraire ! Cette réserve est devenue avec le temps une étape dans la migration de nombreux oiseaux entre la Sibérie et l’Australie, comme des cigognes, des courlis ou des martins-pêcheurs. Des plateformes permettent de les observer en restant caché, mieux avec des jumelles.

Labrador, petite réserve chargée d’histoire
Cette petite réserve naturelle comprend une forêt côtière. Mais surtout, comme ce lieu était supposé défendre l’entrée du port de Singapour à la veille de la seconde guerre mondiale, de nombreux vestiges de cette époque y subsistent : bunkers, tunnels, et batterie de canons. Deux magnifiques maisons black and white y abritent un hôtel et un restaurant, où vous pourrez remonter le temps.

Les autres parcs naturels à Singapour qui méritent une promenade
A côté de ces quatre réserves naturelles, une vingtaine de parcs naturels (« nature areas ») sont également protégés. Parmi ceux-ci, citons l'île de Pulau Ubin, dans le détroit de Johor, où outre la faune et la flore, vous pourrez avoir un aperçu du Singapour du milieu du siècle dernier, les Sisters’ islands et son parc marin, et les Southern Ridges, un enchaînement de 4 parcs naturels qui permet de marcher une dizaine de km dans la verdure avec des vues plongeantes sur Singapour.



Aujourd’hui, les réserves et parcs naturels occupent 40 km2, soit un peu plus de 5% de la surface de Singapour, ce qui représente un effort notable pour ce petit pays qui est dans le trio de tête en termes de densité de population. Dans le cadre de son Green Plan, Singapour entend encore étendre ces zones vertes dans les années à venir.
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