Singapour est connu pour sa réglementation rigoureuse. Au-delà des interdits folkloriques tels que la possession de chewing-gum ou le transport de durians dans le MRT, il y a des actes qui peuvent paraître anodins pour des européens, mais qui, à Singapour, peuvent vous amener à payer des amendes significatives, voire à séjourner un temps à la prison de Changi, qui n’est pas connue pour son confort. Lepetitjournal.com vous liste quelques-unes des bêtises qu’il vaut mieux éviter de faire à Singapour.


Les endroits pour fumer sont de plus en plus réduits au-delà de votre domicile et de votre véhicule.
Singapour, la cité des amendes
La vie quotidienne est très réglementée à Singapour. Beaucoup de choses admises en Europe peuvent ici donner lieu à des amendes, voire pire. Manger et boire n’est pas autorisé dans les transports publics et dans les stations de MRT. Jeter des détritus dans la rue et traverser en dehors des passages piétonniers sont des délits redevables d’amendes.
Pouvez-vous vapoter à Singapour ?
Les endroits pour fumer sont de plus en plus réduits au-delà de votre domicile et de votre véhicule. Il est maintenant interdit de fumer dans les transports et parcs publics, les piscines, les bâtiments, sauf dans les zones explicitement réservées aux fumeurs, et plus généralement tous les lieux couverts ou lieux d’attente, comme les arrêts de bus, et aux alentours des hôpitaux et des établissements d’enseignement. Il y a même une zone non-fumeur sur Orchard road. Par ailleurs, la cigarette électronique est illégale à Singapour et les moins de 21 ans n’ont pas le droit de fumer.
La consommation d’alcool est illégale pour les moins de 18 ans. Il est interdit de consommer de l’alcool dans des endroits publics (sur le trottoir ou dans les parcs) après 22h30. Vous ne pouvez plus commander d’alcool dans les restaurants et bars après minuit, ni en acheter en magasin après 22h30. Après cette heure, vous ne pourrez plus que commander de l’alcool par Internet. Ramasser un objet dans la rue sans chercher à le rendre à son propriétaire est un délit passible d’une peine de prison de deux ans.

La liberté de manifester concerne uniquement les Singapouriens. Les étrangers ne doivent pas interférer dans la politique singapourienne, ni exhiber leurs drapeaux nationaux à la vue du public.
Les limites de la liberté d’expression
La liberté d’expression est garantie par la constitution de Singapour, mais uniquement pour ses citoyens. De plus, elle y est fortement encadrée, notamment pour garantir l’harmonie sociale dans un pays aux diverses ethnies, cultures et religions, dans un contexte mondial tendu. Charlie hebdo ne pourrait pas paraître dans la cité-État. Toute parole ou écrit dénigrant une des communautés de Singapour peut vous attirer des ennuis, comme proférer des obscénités ou publier sur internet des informations fausses concernant Singapour.
La liberté de manifester concerne uniquement les Singapouriens. Les étrangers ne doivent pas interférer dans la politique singapourienne, ni exhiber leurs drapeaux nationaux à la vue du public. Pink dot, l’événement annuel qui rassemble la communauté LGBT depuis 2009, n’est ouvert qu’aux Singapouriens et aux résidents permanents.

Singapour, une société conservatrice
Les tenues décontractées observées en ville ne doivent pas vous faire oublier que la société singapourienne reste conservatrice. Vous ne trouverez pas de plage naturiste à Singapour, et, même chez vous, une tenue trop légère repérée par un voisin curieux peut vous amener à être puni jusqu’à 2.000 SGD d’amende (environ 1400 €) ou 3 mois de prison.
Si visionner des vidéos à caractère pornographique est toléré, en importer ou en télécharger sur son ordinateur vous expose à une amende de 40.000 SGD (environ 27.000 €) et à un an de prison. L’homosexualité a été dépénalisée en 2022. La majorité sexuelle est à 16 ans, mais jusqu’à 18 ans certaines restrictions encadrent les relations sexuelles.
Des contrôles par tests capillaires effectués à l’arrivée à Changi de manière aléatoire

Tolérance zéro pour la drogue
Singapour est un des pays les plus stricts dans ce domaine. Pour preuve, l’annonce faite dans les avions avant d’atterrir à Changi rappelant que le trafic de drogue est passible de la peine de mort dans la cité-État. Ainsi la possession de 30 g de morphine ou de cocaïne peut vous envoyer au gibet. Mais la consommation de drogue est aussi interdite. La possession de quelques grammes est justiciable d’une amende pouvant aller jusqu’à 20.000 SGD et d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à 10 ans.
Il est interdit aux Singapouriens et aux résidents permanents de consommer de la drogue à l’étranger. Des contrôles par tests capillaires effectués à l’arrivée à Changi de manière aléatoire permettent de détecter des consommations de drogue antérieures de plusieurs mois. Joseph Schooling, le seul médaillé d’or olympique singapourien a été ainsi épinglé en 2024 au retour d’une compétition au Vietnam. Si cette disposition ne concerne pas les non-résidents, ceux-ci n’en risquent pas moins de voir leurs passeports confisqués pendant la durée de l’enquête, voire leurs titres de séjour résiliés en cas de test positif.

Des services de sécurité discrets mais vigilants
Il est bien rare de voir des policiers dans la rue à Singapour. Mais les 100.000 caméras qui parsèment le pays sont d’une efficacité redoutable pour détecter les infractions et identifier leurs auteurs. Comme vous avez pu le constater, il ne se passe souvent que quelques heures entre le moment où un délit est commis et celui où son auteur présumé est interpellé. Le « pas vu, pas pris », n’existe donc pas à Singapour.
De même, en arrivant à Singapour, la douane est bien présente malgré sa discrétion. Importer des produits interdits (notamment de la drogue) ou ne pas déclarer ce qui doit l’être (« To declare or not to declare », that is the question), peut vous attirer de gros ennuis. Enfin, les Singapouriens, très à cheval sur les principes, n’hésitent pas à vous dénoncer, s’ils considèrent que vous faites quelque chose d’illégal. C’est d’ailleurs comme cela que les services de sécurité orientent leurs activités.

Votre caution doit être payée par un Singapourien ou un résident permanent.
L’assistance du consulat aux Français en délicatesse avec la loi singapourienne
En cas d’arrestation, votre passeport sera confisqué pendant la durée de l’enquête et le consulat sera informé si vous le demandez. Il pourra également informer votre famille si vous le souhaitez. Il veillera à ce que vos droits soient respectés. Si vous êtes emprisonné, il viendra vous visiter pour suivre votre état de santé physique et moral. S’il ne rentre pas dans ses prérogatives d’assurer votre défense, il vous communiquera la liste des avocats publiée sur le site internet de l’ambassade susceptibles de vous aider. Votre caution doit être payée par un Singapourien ou un résident permanent. C’est d’ailleurs faute de relation sur place susceptible de payer leur caution que certains étrangers de passage à Singapour se retrouvent en prison en attendant de passer en jugement.
Ne pas respecter la règlementation singapourienne peut non seulement vous conduire à payer une amende, à séjourner en prison, voire recevoir des coups de bâton, mais aussi remettre en cause votre séjour dans la cité-État, sans compter l’impact sur l’image de votre pays. Donc faites attention, et surtout faites passer le message à vos enfants, qui peuvent être tentés de se lancer dans des expériences lourdes de conséquences.
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