Inspiré du titre de son film de 1957, la rétrospective Jacques Tourneur « Rendez-Vous Avec la Peur » à la cinémathèque de Stockholm nous invite, du 7 mars au 20 avril 2025, à plonger dans l’univers unique du ‘Franco-Hollywoodien’ Jacques Tourneur.
Un Français à Hollywood
Né en France d’une mère actrice et d’un père réalisateur (Maurice Tourneur), Jacques Tourneur grandit en partie aux États-Unis. D’abord assistant et acteur dans les films de son père, Jacques Tourneur réalise ses premiers films en contrat avec Pathé-Natan. Frustré par un salaire qui ne le satisfait pas et attiré par une Amérique pleine de promesses, il retourne aux États-Unis en 1935 espérant faire carrière à Hollywood, alors en pleine effervescence : « J’ai dit, si on veut travailler dans le charbon, faut aller en Alsace-Lorraine. Si on veut faire des films, faut aller dans l’usine des films qu’est les États-Unis », dit-il dans Directed by Jacques Tourneur, un film-entretien de 1978 avec le réalisateur pour la télévision française. Après quelques films à la Metro-Goldwyn-Mayer (MGM) sa carrière décolle en 1942 avec La Féline (Cat People) alors qu’il rejoint la société de production RKO Pictures.
Un cinéma de contrastes
« Le cinéma est basé sur des contrastes », affirme Tourneur lors de son entretien avec France 3. Du travail d’éclairage à la découpe des scènes, en passant par sa direction d’acteurs, Tourneur prône un cinéma du « conflit », entre les personnages, entre la lumière et les ombres. Pour lui, l’éclairage a une importance capitale qui conditionne la qualité d’un film bien au-delà de son esthétique visuelle, influençant selon lui jusqu’au jeu des acteurs : « vous jouez une scène entre un jeune homme et une jeune femme qui se parlent. Jouez-là normalement avec une lumière normale, ensuite mettez [les] devant une fenêtre pour qu’ils soient en silhouettes : ils jouent la même scène, elle a deux fois plus de qualité ! »
Rendez-vous avec les ombres
Dans leur article sur la rétrospective Tourneur, la Cinemateket s’attarde sur l’originalité du réalisateur, connu pour ses films d’horreur (bien que le genre ne représente qu’une partie de sa riche filmographie), dans sa façon d’instiguer la peur. Il ne s’agit pas de montrer, mais de suggérer. Ainsi, dans une scène de La Féline, lorsqu’une panthère rode autour d’une baigneuse dans une piscine, le félin n’est jamais montré, mais suggéré par des jeux d’ombres et des rugissements hors caméra qui effraient la jeune femme. Comme l’explique Tourneur lui-même, « l’horreur se fait dans l’esprit du spectateur ».
La Cinemateket propose ce printemps huit films du réalisateur, dont La Féline.
Retrouvez le programme de la rétrospective Jacques Tourneur ici.
Informations pratiques
Où : Filmhuset, Borgvägen 1, 11553 Stockholm
Horaires : Du 7 mars au 20 avril 2025
Tarifs : 110 kr plein tarif / Gratuit pour les détenteurs de la carte Cinematek.
Site officiel : Lien
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