Alors qu’il était interviewé par le journal japonais Nikkei, l’ex-dirigeant de Renault, Carlos Ghosn, a accusé la direction de Nissan d’avoir comploté contre lui et de l’avoir trahi. Pour rappel, il a été arrêté le 18 novembre 2018 et emprisonné dans la foulée. Il est accusé d'abus de confiance, de malversations financières et de minoration de ses revenus. Depuis le 11 janvier 2019, Carlos Ghosn a le droit de recevoir des visites et ainsi de donner des interviews depuis la prison où il est incarcéré.
Hier, le quotidien japonais Nikkei a donc publié les propos de Carlos Ghosn recueillis pendant une interview de plus de 20 minutes. C’est à ce moment-là, dans la prison de Kosuge, à Tokyo, que l’homme de 64 ans aurait déclaré qu’il était victime "d’un complot et d’une trahison des dirigeants de Nissan". La raison ? Ils ne seraient pas d’accord avec lui sur la fusion des groupes Renault, Mitsubishi et Nissan.
La fusion des trois groupes devait s'achever en janvier et être au point en février 2019. Carlos Ghosn l’a assuré, ce projet était en cours de discussion, depuis septembre 2018, avec Hiroto Saikawa, actuel président de Nissan et Thierry Bolloré, actuel directeur général de Renault. Mais selon l’ex-dirigeant, Hiroto Saikawa était totalement opposé à cette idée.
Évidemment, le groupe Nissan, à la suite de ces accusations, a tout de suite diffusé un communiqué réfutant toute participation à un complot de la part de leur président. De son côté, Carlos Ghosn se défend en disant : "On confond un leadership fort avec une dictature : ce n’est pas la réalité, c’était simplement pour se débarrasser de moi".
Il nie toutes les accusations portées contre lui, notamment les 12,8 millions d’euros versés à Khaled al-Juffali, un homme d’affaires saoudien, en se justifiant de la sorte : "Les responsables régionaux avaient donné leur accord, ce n’est donc pas un abus de confiance". Et pour ce qui est des maisons luxueuses dans différents pays, il explique qu’il "avait besoin d’un lieu sûr où il pouvait travailler et recevoir des invités, aussi bien au Brésil qu’au Liban".