Wagotabi : apprendre le japonais de manière intuitive et ludique

 

Merci à eux d’avoir consenti à nous révéler les origines de ce projet, les coulisses de sa conception et les obstacles qu’ils ont surmontés tout au long de son développement pour garantir aux joueurs une expérience d’apprentissage captivante et spontanée.

 

Un projet né d’un défi linguistique

Le concept de Wagotabi nait alors qu’un de ses créateurs prépare le N1, le niveau le plus avancé du JLPT (Japanese Language Proficiency Test). Réalisant les limites de l’apprentissage “par cœur” de listes de mots et d’idéogrammes complexes, l'idée de s’investir dans un projet personnel pour aider les étudiants à surmonter ces difficultés germe.

Après quelques échanges, celui-ci prend forme : étant donné les compétences des deux amis dans le domaine de l'informatique, pourquoi ne pas créer un jeu vidéo pédagogique ? À l’époque, ils passent leurs weekends à peaufiner leur concept. Objectif : rendre l'apprentissage du japonais plus engageant et moins intimidant, en utilisant des mécaniques d’un RPG (Role-Playing Game). Deux amis proches, ayant comme eux étudié et habité au Japon, se joignent rapidement à ces deux membres fondateurs.
 

"Comment a-t-on fait lorsque nous étions enfants pour retenir sans effort le nom de 151 Pokémon, toutes leurs attaques, toutes leurs compétences ?”  S’interrogent-ils. C’est décidé, leur principale inspiration pour le jeu sera le système du jeu vidéo aux monstres de poche, ludique et progressif.

 

 

Développement itératif et retours des utilisateurs

Le jeu se développe progressivement pendant cinq ans, misant sur les retours constructifs de premiers joueurs volontaires, débutants en japonais. Pour les trouver, l’équipe arpente divers groupes sur Instagram/Facebook, en ciblant des pays où l'accès à l'apprentissage du japonais est limité.

Mais difficile de se mettre à la place d’un novice lorsque l’on vit au Japon depuis des années et que l’on en maitrise la langue. 

Les développeurs constatent un abandon des joueurs très élevé dès les premières phases de jeu. Heureusement, leur approche méthodique fait mouche et, en analysant les données patiemment collectées, leur permet de s’engager dans une refonte des premières leçons.

 

 

Le jeu est payant (achat unique), sans publicité ni abonnement. Mais son prix reste volontairement bas afin de le rendre accessible au plus grand nombre et les fonds récoltés sont réinjectés dans l’amélioration continuelle et le développement du jeu.

“C’est un projet passion. Chaque personne qui nous dit qu'elle a enfin osé se lancer dans l'apprentissage du japonais grâce au jeu est un sentiment d'accomplissement irremplaçable et une joie immense !”

L'équipe, même si elle s’est développée, reste restreinte et travaille sur le jeu pendant son temps libre. Elle mise principalement sur le bouche-à-oreille et sur les influenceurs pour assurer la promotion de Wagotabi.

 

Un vrai choix pédagogique

S’entourant progressivement de professeurs natifs et de testeurs aux niveaux variés, les créateurs développent une vraie pédagogie qui s’éloigne radicalement de l’apprentissage “classique” comme on peut le retrouver dans un manuel de japonais.

Le jeu évite l'enseignement des romajis (transcription du japonais en alphabet latin) et se concentre directement sur les kana et les kanji (alphabets et idéogrammes japonais). L'apprentissage du vocabulaire est contextualisé avec des phrases et des exemples d'utilisation. Divers mini-jeux sont également proposés pour faciliter leur mémorisation.

Le mieux ? Le jeu remplace progressivement les interactions textuelles en français par du japonais au fur et à mesure de l’avancée du joueur, lui permettant une immersion naturelle et graduelle dans la langue. Une fois qu'un mot ou un concept a été introduit, il sera utilisé immédiatement dans le jeu, dans le contexte de l’histoire, améliorant ainsi sa mémorisation.
C'est le point fort de Wagotabi : exposer de manière répétitive les joueurs à ces mots pour les faire retenir sans en donner l’impression.

 

 

Collaboration avec les préfectures japonaises : 

L’intégration de la culture et de la géographie japonaises dans le jeu est essentielle, car elle enrichit l’immersion et renforce le caractère captivant de l’expérience. Dans Wagotabi, le but est de collecter les sceaux des 47 préfectures japonaises en y défiant de grands maitres du japonais.

L’équipe a donc décidé de proposer à ces préfectures une collaboration, mettant en avant les spécificités culturelles de chacune d’elles. 

"Nous avons pensé que commencer par Tokyo serait dommage. La ville regorge de détails, et ne pas pouvoir les apprécier pleinement en japonais aurait été un peu triste. Nous avons donc choisi de débuter notre aventure à la campagne, dans la plus petite préfecture du Japon : Kagawa. Mais en explorant cette région, nous avons rapidement découvert toute la richesse et la diversité qu’elle a à offrir !"

D’ailleurs, les décors en Pixel Art réalisés à partir des véritables points d’intérêt de la région sont vraiment réussis :
 

 

Ce qui frappe immédiatement le joueur curieux qui découvre Wagotabi, c’est l’empreinte d’une passion sincère. Né d’une envie de rendre l’apprentissage du japonais à la fois accessible et amusant, ses concepteurs ont su convertir leur enthousiasme et leur pédagogie en une expérience pixelisée réussie, offrant ainsi aux joueurs du monde entier une porte d’entrée ludique vers le Japon.

Bien que l'équipe soit petite et ses ressources limitées, le jeu a réussi à se démarquer et à créer une communauté de joueurs engagés. Son avenir semble prometteur et nous lui souhaitons une longue vie !

Merci à l’équipe d’avoir répondu à nos questions.
Pour découvrir le jeu, rendez-vous sur le replay Twitch de la chaine de Sophie Thomas.

Vous pouvez déjà télécharger le jeu sur téléphone portable et retrouver toutes les informations à son sujet sur le site de Wagotabi !