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Femme leader au Japon : Yoshino Tomoko

Tomoko Yoshino, President of the Japanese Trade Union Confederation (RENGO) Tomoko Yoshino, President of the Japanese Trade Union Confederation (RENGO)
Écrit par Steen
Publié le 6 novembre 2021

En octobre 2021 Yoshino Tomoko a été élue à la tête de JTUC-RENGO, une puissante fédération de syndicats présente dans tout le Japon. En nommant pour la première fois une femme à sa tête, l’organisation de plus de trente ans prouve qu’elle a l’intention de se renouveler et d’influencer le paysage politique et social japonais.

Qu’est-ce que RENGO ?

La Confédération japonaise des syndicats, JTUC-RENGO (Japanese Trade Union Confederation), est une centrale syndicale nationale qui compte plus de 7 millions de membres. Créée en 1989, l’organisation se donne pour mission de protéger les emplois et d’obtenir de meilleures conditions de vie pour les travailleurs qui en sont membres. Impliqué dans la politique du pays et préoccupé par diverses querelles internes qui affaiblissent son influence, RENGO semble vouloir faire peau neuve.  

À 55 ans, Tomoko Yoshino en est devenue la première femme présidente. Elle se démarque également de ses prédécesseurs (tous issus de syndicats de grandes entreprises) par ses débuts modestes. 

Ancienne vice-présidente de l’Association japonaise des travailleurs de la métallurgie, des machines et de la fabrication (JAM), Yoshino n’hésite pas à dire qu’elle a commencé à travailler juste après le lycée. Sur le site officiel de RENGO, la présidente évoque les challenges qui attendent les travailleurs impactés par la Covid-19 et appelle à aller « vers une société dans laquelle chacun peut travailler et vivre en toute sécurité et sans angoisse ».

Tomoko Yoshino s’engage pour une plus grande diversité et pour l’égalité des genres

Yoshino dispose d’un mandat de deux ans et ne compte pas perdre de temps. Lors d’une conférence au FCCJ Club, elle a affirmé sa volonté de faire évoluer les mentalités japonaises sur diverses questions, notamment sur celle de l’égalité des genres dans le monde du travail. Elle a également souligné le retard du Japon sur ce sujet par rapport aux autres pays développés. L’archipel est en effet loin derrière la France, le Canada ou encore les Émirats arabes unis au classement des pays respectant l’égalité homme/femme (Le Japon est 120e du classement selon le rapport du Forum économique mondial publié le 31 mars 2021). 

Yoshino en a profité pour rappeler que les femmes sont plus nombreuses en contrats précaires, avec moins d’opportunités pour devenir seishain (employé à plein temps, contrat sécurisé). Poussées vers la sortie lorsqu’elles vont avoir ou ont un enfant, elles subissent les pressions répétées de la communauté et de la famille pour rester de bonnes épouses et de bonnes mères avant tout.
D’autres raisons peuvent pousser les femmes elles-mêmes à s’éloigner du marché du travail : le manque d’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. Au Japon, il est de moins en moins attirant pour les jeunes (hommes comme femmes) de s’engager dans des postes à responsabilité au détriment de leurs temps de repos ou de loisir.

« Il y a plein de femmes talentueuses au Japon, mais elles ont peu confiance en elles », a déclaré la présidente. 

RENGO a donc décidé d’impliquer activement les femmes dans les changements à mettre en place au sein des entreprises. Une équipe dédiée à la question sera créée et chaque département de la Fédération devra partager et échanger sur le sujet.

Yoshino Tomoko a également fait part de sa volonté d’inclure dans l’aide apportée par RENGO, non seulement les adhérents, mais aussi les étudiants, les travailleurs à mi-temps ou encore les étrangers travaillant au Japon. 

 

 

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