Découvrez les secrets de fabrication des fallas de Valence : de la conception à la Cremà, un an de travail minutieux pour donner vie à ces sculptures éphémères entre tradition et innovation.


Le 15 mars 2025, la Planta a lieu, transformant Valence en un musée à ciel ouvert. Derrière ces sculptures éphémères, une année de travail minutieux est nécessaire pour donner vie à ces structures spectaculaires.
Si le carton et le bois prédominaient autrefois, le polystyrène expansé est désormais privilégié pour alléger les structures. Jadis baroques, foisonnantes et éclatantes, elles affichent aujourd’hui des lignes plus épurées et contemporaines. Pourtant, malgré ces évolutions, leur essence demeure : mêler satire, art et festivité pour émerveiller Valence. Découvrons ensemble les étapes clés de leur fabrication.

1. Conception et maquette du projet
Tout commence avec un dessin préparatoire détaillé, réalisé par le chef d’atelier, souvent issu d’une formation en dessin ou en design. Ce croquis représente la scène complète et servira de guide tout au long de la construction de chaque ninot. Pour rappel, une falla est constituée de plusieurs ninots, les différents personnages et éléments constituant la grande structure.

Pour s’assurer de la faisabilité du projet, une maquette à échelle réduite est ensuite réalisée. Cette miniature permet d’anticiper les défis techniques et l’harmonie et stabilité de la sculpture finale.
Las Fallas de Valencia : entre tradition, satire et spectacle grandiose
2. Sculpture et moulage
Une fois la maquette validée, les artistes de l’atelier (généralement de 3 à 10 personnes selon la taille de la falla) se répartissent les tâches et commencent la sculpture des différents éléments à l’échelle réelle : personnages, accessoires et décors.

Ces éléments sont d’abord sculptés en argile afin de créer des moules en plâtre. Une fois le plâtre durci, l’argile est détruite pour ne conserver que le moule, qui pourra être réutilisé plusieurs fois. D’ailleurs, les ateliers conservent souvent ces moules pour d’éventuelles futures créations.
3. Carton-pâte et assemblage

Les moules en plâtre sont divisés en plusieurs sections, qui sont tapissées d’un mélange de carton et de colle. Dans cet atelier, ils utilisent les tickets de loterie non utilisés pour en faire une couche lisse et facile à peindre.
Autrefois, après séchage, les éléments en carton étaient soigneusement démoulés et fixés sur une armature en bois. Aujourd’hui, c’est le polyester qui règne. Dans certains cas, pour des pièces nécessitant une plus grande robustesse, la pierre était utilisée. Cette technique est aujourd’hui rarissime.
4. Peinture et finitions

Une fois la structure reconstituée, elle est poncée puis peinte en deux étapes :
- Une première couche d’apprêt blanche est appliquée pour favoriser l’adhésion de la peinture.
- Une seconde couche de peinture définitive apporte couleurs et détails aux sculptures.
Ce qui fait la particularité de cet atelier (car tout atelier à sa propre manière de créer leur falla), c’est son utilisation d’une technique unique : plutôt que de peindre, ils dessinent méticuleusement à l’aide de pastels gras. La peinture n’est utilisée que pour la couche d’apprêt blanche, et le reste est dessiné, et c’est ce qui en fait son look si particulier et artistique.
5. Installation et Crémà
Une fois la peinture sèche, la falla est démontée en attendant le grand jour.

Le 15 mars, lors de la Planta, elle est installée dans la ville, où elle restera exposée jusqu’au 19 mars. Ce soir-là, lors de la Cremà, toutes les fallas sont brûlées dans un immense feu de joie, clôturant en beauté les festivités des Fallas de Valence.
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