Le 19 juin dernier, Frédéric Petit a été réélu député de la 7e circonscription des Français de l’étranger, pour la majorité présidentielle. La rédaction internationale Lepetitjournal.com l'a rencontré et l'a largement interrogé sur son précédent mandat, les défis qu’apportent la guerre en Ukraine, la situation politique au Bélarus et lui a adressé une question de la part de la rédaction de Varsovie sur l'éducation. Le député se déclare en faveur de la mise en place d’un chèque éducation et nous explique pourquoi.
Pour rappel lors de l’interview accordée à lepetitjournal.com/varsovie, au moment de la campagne pour les législatives 2022, Frédéric Petit a expliqué :
« Je suis convaincu par ailleurs que l’éducation est le cœur et le moteur de la lutte contre les inégalités. C’est par l’éducation que l’on crée les conditions de l’insertion économique, de l’épanouissement social, et de la participation citoyenne de tous. Je soutiendrai notamment le développement de l’apprentissage et la mise en place d’un système de bourses plus étendu et plus juste. »
Lepetitjournal.com/varsovie : Aujourd’hui, les Français, ou binationaux, ne se concentrent plus qu'à Varsovie, mais sont installés sur l’ensemble du vaste territoire polonais. De plus, ce sont le plus souvent des personnes employées en contrat local ; ces familles sont confrontées à plusieurs difficultés : l’éloignement du Lycée français de Varsovie, le coût du CNED ou d'une école avec option "français" adaptée quand elle existe... Quel système plus juste pourrait-il être mis en place pour leur permettre d’accéder à un enseignement français de qualité ?
Frédéric Petit : « Il faut être clair : il n’y a pas de lycées français partout. En avoir un est déjà un privilège. Le lycée français homologué n’est pas la seule réponse à l’enseignement du français à l’étranger. La France est très originale par rapport à d’autres pays dans sa gestion de l’enseignement français à l’étranger. Nous avons beaucoup de forces conservatrices en France — à gauche et à droite — qui considèrent que l’idéal est le système de lycées français. Je ne trouve pas que cela soit le seul idéal, d’autant qu’il n’est pas possible. À Gdynia par exemple, il y a une très jolie école primaire polonaise, qui propose de l’enseignement en français (Ecole Maternelle et Primaire Trojmiasto).
Concernant la couverture des coûts, nous avons enfin réussi à faire passer au programme cette vieille idée qui est le chèque éducation, qui permet de faire le chemin entre l’État et les citoyens. Il permettra la prise en charge des coûts de l’éducation quand il n’y a pas de lycée français à proximité, ou à un regroupement de familles dans le même cas de pouvoir créer quelque chose.
À Gdynia toujours, ce sont les familles et l’État polonais qui prennent en charge les coûts, ce qui fait que l’école fonctionne très bien, grâce aussi à l’engagement du consul honoraire, M. Alain Mompert.
Un chèque éducation pourrait permettre à ces familles de se regrouper et d’accompagner financièrement ce type de démarche qui n’ont pas forcément vocation à devenir des écoles homologuées à terme.
Le système bilingue en Pologne fonctionne très bien, et les lycées le proposent dans toutes les grandes villes de Pologne. Les choses ne sont pas tout à fait équivalentes, mais il existe un panel de solutions variées qui s’adaptent aux besoins des familles. Certaines familles françaises choisissent aussi de ne pas mettre leurs enfants dans un système français ou francophone — et c’est aussi respectable. »