Un sentiment d’injustice émerge de la population turque vis-à-vis d’une politique touristique qui ne fait pas sens pour tout le monde. Quand certains pays ferment leurs frontières et "déconfinent" leurs citoyens, la Turquie marche à contre sens. Le petitjournal.com Istanbul/Turquie est allé à la rencontre de touristes actuellement présents à Istanbul, afin de recueillir leur opinion sur cette politique de "deux poids, deux mesures", mise en place par les autorités turques, politique qui vise à "sauver" une partie d’une économie qui fonctionne au ralenti.
Depuis le début de la pandémie, il s’agissait d’une sorte de "coutume", les touristes se savaient exemptés des restrictions de couvre-feu. Mais depuis une circulaire du 14 avril, c’est officiel, les touristes de passage en Turquie ne sont pas soumis aux règles de couvre-feu qui s’appliquent aux citoyens turcs et aux étrangers qui sont résidents.
Alors que le pays vit un "confinement total" depuis le 29 avril au soir, les résidents sont très limités dans leurs déplacements (magasins ouverts entre 10h et 17h), la vente d’alcool est interdite ; les rayons jugés "non essentiels" sont "fermés" depuis le 7 mai.
Quand on voit les images filmées dans un hôtel de la côte méditerranéenne turque près d’Antalya, où l’on aperçoit des touristes, sans masques ni distanciation sociale, on peut comprendre le goût amer ressenti par les Turcs, privés de "sorties" et livrés, pour nombre d’entre eux, à de graves difficultés économiques. Un sentiment d’injustice partagé d’ailleurs par certains visiteurs étrangers.
Et si les Turcs et résidents étrangers ne respectent pas le couvre-feu, ils s’exposent à une amende de 3 150TL, soit plus que le montant du SMIC turc (2 825,90TL).
Les touristes qui entrent en Turquie doivent présenter un test négatif (de moins de 72h) à leur arrivée. Mais à partir de ce samedi 15 mai, cette condition sera levée pour 16 pays (Hong Kong, Chine, Corée du Sud, Japon, Vietnam, Singapour, Thaïlande, Australie, Nouvelle-Zélande, Taiwan, Israël, Ukraine, Lettonie, Estonie Luxembourg, Royaume-Uni), comme annoncé dans une note du ministère de la santé début mai. Une mesure qui "passe" mal auprès des résidents. Chose compréhensible quand on sait les risques liés à l’entrée possible de nouveaux variants sur le territoire.