Si le Cambodge n’est pas forcément la première destination qui nous vient en tête lors de la recherche d’un stage, de nombreux étudiants français y trouvent leur bonheur pour quelques mois.
Connu pour ses associations actives dans le secteur de l’humanitaire, le récent développement que connaît le Cambodge a considérablement diversifié les domaines d’activités. Ingénierie, marketing, journalisme ou encore consultants, des stages sont disponibles pour les étudiants issus de toutes les formations.
Le Cambodge : un pays dynamique pour ses premiers pas dans la vie professionnelle
Grâce aux services civiques et à certaines associations, beaucoup de jeunes viennent travailler entre six mois et deux ans au Cambodge. Ils sont très à l’aise avec internet et les nouvelles technologies. Ils proposent des choses modernes et dynamiques
nous confie Cendy Lacroix, fondatrice de Business Center Cambodia
Si le secteur de l’humanitaire, en matière d’éducation notamment, embauche de nombreux stagiaires et bénévoles, les milieux du tourisme, de l’immobilier, de la santé ou encore de l’automobile montent en puissance. Alors que l’environnement est un secteur qui se développe doucement, celui des nouvelles technologies est particulièrement actif.
Beaucoup d’entreprises sont habituées à recevoir de jeunes français venant des écoles supérieures. Celui-ci offre le double avantage pour les étudiants d’avoir des tâches adaptées à leur cursus et de bénéficier de l’expérience des stagiaires précédents.
Trouver un stage au Cambodge
Après avoir interrogé de nombreux stagiaires, la grande majorité est arrivée par hasard, lorsqu’une opportunité d’emploi s’est avancée. Beaucoup d’écoles du supérieur incluent désormais une année à l’étranger dans leur cursus ou favorisent grandement les années de césure. C’est pourquoi, les stages se transmettent régulièrement de promotion en promotion, au sein d’une même école.
Le Cambodge est un pays encore trop méconnu des jeunes français et beaucoup ne savent pas où chercher leur stage, dans quels organismes, dans quelles associations, dans quelles entreprises.
La solution la plus simple est ainsi de rentrer en contact avec les élèves des promotions supérieures. Certains auront certainement déjà effectué un stage en Asie du Sud-Est et avec un peu de chance, au Cambodge.
Manon L. a trouvé son stage par le biais d’une amie de ses parents qui avait déjà travaillé dans la même entreprise. Caroline G., Alexandre H. et Nicolas D. ont quant à eux repris des stages de connaissances de leur école.
Par ailleurs, internet et les réseaux sociaux sont vos meilleurs alliés. Des sites comme L’Étudiant proposent régulièrement des offres de stage. Vous pouvez également poster des annonces sur Linkedin ou dans des groupes Facebook tels que Forum Francophones du Cambodge et Phnom Penh Expats.
Dans le secteur de l’humanitaire, renseignez-vous sur les différentes associations actives au Cambodge telles que Pour un Sourire d’Enfant, Toutes à l’école, Passerelles Numériques, Enfants d’Asie ou Planète Enfants & Développement.
Trouver un stage peut prendre du temps, c’est donc votre ténacité qui sera récompensée. Les premiers arrivés sont souvent les premiers servis. Vous y atteler plusieurs mois en avance vous assure un avantage sur vos concurrents.
Les démarches administratives au Cambodge
Le Visa
La procédure d’obtention du Visa Business est relativement simple. En raison de la pandémie du Covid, on ne peut plus obtenir de visa à la sortie de l'avion. Il vous faut donc envoyer vos documents, c'est-à-dire le passeport original et une copie, une convention de stage, une photo d'identité, le formulaire de demande rempli et une lettre d'invitation rédigée par votre futur employeur à l’ambassade du Cambodge à Paris.
Attention, le visa n’est pas toujours clair. La date de validité inscrite dessus correspond au temps que vous avez devant vous pour entrer dans le pays.
Le visa attribué en France n’est valide que pour une durée initiale de 30 jours. Si votre entreprise ne s'occupe pas elle même de son renouvellement auprès du service de l'immigration à Phnom Penh qui est chargée de s'occuper des extensions de visa pour les salariés/stagiaires étrangers, une fois sur place, vous pourrez le faire très facilement auprès d’une agence de voyage.
Cette incompréhension a parfois coûté quelques centaines de dollars aux stagiaires qui ne l’ont pas renouvelé à temps.
Les pénalités de dépassement de visa sont de 10$ par jour. Le calcul est vite fait. Ne ratez pas la date. Heureusement les procédures de prolongations sont très simples.
La quarantaine
Tout nouvel arrivant est soumis pour l'instant et jusqu'à nouvel ordre à une quatorzaine dans un hôtel désigné par le gouvernement. Une caution de 2000 dollars vous sera demandée qui couvrira vos frais. Pour de plus amples renseignements, consultez notre article consacré à ce sujet.
Le compte bancaire
À moins de disposer d'avantages spéciaux, souvent coûteux, auprès de sa banque en France, le plus avantageux est d'ouvrir un compte bancaire au Cambodge. ABA bank vous permet d'ouvrir un compte très rapidement avec des démarches administratives extrêmement simples. Il vous suffit de vous rendre dans une de ses agences muni d'un passeport et d'un justificatif de domicile pour ouvrir un compte en moins de 30 minutes.
ABA vous permet également de payer avec son application mobile dans la plupart des restaurants, cafés et autres commerces. Vous pourrez alimenter ce compte avec des espèces, ou par virement.
Vivre au Cambodge avec un salaire de stagiaire
Au Cambodge, les entreprises ne sont pas obligées de rémunérer leurs stagiaires, même pour des durées supérieures à deux mois. Néanmoins, des compensations entre 100 et 300 dollars par mois sont parfois accordées.
Cependant, la vie au Cambodge est bien moins coûteuse qu’en France.
Pour y vivre correctement à Phnom Penh, comptez 500 dollars par mois minimum, loyer inclus. Vous pouvez facilement trouver un appartement dans une colocation plus que correcte pour 150-200 dollars par mois environ. En revanche, pour se loger dans les tours modernes, les condominiums, avec salles de sport et piscines sur les toits, les prix peuvent atteindre 500 dollars par personne.
Frédéric P. affirme que :
Les compensations de stage ne sont pas suffisantes pour vivre au Cambodge, surtout lorsque l’on veut voyager dans le pays ou faire du sport et des activités.
Le budget principal au Cambodge reste la nourriture. Si vous pouvez facilement manger dans la rue pour 1,5 ou 2 $, une grande partie des repas sont pris hors de chez soi, ce qui pèse grandement sur le budget. Vous pouvez acheter des produits locaux pas chers : viandes, poissons, légumes et riz (bien sûr) dans tous les marchés. Les produits importés ne sont pas disponibles partout et sont évidemment plus dispendieux.
Lorsque l’on fréquente uniquement les milieux khmers, la vie est très peu coûteuse. En revanche, les lieux tels que les bars, les restaurants ou les boîtes de nuit, fréquentés par les expatriés nécessitent un budget un peu plus conséquent. Cela reste largement inférieur au coût de la vie étudiante en France. Pour manger occidental au restaurant debut de gamme, comptez entre 4 et 10 dollars.
En revanche, contrairement à ce que l’on pourrait penser, la vie nocturne à Phnom Penh est très active. De nombreux bars et boîtes de nuit, souvent tenus par des occidentaux, restent ouverts tard dans la nuit et proposent des prix particulièrement attractifs. Vous pourrez profiter des bières à 1 $ environ et des cocktails entre 3 et 5 $.
La colocation à Phnom Penh
La colocation à mon arrivée a facilité les rencontres
confie Coline.
En arrivant seul au Cambodge, le plus simple pour faire des rencontres est en effet de privilégier la colocation. Même si votre lieu de travail vous permettra sûrement de faire des rencontres, depuis le début de la pandémie, beaucoup d’entreprises privilégient le télétravail, au moins plusieurs jours par semaine, .
La communauté française est particulièrement nombreuse et dynamique. Les jeunes français en stage n’oublient jamais de se réunir le week-end dans les bars de Bassac Lane ou à La Pétanque au marché russe.
Les conditions de travail
Si la durée légale de travail au Cambodge est de 48 heures hebdomadaires, les entreprises étrangères, habituées à recevoir des stagiaires expatriés, ont des horaires comparables à ceux plus classiques que nous connaissons. Préparez-vous donc à avoir un contrat de 40 h par semaine et entre 1,5 et 2 jours de congés par mois, selon l’entreprise.
S’ajoutent à cela, les 21 jours fériés du calendrier cambodgien.
Parmi les étudiants interrogés, la majorité était embauchée dans des entreprises étrangères. Les interactions avec les collègues ou les supérieurs étaient d’ailleurs pour la plupart en français, même si le travail était effectué en anglais.
En terme d’intégration au sein de l’entreprise, elle s’est mieux passée lors de mon deuxième stage, dans une entreprise française. Il n' y a pas la barrière de la langue, confie Frédéric P.
Pour Domitille J., le plus intéressant était le fait de travailler dans une petite boite, jeune et dynamique au sein d’un environnement multi-culturel.
Travailler avec une culture différente
La principale difficulté rencontrée par les stagiaires est la difficile adaptation à la culture de travail khmère.
À l’inverse des occidentaux, ceux-ci travaillent sur des plages horaires bien plus longues, mais avec davantage de pauses.
Je trouve qu’ils ont des horaires assez difficiles, mais ils sont moins efficaces sur autant d’heures de travail. Je finissais tout le temps en avance mais je devais respecter les horaires prévus donc je ne pouvais pas partir, confie Manon L. Travailler au sein d'une culture différente a évidement ses points positifs, on apprend énormément sur les autres, ajoute-elle
Pour Frédéric :
« le Cambodge et la France sont radicalement opposés en terme d’optimisation du temps de travail et d’anticipation. Les cambodgiens ne basent pas le travail sur le temps passé, ils ne sont donc pas stressés par leur emploi mais la pression est plus compliquée à supporter pour eux ."
La langue du stage
Qu’ils aient effectués leur stage dans une entreprise française, étrangère ou cambodgienne, tous les stagiaires rencontrés parlaient angalis dans la plupart de leurs missions.
Le staff était khmer, le fondateur écossais et les volontaires français donc nous parlions français et anglais
affirme Caroline G.
À moins d’être embauché dans une entreprise française à destination d’une clientèle française, ce qui reste extrêmement rare, parler un anglais de base est indispensable. Il n’est pas nécessaire d’être bilingue mais d'avoir un niveau au moins intermédiaire pour pouvoir communiquer avec les équipes.
Ils ont fait leur stage au Cambodge : leurs conseils
Une conception du travail si différente à tout de même l’avantage de remettre en question toutes les méthodes de travail que nous connaissons habituellement. De plus, si l’objectif des stages est d’acquérir des compétences techniques, c’est également l’occasion de réfléchir à sa vision du travail, à la pression, aux rapports aux supérieurs et aux collègues et à tout ce qui entoure le monde du travail en général.
Tout le monde n’appréhende pas le travail de la même manière. J’ai compris que je ne pourrai pas venir travailler en Asie du Sud-Est plus tard car cela ne me correspond pas.
confie Manon.L
Domitille J. a effectué 9 mois de stage au Cambodge dans le cadre de sa césure. Après ses deux expériences professionnelles dans le secteur agricole, dans la capitale puis dans la campagne cambodgienne, elle a confirmé sa volonté de poursuivre dans cette voie.
Afin de vivre au mieux son stage et son expérience à l’étranger, Coline R., conseille de faire l’effort de comprendre la culture khmère.
Il ne faut pas s’enfermer dans son confort, embrasser toutes les opportunités et oublier les a priori qu’on pourrait voir en tant qu’européen.
Si le Cambodge est une destination que certains peuvent appréhender par sa grande différence culturelle et son éloignement par rapport à la France, la qualité de vie et de stage que celui-ci peut vous offrir devrait dissiper tous vos doutes. Le fort développement que le Royaume connait depuis quelques années a fait émerger de nombreuses entreprises étrangères, régulièrement en recherche de stagiaires et proposant des missions intéressantes.