Après l’annonce par Donald Trump d’une hausse des droits de douane de 20 points pour les produits importés depuis les pays européens, une certaine inquiétude s’est emparé des acteurs économiques. Certains produits devraient être fortement pénalisés et affronteront difficilement la hausse des prix. Pourtant, les autorités gouvernementales entendent se montrer rassurantes.


Certains secteurs particulièrement concernés
Les produits qui devraient être le plus pénalisés sont les olives, le ciment, l'aluminium, la feta, et les pêches en conserve. Le président de l’Association panhellénique des exportateurs a rappelé que les produits alimentaires grecs représentent le tiers des exportations vers les États-Unis.
Les producteurs de feta sont les plus inquiets puisque 8% des exportations du fromage ont atteint les États-Unis. Ils craignent une baisse des échanges de moitié. La situation semble pire pour les industriels de la construction et des métaux car ils seront fortement pénalisés face à leurs concurrents étatsuniens sur le marché outre-Atlantique.
Certaines entreprises ne devraient pas avoir d’autres choix que de réduire leurs marges pour maintenir leur compétitivité.
Les autorités veulent rassurer
Le Premier ministre a lui affirmé « qu’en tant que pays, nous avons toujours été des défenseurs du libre-échange et nous croyons fermement que cette guerre commerciale ne profitera finalement à personne. Cela nuira à tout le monde ». Il a tenu à rassurer sur le fait que « la Grèce jouera un rôle de premier plan au sein de l'Union européenne, car c'est là que les décisions seront façonnées » pour répondre aux États-Unis et aux perturbations du marché.
Concernant les inquiétudes des entreprises, il assuré que « l'économie grecque sera en mesure de faire face à ces défis difficiles. L'environnement économique et géopolitique international est régulier. La stabilité politique et la capacité de ce gouvernement à tracer un cap stable pour notre patrie en ces temps turbulents sont importantes ».
Les acteurs économiques attendent notamment un soutien du gouvernement pour améliorer la marque mondiale de la Grèce et trouver d’autres marchés à l’extérieur.
Certains espoirs
L’Association des exportateurs compte, pour ce qui concerne les produits alimentaires, sur la fidélité de la communauté grecque aux États-Unis pour que ces aliments traditionnels soient vendus, malgré la hausse des tarifs. Les viticulteurs grecs, dont les productions bénéficient d’une bonne image outre-Atlantique, s’attendent à ne pas être trop affectés et entendent poursuivre leur conquête de ce marché prometteur, malgré des prix plutôt importants.
Tous espèrent aussi que certains aliments, notamment les olives et les vins, seront exemptés de la hausse, comme ce fut le cas lors du premier mandat du Président Trump.
Par ailleurs, l’amélioration du taux de change euro-dollar devrait permettre d’atténuer la hausse des prix aux États-Unis et donc freiner les répercussions négatives.
De lourds effets indirects ?
Le gouverneur de la Banque de Grèce, Yannis Stournaras, a déclaré que la Grèce connaîtra des effets limités des tarifs étatsuniens, car les exportations vers le pays ne représentent que 4,5 % des exportations grecques.
Mais, selon lui, « l'économie grecque sera affectée indirectement par l'impact négatif sur la croissance de la zone euro ». En effet, les deux tiers des exportations grecques ont pour destination un autre pays européen. Or, les nouveaux tarifs affecteront de manière importante la France, l’Italie et l'Allemagne, pourtant principaux partenaires commerciaux de la Grèce.
Un ralentissement de ces économies réduirait le pouvoir d'achat des consommateurs et entraînerait donc une baisse de la demande des produits grecs.
Ainsi, une étude de la Banque nationale de Grèce a cependant estimé qu'une hausse tarifaire globale telle que celle-ci pourrait réduire le total des exportations grecques d'environ 1,7 % et réduire le PIB de la Grèce de 0,4 %. La situation apparaît donc bien plus incertaine qu’elle ne peut paraître.
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