À Siem Reap, les artisans craignent que les jeunes générations délaissent les métiers traditionnels pour des carrières plus rentables.


Un savoir-faire en péril
Les artisans traditionnels de Siem Reap sont inquiets. Ils redoutent que les jeunes générations ne se détournent de leurs métiers ancestraux, attirées par des carrières jugées plus lucratives.
Durant l’Angkor Sangkranta 2025, qui a eu lieu du 14 au 16 avril, ces artisans ont présenté leur savoir-faire au public dans l'espoir de raviver l’intérêt pour ces traditions.
Le tissage de nattes : une passion transmise
Son Sok, 73 ans, est une tisserande de nattes en feuilles séchées. Bien qu’elle soit ravie de partager son art avec les visiteurs, elle reste préoccupée par l’avenir de son métier.
« Je tisse des nattes pour la communauté, pas pour les vendre. C’est une tradition qui reste vivante dans notre village, où l’on utilise encore ces nattes pour sécher le riz », explique-t-elle. Malgré son âge, Son Sok prend plaisir à poursuivre son activité et espère que les jeunes s’intéresseront à ce métier pour qu’il perdure.

Neam Voeun, 70 ans, une autre tisserande de nattes, voit l’Angkor Sangkranta comme une chance de faire découvrir l’artisanat traditionnel. « Voir les visiteurs curieux de notre travail est motivant. J’espère que les jeunes prendront le relais ».

L’encens khmer : un artisanat qui peine à séduire
So Thea, une fabricante d’encens, constate que les jeunes sont de moins en moins intéressés par cet art. « La fabrication d’encens est mon métier depuis toujours, mais il est difficile de transmettre cette passion aux nouvelles générations », confie-t-elle. Elle continue cependant de fabriquer des bâtonnets d’encens, prisés pour leur parfum agréable et leur brûlage sans danger.

Une dynamique à préserver
Le festival Angkor Sangkranta, sur le thème « Des sourires pour la célébration du Nouvel An », a permis aux artisans de partager leur savoir-faire. Leur message est clair : ils espèrent que ces traditions continueront à être valorisées, pour ne pas sombrer dans l’oubli.
Avec l'aimable autorisation de Cambodianess qui nous permet d'offrir cet article à un public francophone.
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