Le Cambodge, frappé par une taxe record de 3 521 % sur ses panneaux solaires exportés vers les États-Unis, est accusé de servir de relais pour les fabricants chinois.


Le Cambodge se retrouve au cœur d’un différend commercial majeur avec les États-Unis. Washington a imposé une taxe antidumping record de 3 521 % sur les cellules solaires cambodgiennes, accusant Phnom Penh de faciliter le contournement des droits de douane américains par des fabricants chinois. C’est la plus forte taxe parmi les quatre pays d’Asie du Sud-Est visés par l’enquête américaine : 395,9 % pour le Vietnam, 375,2 % pour la Thaïlande et 41,56 % pour la Malaisie.
Cette décision, attendue depuis une enquête lancée en 2022 sous l'administration Biden par le Département du commerce, reflète un climat géopolitique tendu entre Washington et Phnom Penh, sur fond de rapprochement croissant du Cambodge avec Pékin.
En 2024, les exportations de panneaux solaires cambodgiens vers les États-Unis ont chuté de 61 %, passant de 2,07 milliards à 830 millions de dollars.
Le gouvernement cambodgien dément toute implication dans un éventuel contournement des sanctions chinoises. Selon Pen Sovicheat, porte-parole du ministère du Commerce, les exportations sont conformes aux règles d’origine. Mais des experts, comme le politologue Sophal Ear, cité par Cambodia News, estiment que Phnom Penh paie son absence d’efforts diplomatiques pour anticiper la crise. Contrairement au Vietnam ou à la Malaisie, le Cambodge n’a pas activement cherché à dialoguer avec les autorités américaines.
L’administration américaine doit encore valider définitivement ces sanctions, avec un vote attendu en juin 2025.
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