L’URDSE, au cœur des échanges académiques franco-cambodgiens

Le 5 février, l’ambassade de France a organisé une réception pour célébrer plus de trente ans de coopération avec l’Université Royale de Droit et des Sciences Économiques (URDSE). L’événement s’est tenu en présence de l’ambassadeur de France, Jacques Pellet, et du secrétaire d’État au ministère de l’Éducation, de la Jeunesse et des Sports, Samedy Sivathana, représentant le vice-Premier ministre Hang Chuon Naron.

Ce partenariat, initié dans les années 1990, a permis le développement de formations en droit, en sciences économiques et en gestion. Aujourd’hui, il s’étend à de nouveaux domaines et renforce les échanges académiques entre la France et le Cambodge.

Une université de plus en plus internationale

L’URDSE, historiquement tournée vers la formation des jeunes Cambodgiens, accueille également un nombre croissant d’étudiants étrangers. Cette année, 70 étudiants français y ont suivi une partie de leur cursus, bénéficiant de programmes d’échange ou effectuant un stage au Cambodge.

En parallèle, environ 60 professeurs d’universités françaises viennent chaque année partager leur expertise auprès d’un public composé de 85 % d’étudiants cambodgiens et de 15 % d’étudiants internationaux, principalement français mais aussi turcs, indiens et britanniques. Ce dynamisme témoigne de l’attractivité croissante du Cambodge comme destination universitaire.

Des étudiants français en immersion à Phnom Penh

Lors de la réception, plusieurs étudiants français ont partagé leurs motivations et leur expérience. Mathilde Lorant, étudiante en master en relations économiques Europe-Asie à l’université Rennes 2 et actuellement en stage au sein d’un incubateur à Phnom Penh, a mis en avant l’intérêt d’étudier au plus près des échanges économiques entre l’Europe et l’Asie. « L’URDSE n’est pas juste une faculté, c’est un tremplin vers l’international et un véritable terrain d’apprentissage des échanges euro-asiatiques. », a-t-elle expliqué.

De son côté, Marie Gegout, en master 1 de droit des affaires franco-asiatiques à l’université Paris-Assas, a insisté sur la valeur ajoutée d’une immersion cambodgienne. Selon elle, étudier au Cambodge permet de comparer les systèmes juridiques et les pratiques professionnelles, enrichissant ainsi leur formation.

Hugo Berrebi, étudiant en licence de sciences politiques à Sciences Po Paris, a choisi de faire un semestre d’échange à l’URDSE suivi d’un stage. « J’ai été attiré par la culture du pays, son histoire mémorielle et sa position en Asie du Sud-Est. Les cours dispensés par des professeurs locaux, souvent impliqués dans le développement du Cambodge, offrent un regard enrichissant sur la région. »

Un levier pour le développement et la francophonie

Cette coopération académique favorise aussi l’enseignement du français au Cambodge. L’ambassadeur Jacques Pellet a salué les efforts déployés pour développer des diplômes spécialisés, répondant aux besoins du marché du travail cambodgien. « Cette coopération a permis de former des élites cambodgiennes qui ont ensuite poursuivi des études de master ou de doctorat en France grâce aux bourses octroyées par notre pays. Nombre de ces anciens étudiants occupent aujourd’hui des postes clés dans les secteurs public et privé au Cambodge. »

De son côté, Samedy Sivathana a souligné l’importance de la formation bilingue : « Je me réjouis de célébrer cette coopération qui forme chaque année des centaines de jeunes Cambodgiens. Ils bénéficient d’un double diplôme reconnu internationalement et d’opportunités de poursuites d’études en France. » Il a également plaidé en faveur du maintien et du développement de l’enseignement du français, une langue qui permet, selon lui, d’accéder à une meilleure compréhension de l’histoire, du droit et de l’art khmers.

Avec 11 doubles diplômes franco-cambodgiens existants et un intérêt croissant des partenaires européens pour l’URDSE, la coopération entre la France et le Cambodge dans le domaine académique semble appelée à se renforcer encore dans les années à venir.