Europe, Amérique, Asie… Il est où le bonheur, il est où en 2025 ?

Le rapport mondial sur le bonheur en 2025 vient d’être publié le 20 mars 2025. Il analyse l'impact de la bienveillance et du partage sur le bien-être des individus et classe les pays en conséquence. Pays-Bas, Mexique, Vietnam, Suède… Votre pays de résidence fait-il partie du classement ?

Écrit par Mélanie Pierre

Publié le 8 avril 2025, mis à jour le 10 avril 2025

Comme chaque année, le Réseau des solutions pour le développement durable des Nations unies publie le rapport sur le bonheur. Pour l’année 2025, il se décline en huit chapitres selon des indicateurs différents. De la bienveillance au partage d’un repas, ces critères révèlent un classement des pays où les habitants sont les plus heureux.

Le résumé du rapport sur le bonheur en 2025

Pour collecter ces données et établir ce classement, le Gallup World Poll, principale source de données de ce rapport, demande aux personnes interrogées d'évaluer leur vie actuelle dans son ensemble en utilisant l'image d'une échelle : la meilleure vie possible pour eux est un 10 et la pire possible est un 0. Chaque personne interrogée donne une réponse numérique sur cette échelle, appelée échelle de Cantril. En règle générale, environ 1.000 réponses sont recueillies chaque année pour chaque pays.

Les 5 pays les plus heureux au monde sont en Europe du Nord

En suivant les résultats des évaluations de vie de chaque pays, s’est dégagé un classement. En 2025, les cinq pays les plus heureux sont situés en Europe du Nord. À la première place, et pour la huitième année consécutive, nous retrouvons la Finlande. Habitués à être dans le haut du panier, ses pays voisins scandinaves sont, eux aussi, dans le top 5. Le Danemark est placé à la deuxième place parmi les pays les plus heureux, suivi de l’Islande, de la Suède et des Pays-Bas. La Norvège n’est pas bien loin, elle se trouve à la septième position.

Mais où se place la France dans ce classement ? Elle est classée à la 33ᵉ place, derrière plusieurs pays d'Europe considérés comme plus heureux. Parmi eux, et en dehors des dix premiers, figurent la Suisse, la Belgique, l'Irlande, la Lituanie, l'Autriche, l'Allemagne et le Royaume-Uni... Plusieurs pays des Balkans occidentaux, comme le Kosovo et la Slovénie, sont également mieux classés que la France.

D’après le rapport sur le bonheur de 2025, ce qui permet de bien évaluer sa vie, c’est avant tout le partage et le désir de prendre soin des autres. Ce constat s’appuie sur le principe selon lequel aider autrui est également bénéfique pour soi. Depuis la pandémie de COVID-19, cette idée s’est renforcée : les actes de gentillesse ont augmenté pendant la crise et demeurent aujourd’hui 10 % plus élevés qu’avant. L’indicateur de gentillesse et de générosité contribue à évaluer le niveau de bonheur individuel. Parmi les autres données recueillies figurent notamment le PIB par habitant, le soutien social, l’espérance de vie en bonne santé, la liberté de choix de vie et la perception de la corruption.

En Amérique latine et aux Caraïbes, le bonheur se trouve dans le partage des repas

Les connexions sociales participent au bonheur, et parmi elles, partager un repas joue un rôle essentiel dans le bien-être. De grandes différences existent entre les pays : certains partagent presque tous leurs repas, d’autres mangent principalement seuls. Ces différences ne s’expliquent pas seulement par les revenus ou l’éducation.

Selon le rapport du Réseau des solutions pour le développement durable des Nations unies, partager un repas a un impact majeur sur le bien-être. Les pays où les repas sont plus souvent partagés affichent un meilleur soutien social et moins de solitude. Selon les données du Gallup World Poll, l’Amérique latine et les Caraïbes se distinguent comme la région où l’on partage le plus de repas, avec une moyenne de neuf déjeuners et dîners par semaine. En comparaison, l’Asie du Sud enregistre environ quatre repas partagés sur la même période. Aux États-Unis, le nombre de personnes déclarant manger seules a augmenté de 53 % depuis 2023.

La taille du ménage participe au bonheur au Mexique

Comment le Mexique, économiquement plus pauvre que les pays européens, se retrouve-t-il parmi les dix premiers pays au classement des plus heureux ? Les foyers mexicains de quatre à cinq personnes sont les plus heureux. D’après l’étude sur le bonheur en 2025, la famille est une source de joie et de soutien pour la plupart des individus. Les sociétés latino-américaines, caractérisées par des ménages de plus grande taille et des liens familiaux forts, offrent des leçons précieuses pour d'autres sociétés.

famille nombreuse au Mexique — Illustration générée par l'IA

Des différences sont observées entre le Mexique et l’Europe. À l'exception de Cuba, de l'Uruguay et de Porto Rico, la taille moyenne des ménages en Amérique latine dépasse trois personnes par ménage, une taille qui n'est atteinte que dans deux pays européens : le Monténégro et la Slovaquie. La taille moyenne des ménages dépasse cinq personnes au Nicaragua et est inférieure à deux en Finlande et au Danemark, les leaders du classement. Les ménages d'une ou deux personnes représentent 55% des ménages européens, alors que ce chiffre est d'environ 30% au Mexique. Bien qu’économiquement plus pauvre que la moyenne des pays européens, le Mexique et ses ménages plus nombreux impliquent un avantage potentiel pour créer des interactions sociales positives au sein du ménage. En contrebalançant les différences de revenus avec l'Europe, la plupart des pays d'Amérique latine font état d'un bien-être plus élevé que ne le laisse supposer leur PIB par habitant.

Les pays d’Europe du Nord-Est gagnent des places dans le classement

Autre point majeur qui ressort du rapport sur le bonheur de 2025 : les décès dus au désespoir ont, en moyenne, diminué dans le monde de près de 5 décès pour 100.000 personnes au cours de la période 2000-2019 dans 59 pays à revenu moyen ou élevé. Au Royaume-Uni par exemple, cela équivaut à environ 2.750 personnes. Mais les baisses les plus importantes ont été observées dans les pays d'Europe du Nord-Est, comme la Lituanie et la Lettonie, où les niveaux initiaux étaient généralement très élevés. Dans ces sociétés plus solidaires, le bonheur est mieux réparti et permet de diminuer les « morts de désespoir ». Ces pays enregistrent moins de suicides et de décès liés aux addictions, et gagnent des places dans le classement des pays les plus heureux.

Aux États-Unis, mais aussi au Guyana et en Slovénie, ce chiffre reste élevé, voire en augmentation. Pour une population de 100.000 individus âgés de quinze ans et plus, ce sont plus de 50 décès qui sont recensés en Slovénie. Quant aux États-Unis, suivis de près par le Canada et l’Australie, les données frôlent le cap des 50 cas. Les causes majeures de ces décès sont la drogue, l’alcool et le suicide.

Le bonheur dans le monde, une méthodologie contestée

À sa sortie, le rapport sur le bonheur en 2025 ne fait pas l’unanimité. Alors que les pays nordiques sont une fois de plus classés comme étant les plus heureux du monde, la newsletter d’actualité Time To Sign Off s’étonne de voir la France se positionner au 33ᵉ rang, derrière le Kosovo et l’Arabie Saoudite. De son côté, le groupe de presse spécialisé dans les sciences Nature Research remet en question la méthodologie du classement. Il estime qu’un tel rapport ne peut pas se limiter sur une simple évaluation de la vie sur une échelle de 1 à 10. Sur certains critères, la France se retrouve même après le Somaliland, un pays en guerre. Autre nouvelle : son placement ne fait que reculer. En 2024, elle se trouvait à la 27ᵉ position et en 2023 à la 21ᵉ.