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La corruption en France : une dégradation "inédite" selon Transparency International

L’ONG Transparency International alerte sur une "dégradation alarmante" de la situation en France en matière de corruption. Dans son Indice de perception de la corruption 2024, publié mardi 11 février 2025, la France chute de cinq places, se classant désormais 25ème au niveau mondial, après dix années de stagnation.

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© Unsplash
Écrit par Léa Degay
Publié le 11 février 2025

 

C’est un signal préoccupant pour la transparence et la probité en France. Pour la première fois depuis la création de son indice en 1995, Transparency International constate une chute brutale de la position française dans son classement annuel, reléguant le pays parmi ceux "risquant de perdre le contrôle de la corruption". Dans son rapport publié mardi 11 février 2025, elle classe la France à la 25ème place, loin derrière l’Allemagne. 

En cause, une accumulation de scandales politico-financiers : 26 ministres impliqués dans des affaires judiciaires depuis 2017, entre autres Alexis Kohler et Rachida Dati, figures clés du gouvernement, récemment mis en examen ; le procès des financements libyens de la campagne présidentielle de 2007, mettant en cause Nicolas Sarkozy ou encore l’ouverture de deux informations judiciaires sur les comptes de campagne d’Emmanuel Macron en 2017 et en 2022 par le Parquet national financier. 

 

 

"Le principe de la démission d’un ministre mis en examen, défendu initialement par le président de la République, a été totalement abandonné, exacerbant ainsi chez les Français le sentiment d’impunité dont jouiraient les élus" écrit l’ONG Transparency International dans son Indice de Perception de la Corruption 2024, publié le 11 février 2025.

 

L’ONG dénonce l’abandon du principe de démission des ministres mis en examen et une impunité grandissante des élus, nourrissant la défiance des citoyens. Elle appelle à des réformes d’ampleur, notamment un contrôle accru des financements politiques et une transparence renforcée des liens entre pouvoir et groupes d’intérêt. 

Pour y remédier, l'ONG préconise plusieurs mesures : imposer aux parlementaires, aux membres de l'exécutif et à leurs conseillers la transparence sur leurs rencontres avec les groupes d’intérêt ; instaurer un contrôle permanent des comptes de campagne ; élargir les prérogatives de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques ; et renforcer les moyens du parquet national financier.