En condamnant Jimmy Lai à 14 mois de prison supplémentaires pour avoir organisé une manifestation illégale le 1er octobre 2019, la cour de Hong Kong étant à 20 mois la peine du magnat de la presse hongkongaise.
8 condamnations d’opposants démocrates
Alors qu’il comparaissait avec 9 autres activistes dont Figo Chan, Richard Tsoi, Sin Chung-kai, Albert Ho Chun-yan, Yeung Sum, Lee Cheuk-yan, Cyd Ho Sau-lan, “Long Hair” Leung Kwok-hung et Avery Ng Man-yuen, le patron de presse âgé de 73 ans, connu pour son opposition de longue date à la politique menée à Hong Kong par Pékin a écopé d’un peine de prison de 14 mois. Les autres personnes jugées sont condamnés quant à elles à des sentences allant de 14 à 18 mois tandis que deux (Richard Tsoi, Sin Chung-kai) bénéficient de suspensions de peines. La manifestation organisée par le front démocratique le jour de la Fête Nationale du 1er Octobre 2019 avait été interdite par la police jugeant des débordements probables, en pleine période de contestation anti-Pékin.
Elimination des opposants à Hong Kong
Depuis la promulgation des lois de Sécurité Nationale imposées par Pékin le 1er Juillet 2020, le calme est revenu à Hong Kong, sous la menace de peines de prison allant jusqu'à la perpétuité pour les comportements dits "séparatistes", "terroristes" ou de "collusion avec des forces étrangères". Depuis, les élections législatives prévues en septembre 2020 ont été repoussées au chef de risque sanitaire, le temps de voter une réforme du système électoral excluant précisément les représentants des districts passés à l’opposition et permettant à un comité électoral de valider ou d'écarter les candidats selon leur valeur "patriotique". Les participants et soutiens du mouvement de 2019-2020 sont tour à tour jugés et condamnés à des peines de plusieurs années de prison comme dans le cas de Joshua Wong un vétéran, quoiqu'âgé de 24 ans, du mouvement des parapluies de 2014.
Jimmy Lai, ennemi juré de Pékin
Dans le cas de Jimmy Lai, son engagement en faveur de la démocratie et les attaques contre le pouvoir central ne datent pas d’hier. A la tête du journal Apple Daily depuis 25 ans, cet opposant convaincu s’est fait remarqué dans ses prises de position contre Pékin ainsi que les tenants de l’autorité à Hong Kong comme le chef de la police Chris Tang, objet d’une enquête sur des placements immobiliers suspects. Les pressions dont il fait l’objet se sont traduites par plusieurs campagnes de boycott publicitaire et surtout une descente de police très médiatisée dans les locaux du journal le 10 août 2020, à la recherche d’éventuelles pièces à conviction prouvant l’existence de financements étrangers. Un premier jugement pour fraude a permis d’enfermer le magnat pour une période de six mois début 2021, tandis que le gel de tous les avoirs de Jimmy Lai fait courir le risque à son journal de fermeture pure et simple. Cette nouvelle sentence de 18 mois de prison permet donc d’écarter encore un peu plus le chef d'entreprise de la route tracée par Pékin pour Hong Kong.