À la suite de l’imposition par Hong Kong de nouvelles interdictions de vols et de nouvelles restrictions à l’encontre du personnel navigant, Cathay Pacific cargo a réduit temporairement sa capacité de fret de plus des deux tiers et les vols de passagers d’environ 80 pour cent.
Si la compagnie opérait déjà à environ 70 % de capacité avant ces nouvelles restrictions et à 10 % pour les vols passagers, celles-ci devraient encore être réduites à 20 % pour le fret et 2 % pour les vols passagers, selon une note interne transmise au Post en fin de semaine dernière.
Ces dernières mesures devraient porter un nouveau coup à la compagnie aérienne touchée par la pandémie de Covid-19 et prêter atteinte aux commerçants comptant sur le fret pour vivre.
Les effets s’en ressentiront au quotidien, pour les habitants de Hong Kong. Du prix des transports à la nourriture en passant par l’électricité, une hausse globale des coûts devrait en effet avoir lieu début 2022, et les retombées liées à la suspension des vols cargo long-courriers de Cathay Pacific pourraient atteindre 30% pour certains produits.
Des mesures restrictives extrêmement strictes
La semaine dernière, en effet, les autorités ont exigé que tous les membres d’équipage de retour à Hong Kong soient désormais mis en quarantaine dans des hôtels désignés pendant au moins sept jours.
De plus, mercredi 05 janvier, Carrie Lam a annoncé l’interdiction des vols de passagers en provenance d’Australie, de Grande-Bretagne, du Canada, de France, d’Inde, du Pakistan, des Philippines et des États-Unis jusqu’au 21 janvier, à compter du samedi 08 janvier, donnant un coup supplémentaire à un secteur déjà fortement impacté par la crise.
Les nouvelles restrictions reflètent la détermination de Hong Kong à s’en tenir à sa stratégie zéro Covid, en s’alignant sur la Chine continentale, dans l’espoir d’atteindre son objectif de reprendre les voyages transfrontaliers sans quarantaine.
« L’importation de produits à Hong Kong se complexifie »
C’est un coup dur pour nombres d’entreprises à Hong Kong comptant sur le fret pour faire du commerce.
Claire Viaggi, fondatrice de Food Origin et grande gagnante du Trophées FnB de demain édition 2021, nous confirme que les livraisons sont de plus en plus complexes. « Depuis deux ans, faire venir des produits à Hong Kong est très compliqué. Chaque semaine, c’est une incertitude… Les situations politiques, le Covid avec ses impacts sur la supply chain, l’augmentation des frais de livraisons font que de bout en bout, il y a plus d’erreurs. »
Si à l’heure actuelle, Food Origin n’est pas touchée, n’utilisant pas les services de Cathay, ce n’est pas le cas d’autres importateurs. Certaines compagnies aériennes profitent des difficultés actuelles pour augmenter leurs prix, demandant parfois 2 à 3 fois plus qu’auparavant. « Pour un container, la situation est pire encore — me confie Claire — puisque les prix sont 8 à 10 fois plus chers qu’avant. On essaie — autant que faire se peut — de ne pas répercuter les augmentations sur nos produits. Mais, le transport coûte cher et se complexifie. Cela demande beaucoup d’énergie, de temps pour composer au mieux avec ces problèmes logistiques. Il n’y a plus les mêmes garanties que nous avions auparavant. »
Avec près de 300.000 #contaminations par jour, jamais le #Covid_19 n’a autant touché de Français en même temps. L’#épidémie commence a créer de sérieuses perturbations dans les #entreprises, les #transports et les #écoles... Une situation qui inquiète le gouvernement.#Omicron pic.twitter.com/Qe7N4rSMPo
— C dans l’air (@Cdanslair) January 8, 2022
Restrictions, fournisseurs malades du Covid, manque de matières premières, interdiction d’importation de certains produits, risque d’augmentation des prix au bon gré des compagnies aériennes, quarantaines, les raisons compliquant les livraisons ne manquent pas. Mais Claire reste philosophe : « Personne n’est à l’abri d’une augmentation ou de problèmes. Mais nous fonctionnons un jour après l’autre. Ça ne sert à rien de faire des plans sur la comète, car énormément de choses ne dépendent pas de nous. »
Au cours des deux dernières années, Cathay a été paralysée par la pandémie, accumulant au moins 29,2 milliards de dollars HK (3,75 milliards de dollars) de pertes et licenciant des milliers d’employés. La compagnie aérienne a transporté 135 350 tonnes de fret rien qu’en novembre, la plupart passant par Hong Kong, représentant près de 30 % du fret aérien total de la ville.