Du 1er au 29 mars 2025 l’exposition intitulée “Poetic travers in Space And Time” expose des œuvres de l’artiste Belge Aurore Van Praag, s’installe pour un mois, à la galerie Kalinka de Pondichéry.


Aurore est aussi photographe et art-thérapeute. Elle est déjà venue trois fois en Inde et avait décidé de se donner cette fois-ci “une mission”. Son amie Nadja l’a alors mise en contact avec Karine Soundaramourty-Pelade, la directrice de la galerie Kalinka et elles ont convenu d’une exposition des photos d’Aurore et de ses croquis et peintures faits à Pondichéry.
Aurore Van Praag, un destin artistique
Aurore nous raconte le chemin qui depuis l’enfance, l’a conduite à la photographie et à la peinture.
Elle est d’abord influencée par son père qui est photographe et peintre. Celui-ci a eu Paul Delvaux (1897-1994), comme professeur.
Paul Delvaux est un peintre célèbre, considéré comme un des représentants du Surréalisme belge, condisciple de René Magritte.
Elle s’intéresse tôt à l’art comme outil de médiation, particulièrement à la poésie et au travail de sculpture sur pierre. La peinture viendra une dizaine d’années plus tard.

Elle est autodidacte, aucune notion technique ne rentre dans son art, toujours spontané et parfois "automatique", dit-elle. Elle s’inspire des visages rencontrés, des couleurs perçues, des émotions, des idées et parfois d’un message entendu. Elle appuie aussi ses recherches sur des photos qui l’inspirent.
Jacques Chaidron, artiste peintre belge, lui a transmis la technique de la peinture au rasoir.
Elle s’inspire aussi de Marc Chagall (d’origine russe, peintre et graveur surréaliste, inspiré par la culture juive, mort en France en 1985) pour la couleur, de Max Ernst (peintre sculpteur dadaïste et surréaliste, germano-américain-français, mort en 1976) pour son côté étrange et anecdotique ou encore de Remedios Varo (artiste peintre surréaliste espagnole, décédée à Mexico en 1963) pour le côté spirituel et métaphysique.
« Mon parcours intérieur et spirituel joue beaucoup sur ma peinture qui allie énergie et contraste forts. »
La photographie, un révélateur en héritage
« Je passais beaucoup de temps dans le studio photo de mon père étant petite. J’étais émerveillée par la mise en scène, l’éclairage et les décors. Mon père me parlait beaucoup de mes grands-parents qui avaient créé en 1933 « Photo hall », un magasin spécialisé dans la photographie, faisait partie de notre bagage familial. Mes grands-parents sont les premiers à avoir fait des Polaroïds qu’ils vendaient aux vacanciers, sur les plages. »
Par la suite, Photo Hall s’agrandit et devient une véritable réussite commerciale.
Aurore dit qu’elle n’a jamais appris à développer les photos. Elle a d’abord travaillé avec un Nikon puis un Leica et un boîtier Fuji. Par la suite, elle s’est laissée tenter par le smartphone, comme l’outil le plus adapté pour capter l’instant.

Elle a travaillé sur une série d’autoportraits. Elle photographie cette image d’elle « qui se transforme sans arrêt » et ainsi surprend d’autres facettes d’elle-même.
« C’est une quête de moi-même dans la joie, la tristesse, l’horreur, mais aussi pour trouver plus de confiance en moi. »
La lumière et la matière n’étant pas forcément faciles à rendre en peinture, c’est cette recherche qui l’intéresse plus particulièrement en photo.
« J’ai d’abord mélangé la photo et la peinture pour perturber l’œil du spectateur, qu’il ne puisse plus distinguer l’un de l’autre. »
Les travaux présentés sont des photos de visages, prises à travers les vitres d’immeubles de Bruxelles. Pour elle, ce qui est le plus important dans ce travail, ce sont les effets de matières, de lumière et les reflets. Créant un effet de silence, de pluie, ou de soleil là où ça ne peut se dire, amenant le spectateur à voir une ville poétique et non grise ou froide.

Le regard de Karine Pelade, directrice de la galerie Kalinka
Ce sont essentiellement des photos en noir et blanc, des paysages urbains ressemblant à des peintures abstraites. Il y a de nombreuses prises de vues faites dans une gare de Bruxelles, Aurore y a mêlé des autoportraits énigmatiques en noir ou couleur, comme pour souligner la singularité de son regard.
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