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Edith Vernes : "L’adaptation de French Toast a intégré beaucoup d’humour anglais."

À l'approche de French Toast, une comédie pétillante qui fusionne l'humour français et britannique, Édith Vernes nous livre ses secrets de scène et ses réflexions sur le théâtre des deux rives. Actrice française à Londres depuis douze ans, elle nous parle de son rôle de Jacqueline Brémond, une actrice à la recherche de succès dans une comédie musicale un brin décalée. Entre anecdotes croustillantes et chocs culturels, plongeons dans l'univers savoureux de cette pièce qui promet de faire rire et de célébrer les liens entre les cultures. Prêts à ajouter une touche de French Toast à votre agenda ?

Edith Vernes : "L’adaptation de French Toast a intégré beaucoup d’humour anglais."Edith Vernes : "L’adaptation de French Toast a intégré beaucoup d’humour anglais."
Edith Vernes : "L’adaptation de French Toast a intégré beaucoup d’humour anglais."
Écrit par Aldric Meeschaert
Publié le 23 septembre 2024, mis à jour le 3 octobre 2024

Est-ce que vous pourriez vous présenter à notre communauté française de Londres ?

Je m’appelle Edith Vernes, et je suis à Londres depuis 2012. J’ai suivi mon mari ici, après avoir quitté Paris, où j’ai commencé ma carrière d’actrice. Dès mon arrivée, j’ai continué à travailler, notamment à l’Institut Français avec Discours sur le Bonheur, un spectacle que j’avais apporté de Paris. C’est aussi ici que j’ai rencontré Marianne Badrichani, la metteure en scène de French Toast, et Nathalie Berrebi, la productrice. Ensemble, nous avons monté plusieurs projets en français, en incluant des auteurs comme Sacha Guitry, Molière ou des contemporains comme Rémi de Vos. Nos spectacles sont ensuite traduits et sous-titrés en anglais pour que le public anglophone puisse aussi en profiter.

Votre carrière s'est donc déroulée entre la France et le Royaume-Uni ?

J’ai travaillé en France pendant vingt-cinq ans avant de venir ici. Il m’arrive encore de retourner jouer à Paris, mais aujourd’hui, ma carrière se concentre essentiellement à Londres.

Il y a douze ans, la transition de la France au Royaume-Uni s'est-elle bien passée ?

J’ai beaucoup aimé l’énergie ici, la fluidité des rapports humains et la richesse culturelle. Monter Discours sur le Bonheur à l’Institut Français m’a permis de rencontrer beaucoup de monde et de rapidement enchaîner sur d’autres projets.

De par votre expérience franco-britannique, pourriez-vous nous dire ce qui, selon vous, différencie ces deux cultures théâtrales ?

Les deux scènes sont fascinantes. En France, nous avons des subventions qui permettent de monter de grands spectacles avec des moyens énormes, comme ceux du Théâtre de la Colline. J’ai aussi eu la chance de travailler avec Patrice Chéreau à Nanterre dans des conditions incroyables. À l’inverse, au Royaume-Uni, les ressources sont plus limitées, car tout est plus privé, ce qui réduit les temps de répétition. Cependant, la formation des acteurs anglais est exceptionnelle grâce à des écoles comme LAMDA ou RADA, qui produisent des artistes capables de tout faire : jouer, chanter, danser. Le niveau ici est donc très élevé.

Trouvez-vous le niveau britannique meilleur que le niveau français ?

C’est difficile à dire. En France, nous voyons aussi bien des spectacles excellents que de très mauvais. Au Royaume-Uni, il y a moins de spectacles, mais la qualité reste impressionnante, même si nous n’aimons pas tout. Cela ne veut pas dire que le meilleur de Londres est supérieur au meilleur de Paris, où des metteurs en scène comme Wajdi Mouawad ou Alexis Michalik montent des productions remarquables. Toutefois, je trouve qu’il y a plus de mauvais spectacles à Paris.

Pouvez-vous nous présenter votre nouvelle pièce French Toast ?

C’est une pièce en anglais que nous avons adaptée d’un texte de Jean Poiret datant de 1977. À l’époque, elle durait trois heures et comportait des longueurs et des éléments un peu datés. Nous avons donc collaboré avec Sam Alexander pour l’actualiser, la rendre plus punchy, plus drôle, tout en restant en anglais.

Dans French Toast, vous interprétez Jacqueline Brémond, une actrice décalée. Qu'est-ce qui vous a séduite dans ce rôle ?

C’est un rôle génial ! Jacqueline est une tragédienne parisienne des années 70 qui possède son propre théâtre et rêve de conquérir Londres en jouant Phèdre. Elle se retrouve à acheter les droits d’une comédie musicale, Féfé de Broadway, mais doit travailler avec un metteur en scène qui est aussi son ex-amant. Elle ne sait ni chanter ni danser, et les répétitions deviennent un vrai chaos. Ce rôle mêle tragédie et comédie, et les nombreux clashs créent des situations hilarantes.

La pièce mélange avec humour les cultures française et britannique. En tant qu'actrice française à Londres depuis 12 ans, comment avez-vous vécu ce choc culturel sur scène ?

Tout commence avec la langue. Ce n’est pas facile de jouer dans une autre langue. Il faut apprivoiser les mots, les rendre naturels. Je ne suis pas native anglaise, mais j’ai la chance de travailler avec une équipe qui adore la langue française. Les acteurs anglais me demandent souvent de leur expliquer certains mots ou expressions, et cela crée une atmosphère charmante en coulisses.

Trouvez-vous qu'il existe une différence notable entre le public français et britannique dans la manière de réagir à l'humour et à la comédie ?

Chaque culture a son humour. Ce qui fait rire en France ne fonctionne pas toujours en Angleterre, et inversement. Par exemple, Louis de Funès est adoré en France, mais je ne suis pas certaine que son humour fasse mouche auprès d’un public anglais. L’adaptation de French Toast a donc intégré beaucoup d’humour anglais, notamment avec mon personnage qui traduit des expressions françaises littéralement, créant des malentendus comiques.

Le public britannique est-il plus ou moins indulgent que le public français ?

Je trouve le public anglais plus bon enfant. Quand je vais voir des spectacles à Londres, je remarque que les spectateurs sont plus souriants, plus faciles à séduire, alors qu’en France, nous avons la réputation d’être plus exigeants.

Qu'est-ce que vous pourriez dire à notre communauté française pour les convaincre de venir découvrir French Toast aux Riverside Studios ?

Les Français vont beaucoup rire. C’est une comédie qui joue sur les différences culturelles entre nos deux pays, avec une partie musicale très entraînante et amusante.

 

Edith Vernes jouera dans French Toast du 3 au 26 octobre au Riverside Studios. Toutes les informations de réservation sont à retrouver ici : French Toast : la pièce à voir en octobre

 

 

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