Pour lutter contre les réseaux de passeurs et limiter les traversées illégales de la Manche, la France et le Royaume-Uni discutent d’un dispositif inédit : des échanges de personnes exilées, a annoncé le ministère français de l’Intérieur à l’AFP, ce jeudi 17 avril.


Une “expérimentation” en discussion
Comme précisé à l’AFP ce jeudi 17 avril, les ministères de l’Intérieur français et britannique sont actuellement en pourparlers pour mettre en place une “expérimentation” bilatérale visant à dissuader les traversées illégales entre les deux pays. L’objectif : rendre plus difficile le travail des réseaux de passeurs grâce à un système d’échange de migrants.
Selon le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, ces discussions sont menées avec “les partenaires du groupe de Calais, dont bien évidemment le Royaume-Uni”. Le projet reposerait sur “le principe de un pour un” : côté britannique, il s’agirait d’“une admission légale au titre du regroupement familial”, tandis que la France procéderait à la “réadmission de clandestins qui ont réussi à traverser avec plusieurs conditions”.
Cette mesure envisagée, “pour une durée limitée”, viserait à “dissuader les filières de trafiquants de migrants”, tout en apportant une réponse concertée à une problématique que Paris considère comme européenne : “Nous avons toujours indiqué qu’il fallait trouver des solutions européennes à un problème qui est européen, puisqu’il concerne la frontière extérieure de l’Union européenne.”
Le ministère de l’Intérieur a toutefois précisé que “les discussions sont encore au stade préliminaire”.
Londres plaide pour une coopération renforcée
De son côté, le gouvernement britannique a réaffirmé sa volonté de renforcer sa “collaboration avec la France et d’autres pays européens confrontés aux mêmes défis, en explorant des mesures nouvelles et innovantes pour démanteler les modèles économiques des réseaux criminels de passeurs” et lutter contre l’immigration clandestine.
“Le Premier ministre britannique et le ministre de l’Intérieur ont clairement indiqué que le Royaume-Uni et la France devaient travailler en étroite collaboration pour empêcher les traversées dangereuses de petites embarcations”, notamment en matière policière, a rappelé le ministère de l’Intérieur britannique, dans un contexte de forte pression migratoire sur la politique intérieure.
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