Le Royaume-Uni se réarme comme jamais, depuis la Guerre froide. Keir Starmer a annoncé une hausse historique des dépenses militaires, avec un budget porté à 2,5 % du PIB d’ici 2027. Une décision stratégique, alors que le Premier ministre britannique s’apprête à rencontrer Donald Trump à Washington pour discuter de l’avenir de l’Ukraine. Mais cette montée en puissance se fait à un prix : l’aide au développement sera drastiquement réduite, provoquant la colère des ONG au Royaume-Uni.


Une annonce historique à un moment décisif. Jeudi 27 février, Keir Starmer rencontrera Donald Trump à Washington pour discuter du sort de l’Ukraine. Deux jours plus tôt, le Premier ministre britannique a déclaré vouloir augmenter significativement le budget de la défense. Une décision qui intervient alors que le président américain, de retour à la Maison-Blanche, accentue la pression sur ses alliés européens pour qu’ils prennent une part plus importante du “fardeau militaire” au cœur du conflit ukrainien.
Our increase in defence spending will not only keep us safe, it will maximise British jobs, growth, skills and innovation across the UK. pic.twitter.com/UaZaMAsotr
— Keir Starmer (@Keir_Starmer) February 26, 2025
“Nous devons nous moderniser et revoir nos capacités”, martèle Keir Starmer devant les députés, le mardi 25 février, justifiant cette montée en puissance par un monde où “tout a changé” depuis l’invasion russe de l’Ukraine en 2022. À terme, il ambitionne d’atteindre 3 % du PIB pour la défense au cours de la prochaine législature.
Londres veut rester un leader militaire au détriment de l’aide internationale
Mais cette nouvelle politique aura forcément des conséquences. Pour financer cet effort de guerre, l’aide au développement sera drastiquement réduite, passant de 0,5 % à 0,3 % du PIB. Une décision que Starmer qualifie lui-même de “douloureuse”, mais qu’il justifie en affirmant que la sécurité des Britanniques est "la priorité numéro un".
Les réactions ne se sont pas fait attendre dans la journée du 25 février. Les ONG dénoncent un “choix catastrophique”, sacrifiant l’aide humanitaire au profit de la défense et des armées. Romilly Greenhill, directrice de l’ONG Bond, a fustigé une décision “à courte vue et épouvantable”.
Le Royaume-Uni et l’Europe sous tension
Dans ce contexte géopolitique brûlant, Londres et le Royaume-Uni cherchent à jouer un rôle d’intermédiaire entre les États-Unis et une Union européenne méprisée par Donald Trump. Keir Starmer s’efforce ainsi de rassurer ses alliés, notamment la Pologne, qui participera à des discussions ce week-end à Londres sur des “plans de défense communs”.
Mais le Royaume-Uni a-t-il vraiment les moyens de cette ambition militaire ? L’annonce de Starmer, faite dans l’urgence, sonne comme un message de fermeté envers le conflit ukrainien. Reste à savoir s’il convaincra Donald Trump à la Maison Blanche…
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