Keir Starmer : “prêt et disposé à envoyer des troupes britanniques en Ukraine”

La déclaration forte de Starmer

Le Premier ministre britannique s’est exprimé dimanche 16 février dans un article exclusif pour The Telegraph. Il a déclaré : "Le Royaume-Uni est prêt à jouer un rôle de premier plan pour accélérer les travaux sur les garanties de sécurité pour l’Ukraine [...] en envoyant nos propres troupes sur le terrain si nécessaire”. Keir Starmer assure ne pas prendre cette décision à la légère : “Je ressens profondément la responsabilité d’envoyer potentiellement des soldats et soldates britanniques dans une zone de danger”.

C’est la première fois que Keir Starmer évoque explicitement la possibilité de déployer des  forces britanniques en Ukraine. Pour lui, il ne s’agit pas seulement de garantir la sécurité de l’Ukraine, fragilisée par le changement de politique étrangère des États-Unis, mais aussi de protéger le continent européen, et, par extension, le Royaume-Uni : "Ces jours cruciaux à venir détermineront la future sécurité de notre continent. Comme je le dirai à Paris, la paix vient par la force. Mais l’inverse est également vrai : la faiblesse mène à la guerre. C’est le moment pour nous tous de nous mobiliser, et le Royaume-Uni le fera, car c’est la bonne chose à faire pour les valeurs et les libertés que nous chérissons, et parce que c’est fondamental pour notre propre sécurité nationale”.

"Ces jours cruciaux à venir détermineront la future sécurité de notre continent. Comme je le dirai à Paris, la paix vient par la force. Mais l’inverse est également vrai : la faiblesse mène à la guerre. C’est le moment pour nous tous de nous mobiliser, et le Royaume-Uni le fera, car c’est la bonne chose à faire pour les valeurs et les libertés que nous chérissons, et parce que c’est fondamental pour notre propre sécurité nationale”

Une annonce qui précède une réunion cruciale des dirigeants européens 

La déclaration de Keir Starmer intervient la veille d’une réunion des dirigeants européens, prévue le lundi 17 février à Paris, où il s’est rendu aux côtés des représentants de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, de la Pologne, de l’Espagne, des Pays-Bas, du Danemark, de la Commission européenne, du Conseil européen et de l’OTAN.

Ce sommet d’urgence a été convoqué par le Président français, Emmanuel Macron, après l’exclusion de l’Europe des négociations de paix entre les Etats-Unis et la Russie concernant l’Ukraine. Les ministres des Affaires étrangères de la Russie et des Etats-Unis se sont rencontrés ce même lundi.

Le sort de l’Ukraine, qui n’a pas été invitée à la table des négociations, apparaît plus incertain que jamais, d’autant que plusieurs membres de l’administration Trump ont laissé entendre que le soutien sécuritaire américain à l’Europe, et plus particulièrement à l’Ukraine, pourrait être réduit.

L’objectif de cette réunion est donc de définir une réponse européenne commune afin de renforcer la sécurité du Vieux continent.

La pression britannique sur les alliés européens de l’Ukraine 

Keir Starmer entend accentuer la pression sur les alliés de l’Ukraine, notamment sur l’Allemagne, plus réticente à poursuivre son soutien, afin de promouvoir l’idée d’une force européenne de maintien de la paix en Ukraine.

Il estime que le Royaume-Uni peut jouer un “rôle unique” dans les relations entre l’Europe et les Etats-Unis, notamment dans le cadre du processus de paix. Il a également critiqué l’exclusion de l’Ukraine des négociations, comparant cette situation aux négociations chaotiques qui ont précédé le retrait américain d’Afghanistan : “L’Ukraine doit être à la table des négociations, car tout autre scénario reviendrait à accepter la position de Poutine selon laquelle l’Ukraine n’est pas une véritable nation”.

Keir Starmer prévoit de discuter de ces questions de sécurité avec Donald Trump, alors qu’une rencontre est prévue à Washington d’ici la fin du mois de février.