Édition internationale

Les États-Unis et le Royaume-Uni, les grands absents au Sommet pour l’action sur l’IA

Paris a accueilli, les 10 et 11 février 2025, le Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle, un événement clé pour la gouvernance mondiale de cette nouvelle technologie. Si les participants ont largement soutenu l'idée d’une IA éthique et régulée, l'absence des États-Unis et du Royaume-Uni a marqué cette rencontre, révélant les tensions politiques autour du sujet.

Sommet pour l'IA Paris 2025Sommet pour l'IA Paris 2025
Écrit par Hermine Pinoteau
Publié le 12 février 2025

 

Les participants de plus de cent pays, dont la Chine, l’UE et l’Union Africaine, ont répondu présents les 10 et 11 février 2025 au Sommet pour l’action sur l’IA à Paris, événement coorganisé par la France et l’Inde. Si l’ensemble des participants s’est prononcé en faveur d’un “dialogue mondial” et d’une “gouvernance internationale” concernant l’intelligence artificielle, l’absence des États-Unis et du Royaume-Uni a été particulièrement remarquée.

 

Une déclaration en faveur d’une IA “ouverte”, “inclusive” et “éthique”

 

Publiée le 11 février 2025, la Déclaration sur une intelligence artificielle durable et inclusive pour la population et la planète a été signée par l’ensemble des participants au Sommet, à l’exception des États-Unis et du Royaume-Uni.

 

Des chefs d’États et de gouvernement, des organisations internationales, ainsi que des représentants de la société civile, du secteur privé, du monde universitaire et de la recherche, se sont accordés sur la nécessité d’une IA “inclusive”, “éthique, sûre, sécurisée, digne de confiance et axée sur les droits de l’Homme et sur l’humain”.

 

Les signataires de cette déclaration ont également soutenu une “coordination de la gouvernance internationale” au sujet de l’intelligence artificielle, ainsi que la création d’un “dialogue mondial”, afin d’éviter une “concentration du marché”. “Rendre l’intelligence artificielle durable pour les populations et la planète” figure également parmi les priorités de cette coopération. 

 

À l’issue du Sommet, la création d’un observatoire de l’impact énergétique de l’IA, piloté par l’Agence internationale de l’énergie, a été officialisée, ainsi que la formation d’une coalition pour une IA durable, qui entend réunir les principales entreprises du secteur.


Le Président français, Emmanuel Macron, a commenté : “Nous avons besoin de continuer à faire avancer une gouvernance internationale de l’intelligence artificielle”. “Nous posons là les bases, à côté de l’innovation et de l’accélération, de ce qui va permettre à l’IA d’advenir et de tenir, c’est-à-dire les clés de la confiance”. Il a également plaidé pour le “respect de la vie privée”, de la “créativité” et pour “éviter une utilisation de l’IA pour le contrôle de masse”.

 

 

L’absence remarquée des États-Unis et du Royaume-Uni

 

L’absence des États-Unis et du Royaume-Uni parmi les signataires reflète les divisions autour de ce sujet, ainsi que les divergences sur les décisions politiques relatives à l’intelligence artificielle. 

 

Le Royaume-Uni n’a pas officiellement commenté son absence, mais un porte-parole du Premier ministre Keir Starmer a déclaré : “Vous ne vous attendriez pas à ce que nous adhérions à des initiatives que nous ne jugeons pas être dans notre intérêt national". Avant d’ajouter : "Nous n'avons pas pu nous mettre d'accord sur toutes les parties de la déclaration, mais nous allons continuer à travailler avec la France sur d'autres initiatives".

 

Le vice-président américain J.D. Vance a également défendu la position des États-Unis, mettant en garde contre une “régulation excessive” de l’IA, qui “pourrait tuer une industrie en plein essor”.