Édition internationale

Londres perd huit millionnaires par jour depuis 2014

Depuis 2014, près de 30.000 millionnaires ont quitté la capitale britannique. En cause : incertitudes économiques, fiscalité dissuasive, et conséquences du Brexit.

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Écrit par Hermine Pinoteau
Publié le 23 avril 2025

 

Londres : une capitale en perte de richesse

 

Selon une étude menée par New World Wealth pour le cabinet de conseil Henley & Partners, et relayée par The Standard, en l’espace d’une décennie, Londres a vu partir environ 12% de ses résidents les plus fortunés. Aujourd'hui, la ville compte environ 215.000 millionnaires, soit 30.000 de moins qu’en 2014. Et la tendance ne faiblit pas : rien que sur les douze derniers mois, 11.000 millionnaires ont quitté les bords de la Tamise, soit une moyenne de huit par jour. 

 

Parmi les destinations les plus prisées : Paris, Francfort, Dubaï ou encore Singapour, des métropoles perçues comme plus stables, économiquement et fiscalement.

 

La fiscalité en cause, mais pas seulement 

 

Les raisons de cet exode sont multiples. Tout d’abord, une pression fiscale grandissante : les conservateurs comme les travaillistes ont soutenu une hausse des impôts visant les plus aisés. Cette politique, conjuguée à l’instabilité économique post-Brexit et à la dévaluation persistante de la livre sterling, a fini par éroder l’attractivité de Londres.

 

Autre facteur décisif : le durcissement des règles fiscales pour les résidents dits non domiciliés au Royaume-Uni, ces expatriés fiscaux qui, tout en vivant au Royaume-Uni, déclaraient leurs revenus à l’étranger. La fin de ce "luxe fiscal" a précipité le départ de nombreux hauts revenus.

 

Un exode doré

 

Parmi les grandes fortunes ayant quitté le Royaume-Uni figurent Nassef Sawiris, première fortune d’Égypte, Lakshmi Mittal, magnat de l’acier, ou encore Christian Angermayer, investisseur allemand en cryptomonnaies. 

 

Un manque à gagner colossal

 

Les conséquences de cet exode pour l’économie britannique sont loin d’être négligeables. D’après l’Adam Smith Institute, chaque millionnaire ayant quitté Londres représentait en moyenne 393.957 livres sterling d'impôt sur le revenu par an, soit l’équivalent de 49 contribuables moyens.

 

Au total, l’exode de ces grandes fortunes revient à celui de 1,47 million de contribuables moyens. Une perte considérable pour les finances publiques et un défi majeur pour le gouvernement britannique.