Le président américain Donald Trump a relancé la tension commerciale en annonçant une hausse des droits de douane sur plusieurs pays, dont le Royaume-Uni. Si Londres s’en sort avec une taxe de 10 %, cette décision pourrait bien rebattre les cartes du commerce transatlantique. Quels produits britanniques vont coûter plus cher à exporter ? Et quels articles américains risquent de se retrouver dans le viseur de Londres ? Découvrez la liste des produits concernés et les conséquences de ce bras de fer commercial sur le Royaume-Uni.


Donald Trump a encore frappé et cette fois-ci avec un impact mondial. Le 2 avril, le président américain annonçait augmenter les taxes douanières pour plusieurs pays. Parmi les pays touchés par ces nouvelles sanctions économiques, le Royaume-Uni s’en sort avec une hausse limitée à 10 %, bien en deçà des taux imposés à d’autres puissances commerciales comme la Chine (34%), l’ Union européenne (20%), le Japon ( +24 %) ou encore le Vietnam (+46 %). Une décision qui pourrait même être favorable au Royaume-Uni en renforçant sa compétitivité sur certains marchés.
Une riposte britannique : plus de 8.000 produits américains sur la sellette
En réponse à cette décision, le gouvernement britannique a publié une liste de plus de 8.000 produits américains susceptibles d’être soumis à des droits de douane en retour. Parmi les produits concernés :
- Produits agricoles : viandes, poissons, produits laitiers
- Boissons : whisky bourbon
- Produits manufacturés : vêtements, motos, armes à feux
- Matières premières : pétrole brut
- Animaux de compétition : chevaux de race pure
À noter : Cette liste reste indicative et fait actuellement l’objet d’une consultation publique ouverte jusqu’au 1er mai 2025. Le gouvernement a précisé qu’un produit listé ne sera pas nécessairement taxé.
Selon le ministère des Affaires et du Commerce, les produits visés représentent 27 % des importations américaines au Royaume-Uni, soigneusement sélectionnés pour réduire l’impact sur l’économie nationale.
Négociations en cours entre Londres et Washington
Le ministre britannique des Affaires, Jonathan Reynolds, a indiqué que des discussions sont en cours avec les autorités américaines dans le but de parvenir à un accord bilatéral. Il a toutefois précisé que le Royaume-Uni « se réserve le droit de prendre toutes les mesures nécessaires » en cas d’échec des pourparlers.
Quels produits britanniques seront taxés côté américain ?
En plus de la taxe douanière de 10 %, les États-Unis ont appliqué un droit supplémentaire de 25 % sur certaines catégories de produits britanniques. Parmi eux on retrouve le secteur automobile, l’acier ou encore l’aluminium. En revanche, certains secteurs stratégiques sont exemptés des hausses de taxes comme l’industrie pharmaceutique, les semi-conducteurs, le cuivre et certains produits forestiers.
Des échanges commerciaux cruciaux entre les deux pays
Le Royaume-Uni et les États-Unis entretiennent des relations commerciales particulièrement fortes. En 2023, le Royaume-Uni a exporté pour 60,4 milliards de livres sterling (environ 70,7 milliards d’euros) de marchandises vers les États-Unis, principalement dans les secteurs des machines, des véhicules et des produits pharmaceutiques. De leur côté, les importations britanniques depuis les États-Unis se sont élevées à 57,9 milliards de livres sterling (environ 67,7 milliards d’euros). Ces chiffres montrent que les États-Unis représentent 15,3 % des exportations totales britanniques et environ 10 % de ses importations. En 2024, un excédent commercial de 2,1 milliards de livres sterling (environ 2,45 milliards d’euros) a été enregistré, soit le plus faible depuis 2001, ce qui traduit un certain rééquilibrage des échanges.
Quelles conséquences pour l’économie britannique ?
Selon les projections du prévisionniste officiel du gouvernement, une guerre commerciale prolongée avec les États-Unis pourrait entraîner une baisse de 1 % du produit intérieur brut du Royaume-Uni. Ce recul de croissance suffirait à effacer la marge budgétaire de 9,9 milliards de livres sterling (environ 11,6 milliards d’euros) annoncée par la chancelière Rachel Reeves lors de sa déclaration de printemps. Pour rester dans les clous de ses propres règles budgétaires, le gouvernement britannique pourrait alors être contraint d’augmenter les impôts ou de réduire les dépenses publiques. Et pendant que diplomates et ministres s’affrontent à coups de pourcentages, ce sont les consommateurs britanniques qui risquent, une fois encore, de payer la note.
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