Le gouvernement britannique prévoit de modifier en profondeur la politique des uniformes scolaires en Angleterre. Plus de quatre millions d’élèves seraient concernés par cette réforme, qui vise à limiter le nombre de vêtements siglés obligatoires dans les écoles primaires et secondaires. Objectif affiché : réduire la pression financière sur les familles et favoriser une plus grande équité dans l’accès à l’éducation. La mesure, encore à l’étude au Parlement, pourrait entrer en vigueur dès 2026.


Le gouvernement britannique prévoit une refonte majeure des politiques d’uniforme scolaire, qui impacterait plus de quatre millions d’élèves à travers l’Angleterre. Ce changement, inscrit dans le Children’s Wellbeing and Schools Bill, entend limiter à trois le nombre d’articles obligatoires arborant le logo de l’école, auxquels s’ajouterait une cravate pour les collégiens. L’objectif ? Réduire les coûts pour les familles et améliorer l’accessibilité scolaire, dans un contexte où l’uniforme peut représenter jusqu’à 442 £ (environ 517 €) par élève au secondaire, selon les dernières données du ministère de l’Éducation (DfE).
Alléger la charge financière des familles
La réforme, qui concernerait 70 % des collèges et 35 % des écoles primaires, pourrait faire économiser environ 50 £ (environ 59 €) par enfant, selon le gouvernement. La loi oblige déjà les écoles à veiller au coût des uniformes, mais cette mesure irait plus loin en autorisant davantage l’achat de vêtements standards, disponibles dans des magasins moins chers comme les supermarchés. Mais la mesure divise. Les fabricants d’uniformes redoutent un effet inverse, arguant que des vêtements génériques de moindre qualité pourraient s’user plus vite, forçant les familles à les racheter plus souvent. La Schoolwear Association, qui regroupe les détaillants, met aussi en avant le rôle des uniformes siglés dans la réduction des inégalités sociales et l’amélioration du comportement en classe.
Vers une plus grande souplesse locale
Sur le terrain, plusieurs initiatives locales viennent appuyer les mesures nationales. Selon la BBC, à Darlington, un service d’échange de vêtements scolaires gratuits a permis la distribution d’environ 12 000 articles à 4 000 familles en cinq ans. Certaines écoles continuent néanmoins d'imposer des critères stricts sur les coupes, les couleurs ou les fournisseurs, ce qui peut générer des frais supplémentaires pour les parents. À la Halifax Academy, des pièces comme la cravate sont fournies gratuitement, et une laverie ainsi qu'une banque d’uniformes sont mises à disposition des élèves. Dans les zones socialement fragiles, les politiques d’uniforme trop strictes sont considérées comme un facteur pouvant freiner la fréquentation scolaire.
Le projet de loi poursuit son parcours législatif : sa deuxième lecture à la Chambre des Lords est attendue cette semaine. Si elle est adoptée, la réforme entrerait en vigueur à la rentrée 2026.
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