Selon une étude menée par le centre de prédictions économiques (centro de Predicciones Económicas, Ceprede) et rendue publique par la Chambre de Commerce et d'Industrie de Madrid en début de semaine, la majorité des entreprises catalanes ayant choisi de changer la localisation de leur siège social, du fait des remous que connaît actuellement la région, ont fait le choix de Madrid pour leur relocalisation.
Sur les 62 principales entreprises, avec un chiffre d'affaires supérieur à 1 million d'euros, qui sont ainsi sorties de Catalogne, 40 se sont installées dans la capitale, à l'instar de Gas Natural, Abertis, Cellnex, Colonial (toutes les 4 cotisant à l'IBEX 35), ou encore Oryzon, Dogi, Service Point, Catalana Occidente, Cementos Molins ou Edreams.
A court terme, ce transfert de siège social ne devrait avoir qu'une incidence limitée, notamment parce que l'impôt sur les sociétés se paye dans la communauté où l'activité réelle de la production a lieu, et non là où le siège social est établi, rapporte El Mundo. A moyen et long terme cependant, les conséquences pourraient être plus palpables, avec la possibilité d'un transfert progressif des activités, des emplois et à terme du paiement des impôts, sur le site des sièges sociaux.
1% du PIB espagnol et 5,4% du PIB catalan
En attendant les conséquences de ces transferts de sièges sociaux sur le PIB madrilène devraient être "énormes", selon les propres mots du président de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Madri, Juan José López Belmonte, rapportés par plusieurs médias. "Une fois que les entreprises bougent, le retour en arrière est difficile", a-t-il ajouté à ce propos. Depuis le 1er octobre, près de 2.000 entreprises ont fait le choix de changer leur siège social de région, rapporte Europa Press. Elles représentent près de 1% du PIB espagnol et 5,4% du PIB catalan. L'application de l'article 155 semble cependant avoir freiné le mouvement, avec une baisse sensible des délocalisations enregistrées sur cette semaine.