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Guerre en Ukraine : l’Italie se prépare à affronter une crise énergétique

GazoducGazoduc
pixabay
Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 27 février 2022, mis à jour le 28 février 2022

L’Italie vient de déclarer l’état de « pré-alarme » pour le gaz à cause de la situation en Ukraine. Pour sortir l’Italie de sa dépendance au gaz russe, Mario Draghi a annoncé la veille vouloir accélérer les approvisionnements alternatifs, notamment avec le retour du charbon.

Dépendante du gaz russe, l’Italie a déclaré samedi sur décision du ministère de la Transition écologique, l’état de « pré-alarme » pour le gaz du fait de l’agression de l’Ukraine par la Russie. Il s’agit du premier pas sur les trois, qui prévoit pour l’instant uniquement une surveillance de la situation, comme le rapporte le site de l’autorité compétente pour la sécurité des approvisionnements de gaz naturel (Snam). Les principales motivations résultent du passage par l’Ukraine du gaz qui arrive en Italie et du danger élevé de la menace. Il est par ailleurs déclaré « opportun de sensibiliser les usagers de la situation d’incertitude liée au conflit ». Et pour cause, les probables conséquences des sanctions décidées à l’égard de la Russie par les alliés auront un impact particulier sur la Péninsule.

L’Italie, vulnérable sur le plan énergétique

« Ces événements démontrent l’imprudence de ne pas avoir davantage diversifié nos sources et fournisseurs d’énergie dans les dernières décennies », a dénoncé Mario Draghi vendredi, lors d’un discours devant les députés durant lequel il a fermement condamné l’invasion russe en Ukraine.
« Ces mauvais choix du passé » font notamment référence à l’abandon du nucléaire en 1987, suite à un référendum, associé à la suppression progressive du charbon. Conséquence : l'Italie importe 90% du gaz qu'il consomme, dont 43% de ses approvisionnements proviennent de Russie, contre 27% il y a 10 ans. Et elle produit 60% de l’électricité en utilisant du gaz.
La hausse de l'inflation et l'explosion du coût des matières premières, ont par ailleurs fait grimper les factures d'électricité et de gaz respectivement de 55% et de 42%

Avec la menace russe en prime, Mario Draghi entend mettre en œuvre une nouvelle politique énergétique consistant à diversifier les sources d’énergie pour faire face à une nouvelle crise énergétique. Quatre approvisionnements alternatifs sont à l’étude.

Sept centrales à charbon prêtes à rouvrir en Italie

La première piste de Mario Draghi repose sur une forte augmentation des achats de gaz naturel liquéfié (GNL) aux Etats-Unis et au Qatar, bien que seules trois centrales de regazéification sont en service sur toute l’Italie.
Ensuite, le gouvernement entend recourir davantage aux gazoducs, aujourd’hui sous-utilisés. Il s’agit en particulier de celui reliant l’Algérie à la Sicile (Transmed), celui provenant d’Azerbaïdjan (TAP), mais aussi celui en provenance de Libye qui est quant à lui à réactiver.

Par ailleurs, « pour combler une éventuelle pénurie dans l'immédiat », le président du Conseil souhaite relancer sept centrales à charbon, que l’Italie s’était engagée à fermer d’ici 2025, au nom de la transition énergétique. Les sept centrales se situent entre la Sardaigne, le Latium, les Pouilles, la Ligurie, le Frioul-Vénétie-Julienne et la Vénétie.

Mario Draghi a enfin mentionné la nécessaire accélération de l’utilisation des énergies renouvelables, sans donner davantage de détails.

 

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