Alors que l’Italie s’oppose fermement à l’étiquette Nutriscore, déjà applicable dans plusieurs pays européens, le français Yuka, qui évalue les produits par un système de notation plus complet, s’apprête à débarquer dans la Péninsule après avoir conquis de nombreux consommateurs en Europe et Outre-Atlantique.
20 millions de consommateurs utilisent Yuka dans le monde, de la France où l’app de notation des produits alimentaires et cosmétiques est née, à l’Espagne ou encore la Belgique, jusqu’aux Etats-Unis, Canada et Australie. A partir du 12 octobre 2020, les Italiens bénéficieront, eux aussi, de l’application sur leurs smartphones. « Si nous avons aussi fait le choix de l’Italie, c'est parce qu'il s'agit d'un pays pour lequel nous avons reçu énormément de demandes depuis maintenant des mois », confie Julie Chapon, co-fondatrice de Yuka.
Nutriscore, une bataille européenne
Et pourtant, l’Italie s’est alliée à six autres pays européens pour se déclarer fermement hostile au système de notation des aliments. C’est plus spécifiquement l’étiquette Nutriscore qui est dans le collimateur. Celle-ci définit un code couleur allant du vert au rouge, pour guider le consommateur dans ses choix de produits. Si ce système est largement diffusé en France notamment, la ministre italienne de l’Agriculture Teresa Bellanova, a présenté il y a quelques jours un document au conseil des ministres de l’Agriculture européen, afin de bloquer l’extension du système à l’ensemble de l’Europe. La Coldiretti (principal syndicat agricole italien) juge elle aussi un système d’évaluation incomplet et discriminatoire « qui exclut des aliments sains et naturels, [comme le jambon cru ou des fromages symboles du Made in Italy] pour favoriser des produits artificiels en les faisant passer pour sains ».
Nous sommes conscients de certaines limites de Nutriscore, raison pour laquelle notre système de notation l’utilise, mais le complète par d’autres éléments, et notamment la présence d’additifs
Le système de notation Yuka : comment ça marche
« Nous sommes conscients de certaines limites de Nutriscore, raison pour laquelle notre système de notation l’utilise, mais le complète par d’autres éléments, et notamment la présence d’additifs », défend Julie Chapon. Résultat, un coca zéro qui serait bien noté par le Nutriscore (et qui est un des arguments en Italie pour s'opposer à ce système de notation) n'est pas bien noté par Yuka à cause de la présence d'additifs.
Pour aider les consommateurs à décrypter les étiquettes, et ainsi faire les meilleurs choix pour leur santé en une simple capture du code barre, Yuka élabore la notation des produits alimentaires de trois façons : la qualité nutritionnelle (basée sur la méthode de calcul du Nutriscore) représente 60% de la note ; les additifs concernent 30% de l’évaluation ; la dimension biologique s’élève à 10%.
L’application française évalue également les ingrédients des produits cosmétiques, en se basant sur les dernières recherches scientifiques. A la clé, une couleur associée au niveau de risque : vert (risque absent), jaune (risque bas), orange (risque modéré) et rouge (risque élevé).
En attendant que l’Union européenne ne décide quelle étiquette commune adopter, les consommateurs italiens pourront quoiqu’il en soit, à leur tour, profiter de méthode établie par le français Yuka.