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Entreprendre aux États-Unis : le guide pratique

Et si 2025 était l’année où vous lanciez votre activité aux États-Unis ? Que ce soit dans l’immobilier, l’énergie ou encore l’intelligence artificielle, les opportunités ne manquent pas. Mais avant de vous lancer, il y a quelques étapes clés à maîtriser. Lepetitjournal.com vous explique tout.

Entreprendre aux États-Unis en 2025.Entreprendre aux États-Unis en 2025.
Crédit : Freepik
Écrit par Sherilyn Soekatma
Publié le 19 avril 2025, mis à jour le 22 avril 2025

La terre promise des « self-made men and women » fait rêver les entrepreneurs du monde entier. Mais comment passer du rêve à l’action ? Pour entreprendre ou investir aux États-Unis en 2025, il faut plus que de la volonté. Il faut un plan. Visas, création de société, fiscalité, réseaux,... Voici ce que vous devez savoir avant de vous lancer.

 

« Ne l’appelez pas un rêve, appelez-le un plan. » - Barack Hussein Obama

 

Le contexte économique aux États-Unis

Les États-Unis restent l’une des premières puissances économiques mondiales, d’après les données établies par Statista. Avec un PIB frôlant les 30.000 milliards de dollars, un marché intérieur vaste et diversifié, et des secteurs en constante innovation, la superpuissance américaine offre un terrain de jeu incomparable pour les entrepreneurs étrangers. 

 

PIB des États-Unis en milliards de dollars.
Produit intérieur brut (PIB) des États-Unis de 1980 à 2023, avec des prévisions jusqu'à 2029, en milliards de dollars américains. Crédit : Statista Research Department, le 25 novembre 2024.

 

En 2025, la reprise post-pandémie est bien installée, portée par un taux de chômage historiquement bas et une forte demande intérieure. Malgré les effets perturbateurs de la pandémie, la U.S. Chamber of Commerce affirme que l’innovation et les investissements des entreprises américaines restent vigoureux. 

En 2025, plusieurs secteurs connaissent une croissance fulgurante aux États-Unis. Sur la base de l'analyse d'experts et de plus de 1.300 industries américaines, IBISWorld a recensé les secteurs à croissance rapide aux États-Unis en fonction de la croissance de leur chiffre d'affaires en 2025 :

 

Les 10 industries à la croissance la plus rapide aux États-Unis.
Top 10 des industries à la croissance la plus rapide aux États-Unis. Crédit : IBISWorld.


 

Les visas d’affaires et d’investisseurs aux États-Unis

Pour travailler, entreprendre ou investir aux États-Unis en toute légalité, il est impératif d’obtenir un visa, mais lequel ?

 

Les visas aux États-Unis.
Crédit : Freepik

 

Le visa E1 : pour les activités de commerce international

Si vous souhaitez mener des activités d’import/export, le visa E1 est fait pour vous. Aussi appelé Treaty Trader Visa, le visa E1 s’adresse aux citoyens des pays avec lesquels les États-Unis ont conclu des traités de commerce et de navigation. C’est le cas de la France. Mais attention, pour que votre entreprise se qualifie, elle doit réaliser une forme de commerce reconnu dans les termes du traité et exercer un commerce international principalement avec les États-Unis. Le point positif ? Le visa E1 s’étend aux conjoints et enfants non mariés.

 

Le visa E2 : pour créer ou reprendre une entreprise

Si vous avez le projet de créer votre propre entreprise ou de racheter une entreprise américaine, le visa E2, ou Treaty Investor Visa, vous concerne. Comme pour le visa E1, il faut être citoyen d’un pays ayant un traité de commerce avec les États-Unis pour être éligible au visa E2. Le Treaty Investor Visa est valable deux ans et renouvelable indéfiniment.

 

Le visa EB-5 : pour obtenir une « green card »

Si vous envisagez de vivre aux États-Unis et d’investir, le visa EB-5 vous permet de demander la résidence permanente (green card). Mais pour obtenir ce visa, il est nécessaire d’investir au moins 900.000 dollars US dans une entreprise commerciale qui créera au moins 10 emplois à temps plein dans les deux ans. Comme pour les deux visas précédents, le visa EB-5 est valide pour les conjoints et enfants de moins de 21 ans.

 

Le visa L1 : pour transférer un cadre ou un employé

Les visas de catégorie L1 permettent à une entreprise internationale de transférer un cadre, un dirigeant (visa L1-A), ou un employé ayant des connaissances spécialisées (visa L-1B) vers une entité affiliée aux États-Unis. Pour être éligible, l'employé doit avoir travaillé au moins un an au cours des trois dernières années dans l'entreprise étrangère. Les avantages du visa L1 ? Il ne comporte pas d’exigence en matière de diplôme, les personnes à charge peuvent demander un visa L1 dérivé, et le titulaire du visa L-1A peut demander la résidence permanente.

 

Structurer son entreprise aux États-Unis

Choisir le statut juridique de votre entreprise est une étape primordiale dans votre parcours d'entreprenariat aux États-Unis car il doit être adapté à votre projet, à votre fiscalité et à votre modèle économique. Voici les structures les plus courantes :

 

La Limited Liability Company (LLC)

La LLC, qui partage des caractéristiques semblables à la SARL, offre souplesse de gestion, responsabilité limitée pour les associés, et un régime fiscal transparent. Elle peut être constituée par une ou plusieurs personnes, physiques ou morales. Mais attention, selon l’état dans lequel vous implantez votre entreprise, les règles varient.

 

La C Corporation (C Corp.)

Si votre entreprise est cotée en bourse ou qu’elle compte faire appel à des investisseurs, le statut C Corp. est fait pour vous. Les avantages : possibilité de lever du capital par la vente d’actions ou encore facilité de transfert des actions. De nombreuses sociétés cotées à la Bourse de New York sont domiciliées dans le Delaware, en raison de ses avantages juridiques et  fiscaux.

 

Les partnerships

Il existe différents types de partnerships aux États-Unis (GP, LP, LLP…), souvent utilisés pour des associations entre professionnels ou des investissements immobiliers. Les partnerships offrent une certaine flexibilité contractuelle. Alors si vous souhaitez lancer un business à plusieurs, les partnerships vous concernent. Veillez tout de même à établir un accord de partenariat pour définir les règles internes, la répartition des profits, les prises de décision,... Et notez que les profits ne sont pas taxés au niveau de l’entité mais sur la déclaration personnelle de chaque associé.

 

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Enregistrer son entreprise aux États-Unis

Aux États-Unis, l’enregistrement de votre entreprise implique plusieurs étapes, notamment lorsque vous êtes non-résident. Il faut d’abord désigner un agent agréé disposant d’une adresse physique dans l’état où votre entreprise est immatriculée. Ensuite, vous devrez rassembler différents documents  à déposer auprès du bureau d’immatriculation des entreprises de l'État. Une fois votre entreprise immatriculée, il est nécessaire d’obtenir un numéro fiscal (EIN) auprès de l’IRS. Pour l’obtenir, il faut remplir le formulaire SS-4 de l’IRS. Cet EIN est indispensable pour ouvrir un compte bancaire ou embaucher. D’autres démarches peuvent s’ajouter selon l’état où vous implantez votre entreprise et votre activité. 

 

Enregistrer son entreprise aux États-Unis.
Crédit : @pressfoto via Freepik

 

Les obligations de l’entrepreneur aux États-Unis

En tant qu’entrepreneur, vous devez respecter un certain nombre d’obligations administratives, fiscales et légales. Parmi celles-ci :

L’obtention d’un EIN (Employer Identification Number), équivalent du numéro SIRET

- L’enregistrement de la société auprès d’agences étatiques (enregistrement de l’entité de l’entreprise, enregistrement fiscal, souscription aux assurances requises,...)

- La déclaration annuelle (Annual Report) et les déclarations fiscales fédérales et étatiques

- L’ouverture d’un compte bancaire d’entreprise exclusivement réservé aux transactions professionnelles (pour séparer vos finances personnelles et professionnelles, vous offrir une protection légale, renforcer votre crédibilité et faciliter l’acceptation de paiement)

- La conformité aux lois du travail, de l’immigration, et à la protection des consommateurs


Vanina Joulin-Batejat, Réussir aux USA : « le rêve américain existe toujours »

 

Le réseautage : la clé du succès entrepreneurial

Le réseau professionnel joue un rôle essentiel dans la réussite de tout projet aux États-Unis. L’entrepreneure et CCE française, Séverine Picquet, en témoigne : « Mon principal conseil est de savoir s’entourer de bons professionnels et d’experts. Il est également essentiel de croire et de s'investir dans son projet. Aux États-Unis, il y a toujours des opportunités, mais il est crucial de savoir s'adapter aux spécificités du marché local. Définir clairement sa stratégie et son plan d’action, pouvoir répondre aux questions des 5W (Who, What, Where, When, Why). Pour moi, le positive mindset, la persévérance et la détermination sont des clés de la réussite. ». Voici les structures qui peuvent vous accompagner :

 

Le réseautage : la clé du succès
Image d'illustration générée par l'intelligence artificielle (IA). Crédit : ChatGPT / DALL·E d'Open AI.

 

La Small Business Administration (SBA)

La SBA est un excellent point de départ pour tout entrepreneur débutant. Elle aide les petites entreprises à démarrer, se développer ou se rétablir en proposant du mentorat, des garanties de prêts, des formations, des guides ou encore des ressources locales. 

 

SCORE

SCORE met en relation des entrepreneurs avec des mentors bénévoles. Destinées aux entreprises ou aux idées d’entreprises basées aux États-Unis, les sessions de mentorat sont gratuites et se font généralement en ligne. De quoi découvrir gratuitement les stratégies de pointe et réseauter avec les leaders de l'industrie. 

 

Les chambres de commerce

Formations, séminaires, salons, réseautage,... Les chambres de commerce sont des relais stratégiques pour comprendre le marché américain, tisser des liens et gagner en visibilité. Parmi elles, la CCI France International et ses antennes locales sont des alliées précieuses pour les entrepreneurs et expatriés francophones. D’autres chambres de commerce telles que l’American Chamber of Commerce France (AmCham) ou encore la French-American Chamber of Commerce (FAAC), renforcent les relations économiques entre la France, l’Union Européenne et les États-Unis.

 

Business France North America

Conseils, données clés, contacts, événements commerciaux... Business France North America est un organisme gouvernemental qui opère avec des experts internes de l’industrie et des partenaires publics et privés axé sur les affaires. Son objectif ? Améliorer la mise en réseau entre les entreprises françaises et nord-américaines.

 

Les communautés en ligne

LinkedIn, Reddit, Facebook Groups,... Les communautés en ligne vous permettent de vous entourer, d’échanger avec des locaux comme des expatriés, et de poser vos questions. C’est notamment le cas de la plateforme Indie Hackers sur laquelle les entrepreneurs indépendants partagent de manière transparente leurs histoires et expériences.

 

Severine Picquet CCE aux Etats Unis “entrepreneure dans l’âme engagée pour la France”

 

Les conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF)

À l’image de Séverine Picquet, entrepreneure aux Etats-Unis, les CCEF accompagnent les entreprises françaises dans leur développement à l’international, éclairent les décisions des pouvoirs publics, sensibilisent les plus jeunes aux métiers de l’international, et promeuvent l’attractivité de la France. Aux États-Unis, ils constituent un réseau actif d’experts de terrain, réunis notamment chaque année au CES de Las Vegas ou au Forum des Amériques.