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"Français de Thaïlande, inscrivez-vous et la France vous aidera !"

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LPJ Bangkok.com - Le consul Christophe Hemmings a pris ses fonctions le le 1er septembre
Écrit par Pierre QUEFFELEC
Publié le 9 octobre 2020

En fonction depuis le 1er septembre, le nouveau consul de France à Bangkok, Christophe Hemmings, a accordé un entretien à Lepetitjournal.com pour faire le point sur la situation consulaire dans le contexte de la crise du Covid-19.

Affecté pendant cinq ans à Ankara, "zone à forte problématique sécuritaire" dans laquelle il a notamment eu à gérer en tant que consul adjoint l’arrestation du journaliste Mathias Depardon, Christophe Hemmings se dit heureux d’avoir été envoyé à Bangkok, son premier choix. Avant cela, il avait servi au service du Protocole à Paris, aux affaires sociales à l’ambassade de France au Mexique, ainsi qu’en Syrie et en Roumanie.

Dans le contexte de la crise du Covid-19, le nouveau chef de Chancellerie est sensible à l’esprit de solidarité et d’entraide qu’il a déjà pu ressentir au sein de la communauté française de Thailande, mais il insiste sur l’importance de s’inscrire sur le registre consulaire afin de donner à la communauté un consulat fort avec des effectifs et des ressources qui correspondent à sa taille réelle.

Il rappelle également le fait que tout projet de voyage ou de prolongation de séjour en Thaïlande relève exclusivement des décisions et règles d’immigration thaïlandaises en la matière, même si ses services communiquent avec les autorités de Bangkok pour les sensibiliser aux difficultés que peuvent rencontrer les ressortissants français dans certains cas.

Lepetitjournal.com : Pourquoi avoir mis la Thaïlande en haut de votre liste de préférences ?

Christophe Hemmings : L’Asie en général et la Thaïlande en particulier sont devenues des zones importantes, culturellement, commercialement, et beaucoup de nos compatriotes ont choisi de s’y installer. Avec de tels enjeux, le poste consulaire de Bangkok a pris une importance significative. J’apprécie la Thaïlande que je connais un peu pour m’y être rendu une dizaine de fois en voyage.

Nous avons ici des services importants. Le service des visas traite par exemple 50.000 demandes de visas par an, ce qui est beaucoup. Nous avons également quatre agents aux affaires sociales, trois personnes à l’Etat-civil pour les naissances, mariages, décès et certifications et enfin quatre personnes à l’administration des français qui délivre notamment les passeports et cartes nationales d’identité. Au total, l’équipe consulaire compte 23 personnes. C’est un honneur de diriger une équipe aussi compétente - j’ai déjà eu l’occasion de m’en apercevoir.

Les effectifs consulaires sont-ils en augmentation ?

A l’heure actuelle, le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) tout comme toutes les administrations françaises poursuit une politique de réduction des postes en France comme à l’étranger. Toutefois, il n’est pas impossible que les effectifs augmentent vu l’importance grandissante du nombre de compatriotes qui s’installent en Thaïlande.

Après un mois en poste, quelle est votre perception de la communauté française de Thaïlande ?

La communauté m’est apparue très mobilisée, à travers notamment des associations diverses et complémentaires qui reflètent une communauté riche de ses diversités : des associations de résidents établis depuis très longtemps, d’autres davantage dédiées aux expatriés de passage et des associations d’ancrage local. 

La communauté française est ici particulièrement solidaire et mobilisée. J’ai d’ailleurs été heureux de voir des Français m’écrire pour me proposer directement leur aide, je pense notamment à une personne de Chiang Rai... 

Nous sommes toujours heureux de recevoir des témoignages de la vie de nos compatriotes en province. Les avis sur des améliorations souhaitables sur nos plateformes de communication ou autres, sont également toujours appréciés surtout lorsque cela se fait dans un esprit constructif. Nous avons d’ailleurs fait ajouter sur le site une rubrique «à votre écoute pour vous offrir un service de qualité» afin que les usagers puissent poster des remarques qui peuvent nous aider à nous améliorer.

Les Français font partie des plus grosses communautés avec 30-40.000 personnes estimées et ont la particularité d’être répartis sur l’ensemble du territoire contrairement à d’autres nationalités concentrées sur quelques villes.

Quels sont les principaux sujets du moment concernant la situation des Français en Thaïlande ?

Nous sommes très mobilisés sur les Français résidents qui souhaitent revenir en Thaïlande, ceux qui ont leur vie, leur activité ici. Il y a  par exemple des retraités qui ont tout vendu en France pour venir s’installer dans le royaume, ils y ont leurs meubles, leurs souvenirs de famille, etc. Ils sont partis en raison du Covid-19 et souhaitent maintenant revenir chez eux, ce qui me semble tout à fait légitime.

C’est pourquoi nous sommes intervenus auprès du ministère thaïlandais des Affaires Etrangères afin de pouvoir accélérer et faciliter leur retour dans leur pays de résidence.

Nous avons également beaucoup insisté pour sensibiliser les autorités thaïlandaises à la situation des Français qui résident ici depuis des années, certains avec une famille et des enfants franco-thaïlandais, mais qui vivaient jusqu’ici sur des visas court séjours et qui n’avaient pas sollicité de visa correspondant à leur vraie situation migratoire de résident longue durée.

La Thaïlande est seule décisionnaire pour dire qui peut demeurer sur son sol. Nous essayons d’agir, mais nous ne sommes pas décideurs en la matière.

Avez-vous un chiffre ?

Nous n’avons pas les chiffres car par essence le nombre de Français vivant en Thaïlande à l’année avec des visas de court séjour est difficile à quantifier.

Suite à la démarche des ambassades auprès des autorités thaïlandaises, avez-vous noté une accélération du retour des Français depuis la France ?

Visiblement les autorités thaïlandaises y ont été sensibles et nous avons bon espoir que les retraités ayant leur attache en Thaïlande puissent être autorisés à rentrer. Nous souhaitons qu’ils puissent rentrer le plus tôt possible. Ces ressortissants sont importants économiquement pour le pays.

Nous comprenons que le retour va être possible prochainement pour des retraités détenteurs de visa non immigrant O-A (visa de long séjour d’un an) et non immigrant O-X (visa de long séjour pour 10 ans).

Qu’est-ce qui coince dans ce processus de retour, selon vous ?

Les autorités thaïlandaises sont seules souveraines pour les questions migratoires sur leur sol (entrées et sorties), je vous renvoie donc à l’ambassade de Thaïlande à Paris pour plus de précisions. L’action de la Thaïlande a été assez remarquable pour lutter contre le Covid-19 mais les vols de rapatriement et les hôtels en ASQ ne pourront accueillir tout le monde d’un coup. 

Pour l’instant, les vols commerciaux n’ont pas repris, il n’y a que quelques vols de rapatriement, et tant que les vols ne reprendront pas, je pense que nos ressortissants auront du mal à revenir. Les démarches à effectuer sont nombreuses, il y a notamment les tests Covid, le "certificate of entry", le visa, et la quarantaine (ASQ) à leurs frais.

C’est une crise sanitaire exceptionnelle, donc tout cela n’est simple pour personne.

Quels sont les autres dossiers importants pour le consulat actuellement ?

Un autre sujet important pour nous est l’inscription consulaire au registre des Français établis hors de France (c’est ce que l’on appelle l’inscription consulaire) dont dépend notre capacité à servir au mieux la communauté. L’inscription n’est pas obligatoire mais elle est vivement recommandée. En effet, cette formalité rapide et gratuite facilite vos démarches administratives à l’étranger. Nous avons actuellement 13.000 inscrits, mais cela semble bien loin de la réalité - nous estimons que le chiffre réel correspond à plus du double voire au triple ! 

Or, le nombre d’inscrits conditionne en bonne partie les budgets et les ressources alloués au consulat. 

Si vous n’avez que quatre agents par exemple à la délivrance des passeports pour servir une communauté qui est en réalité deux à trois fois plus importante que le nombre donné au départ, vous vous imaginez bien qu’il va inévitablement y avoir de l’attente. 

Mais si tout le monde s’inscrit et que, de fait, est communiqué au ministère des Finances le chiffre de 30.000 au lieu de 13.000, il est évident que cela peut se traduire par une augmentation du nombre de postes. C’est tout simple.

Un autre point est le nombre de votants. Plus il y a de votants sur la zone, plus il y aura de Conseillers des Français de l’étranger (le terme "conseiller consulaire" a récemment été abandonné, ndlr) qui relayeront les préoccupations de nos ressortissants en Thaïlande à nos députés et sénateurs de l’étranger qui nous représentent au Parlement. 

Certaines communautés dans d’autres circonscriptions consulaires ont bien compris l’importance des élections et sont plus à même de remporter des budgets pour construire des nouvelles écoles, des infrastructures, obtenir des aides, etc. Cela alors qu’elles sont moins importantes que la communauté de Thaïlande. 

Le prochain rendez-vous électoral est fixé au 30 mai (élection des conseillers des Français de l’étranger) et les électeurs pourront voter électroniquement pour la première fois s’ils le souhaitent, ce qui permettra à des gens éloignés des bureaux de vote de pouvoir voter. Alors, inscrivons-nous et votons !

Vous avez servi dans des consulats sur trois continents, comment situez-vous la communauté française de Thaïlande eu égard à l’inscription consulaire ?

La communauté n’est clairement pas assez inscrite par rapport à d’autres pays. 

Il y a 1,7 million de Français inscrits au registre consulaire dans le monde et on sait bien qu’ils sont en réalité au moins 2 millions.

Là encore, l’inscription conditionne l’attribution de la plus grande partie des aides sociales. Seuls ceux qui sont inscrits y sont éligibles, de même pour les bourses scolaires ou encore les tarifs préférentiels pour les certifications et légalisations.

Il y a bien d’autres exemples encore d’avantages à s’inscrire. Par exemple pour une personne qui perd son passeport, si elle est inscrite au registre consulaire, la procédure est en principe beaucoup plus simple car nous avons déjà sa photo, son nom, son adresse, des documents officiels attachés à l’inscription, etc. En cas d’accident, nous avons les coordonnées de la personne à contacter en cas de problème. 

Qu’est-ce qui fait selon vous que les gens ne s’inscrivent pas ?

Cela vient à mon avis simplement d’une méconnaissance. Ce que je tiens à bien souligner ici, c’est qu’aucune autre administration de la République n’a accès aux informations contenues sur le registre des Français de l’étranger. C’est totalement confidentiel. Ce registre est sous la tutelle exclusive du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Les services de l’administration fiscale, par exemple, n’ont en aucun cas accès au registre des français de l’étranger. 

Un arrêté de 2005 fixe les administrations qui sont seules autorisées à recevoir certaines données du registre: il s’agit du ministère de la Défense pour la participation à l’appel de la préparation à la Défense, le ministère chargé de l’Intérieur pour la délivrance des cartes nationales d’identité et des passeports, l’Institut National de la statistique et des études économiques pour l’établissement des listes électorales, et enfin les services et organismes de prévention et de secours comme ceux du ministère de la Défense ou de la Sécurité civile pour l’établissement et la mise en œuvre du plan de sécurité de la communauté française -quand vous vous inscrivez, nous avons vos coordonnées de longitude et de latitude et, s’il faut évacuer la communauté, on sait où vous êtes.

Ce droit d’accès au registre passe uniquement par le poste consulaire. Même d’autres postes consulaires ailleurs dans le monde ne peuvent accéder aux informations détaillées contenues dans le registre.

Que pouvez-vous nous dire sur le dispositif d’aide aux Français affectés par la crise du Covid-19 ?

La France est l’un des seuls sinon le seul pays au monde à fournir actuellement des aides sociales aux expatriés.

Vous avez différents types d’aides pour les personnes âgées, les personnes handicapées, etc. Dans le cadre de la crise du Covid-19, des Secours Occasionnels de Solidarité (SOS) sont attribués après étude de dossier à nos ressortissants français inscrits au registre consulaire. 

Le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères a mis en place dès avril 2020 un dispositif exceptionnel d’aide sociale dans le contexte de pandémie mondiale de Covid-19. Plus récemment, une nouvelle enveloppe de 50 millions d’euros a été débloquée et les règles d’attribution de ces aides viennent d’être assouplies pour permettre à un plus grand nombre de Français établis à l’étranger  et durement affectés par la crise économique liée à la pandémie d’en bénéficier. D’ailleurs, nous avons débloqué près d’une centaine d’aides, en grande majorité à des professionnels dont le travail est lié au tourisme (agence de voyage, hôtels, agences immobilièrement).

Un mot sur la situation des familles séparées depuis des mois par la crise du Covid-19, quelle est l’action du consulat ? 

C’est un vrai sujet, nous avons très tôt dans toutes les ambassades françaises dans le monde reçu des instructions pour prendre en compte les concubins, la situation des couples qui allaient être séparés par la pandémie et faciliter, par des assouplissements des critères habituellement requis, la délivrance de visas pour que les ressortissants étrangers puissent regagner la France et être auprès de leur conjoint.

Dans le sens inverse, France-Thaïlande, est-ce uniquement avec les autorités thaïlandaises qu’il faut voir ? 

Oui, c’est d’ailleurs un message à répéter. Les Français se tournent vers l’ambassade de France pour leur retour en Thaïlande, mais je rappelle qu’ils sont invités par la Thaïlande et qu’ils doivent par conséquent se soumettre aux lois thaïlandaises. Ce n’est pas parce qu’ils sont Français qu’ils relèvent de la loi française à l’étranger. Ils relèvent de la législation migratoire thaïlandaise à 100%.

Des officiers d’immigration nous ont dit que la présentation d’une lettre explicative de l’ambassade pouvait éventuellement servir pour d’autres cas que les deux spécifiés officiellement (l’incapacité médicale et l’absence de vols directs de retour), ce qu’ont confirmé des demandeurs français, notamment certains en difficultés avec leur permis de travail. Pourquoi n’avoir délivré la fameuse lettre que dans les deux cas précités ?

Nous avons beaucoup plaidé auprès des autorités thaïlandaises pour que les personnes sur des visas court séjour n’aient pas à sortir du pays pour renouveler leur visa. Pour les longs séjours, nous avons eu une action diplomatique forte dans une démarche commune européenne avec les ambassadeurs des pays de l’UE. 

Il y a donc les deux exceptions (incapacité médicale et absence de vols de retour vers son pays de résidence) pouvant permettre aux titulaires de visas court séjour d’obtenir une prolongation exceptionnelle de 30 jours. Mais des Français nous ont en effet contactés pour évoquer leur cas très particulier, qui ne rentrait pas dans les cases. Beaucoup considèrent que leur cas est conforme aux règles migratoires, et ce n’est évidemment pas toujours le cas lorsque l’on s’en tient à la réglementation thaïlandaise officielle qui est celle que l’on se doit de respecter. Et ce n’est pas la France, la Belgique, la Suisse ou le Canada qui peuvent décider de qui va rester ou pas en Thaïlande.

Je suis en contact régulier avec mes homologues des autres ambassades et je peux vous assurer que nous nous sommes beaucoup mobilisés. J’en profite ici pour rendre hommage au travail remarquable de mes collègues du consulat et de l’ambassade de France.

Une extension de 30 jours de l’amnistie sur les visa court séjour a été accordée, que diriez-vous aux personnes qui bénéficient de cette nouvelle période de grâce ?

La Gazette royale a annoncé un prolongement de l’amnistie jusqu’au 31 octobre. Nous sommes contraints par la demande officielle de l’immigration Thaïlandaise de ne fournir des lettres que dans les deux cas très précis évoqués et il ne s’agit que d’une prolongation de 30 jours.

Certaines personnes se sont en effet plaintes que l’ambassade ne délivrait pas la lettre, suggérant qu’il s’agit simplement d’actionner une photocopieuse. Non, il ne suffit pas juste d’une photocopie et d’un coup de tampon, il faut une analyse de dossier. Sinon, on donnerait des lettres à tout le monde ? Ce n’est pas ce que la Thaïlande attend des consulats étrangers sur son territoire. Il en va de notre crédibilité.

En outre, nous avons ici des Français établis au Vietnam ou encore en Nouvelle Calédonie qui ne peuvent pas rentrer dans leur pays de résidence qui est fermé pour l’heure. S’ils nous apportent la preuve de leur visa de résidence longue durée, une inscription consulaire, bref, s’ils nous prouvent qu’ils vivent bien là-bas, nous leur délivrerons bien entendu une lettre explicative de leur situation. Là, nous répondons vraiment aux attentes des autorités thaïlandaises en leur apportant une information qu’elles n’ont pas, à savoir que ces gens, qui ne sont effectivement pas résidents en Thaïlande, le sont dans un pays qui est pour l’instant fermé.

Avez-vous un chiffre ?

Nous disposons de chiffres que nous ne pouvons pas communiquer, mais sachez que nous avons délivré autant voire parfois plus de lettres que certaines autres Ambassades.

La région nord-est n’a plus de consul honoraire de France depuis fin juillet, ceux de Hua Hin et Phuket arrivent au bout en février prochain et celui de Chiang Mai en août 2023. Où en êtes-vous des remplacements ?

Avec la pandémie de Covid-19, la procédure de renouvellement a pris du temps, ce qui fait que depuis le 30 juillet, il n’y a plus de consul honoraire à Khon Kaen. Néanmoins, le Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères a désigné le successeur de M. Perroy, et maintenant nous sommes dans la procédure d’admission de cette personne par les autorités thaïlandaises, tout cela va donc prendre encore du temps. Je ferai une tournée consulaire les 28 et 29 octobre prochains à Khon Kaen et rencontrerai notre communauté et le gouverneur. Pour ce qui est de Hua Hin et Phuket, nous sommes dans la même démarche, même si ces consuls honoraires sont en poste jusqu’en février 2021. 

Et un consul honoraire à Pattaya ? 

Nous avons bien compris le besoin, mes prédécesseurs l’ont déjà évoqué. Nous avons repris le 24 septembre les tournées consulaires mensuelles à Pattaya qui avaient été interrompues pendant six mois, car nous sommes bien conscients qu’il y a une communauté française importante. Elles auront lieu chaque mois désormais, au consulat général honoraire d’Autriche qui nous prête généreusement ses locaux. Mais faut-il  un consul honoraire alors que l’on est proche de la capitale ? C’est une vraie question, nous y réfléchissons.

Quels sont vos principaux chantiers pour les semaines à venir ?

Comprendre les priorités de la communauté française. J’ai déjà rencontré les conseillers des Français de l’étranger ainsi que les associations à Bangkok. Il me faut bien saisir toutes les particularités de la communauté française et, pour cela, je compte bien aller sur le terrain. Il n’y a pas de meilleur moyen pour bien se rendre compte des préoccupations des gens que de les rencontrer, découvrir l’environnement dans lequel ils vivent, etc.

Je me rends d’ailleurs bientôt à Khon Kaen puis espère rapidement aller à Chiang Rai, Pattaya, Phuket et Koh Samui.

Quels changements cette crise du Covid va-t-elle entraîner selon vous dans la problématique consulaire ?

Nous avons été particulièrement sollicités au début de la crise par le rapatriement des touristes bloqués sur le territoire thaïlandais, mais notre action s’est ensuite davantage dirigée sur les résidents, ce que je trouve plutôt bien. 

Notre service des visas a vu son activité réduite ces derniers mois du fait que les Thaïlandais ne souhaitent plus se rendre en Europe à cause notamment de la quarantaine obligatoire au retour.

Nous avons pu réaffecter les agents de ce service à d’autres tâches dont une, les affaires sociales, qui a pris beaucoup d’importance ces derniers mois pour porter assistance aux nombreux Français de passage et surtout aux Français résidents.

Par ailleurs, beaucoup de gens ont plus qu’auparavant besoin de certifications et de légalisations pour solliciter une régularisation de leur situation migratoire puisque la Thaïlande entend désormais que tous les étrangers vivant sur son sol aient un statut migratoire correspondant à leur situation réelle. 

Enfin, d’une manière générale, comme un peu partout, nous avons dû changer les méthodes de travail : accueil uniquement sur rendez-vous, plexiglass dans les bureaux, chacun apporte son stylo, célébration de mariages masqués, etc.

Avez-vous un message particulier à transmettre à la communauté française de Thaïlande ?

Si vous êtes sur un visa court séjour et que vous voulez rester plus longtemps, régularisez votre situation migratoire au plus vite sans attendre le 31 octobre. Il ressort que les Thaïlandais désormais veulent que les étrangers disposent d’un visa correspondant à leur statut réel dans le pays, c’est la fin d’une époque et le début d’une autre.

Un autre message : anticipez vos démarches ! Vérifiez bien la durée de validité de vos papiers et prévoyez large pour éviter tout imprévu, comme… une crise sanitaire par exemple - nous voyons encore trop de gens qui viennent nous voir pour renouveler un passeport qui arrive à échéance le mois suivant. 

Enfin mon message à la communauté Française de Thaïlande est celui-ci : si vous voulez être entendus avec des services publics à la hauteur de vos attentes, inscrivez-vous sur le registre et votez !

Enfin pour ma part, je suis ravi de découvrir la Thaïlande et sa communauté française, et sachez que toute l’équipe du consulat de l’ambassade de France à Bangkok et des consuls honoraires partout dans le pays œuvrent en permanence pour venir en aide et soutenir la communauté Française.

Lire aussi sur le site de l'ambassade de France le Mot de bienvenue du Consul Christophe HEMMINGS

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