Quatre supplétifs de l'armée ont été abattus jeudi devant une école où ils assuraient la protection des enseignants dans l'extrême sud de la Thaïlande, en proie à une rébellion séparatiste musulmane, a annoncé la police.
"Quatre gardes ont été abattus lors de l'attaque" survenue en fin de matinée devant l'école Ban Bukoh, dans la province de Pattani, a annoncé la police locale interrogée par l'AFP.
"Les assaillants ont pris leurs quatre fusils" et répandu des clous sur la chaussée afin de ne pas être suivis, a précisé la police qui soupçonne une attaque de rebelles séparatistes.
Les quatre victimes étaient des habitants locaux, musulmans, engagés par Bangkok pour assumer des missions de maintien de l'ordre en appui de ses soldats déployés dans la zone.
Sommairement entraînés et payés par l'armée, vêtus de tenues militaires, ces supplétifs sont souvent assignés à des tâches de surveillance de bâtiments officiels comme les écoles, les enseignants et fonctionnaires locaux étant souvent pris pour cibles par les rebelles.
Depuis 2004, la Thaïlande, majoritairement bouddhiste, est aux prises avec une insurrection séparatiste dans plusieurs provinces à majorité musulmane frontalières de la Malaisie, un conflit qui a fait près de 7.000 morts, en majorité des civils.
Les attentats se font plus rares depuis le coup d'Etat de 2014, la junte militaire ayant renforcé les patrouilles et les couvre-feux. Au total, 218 personnes ont ainsi été tuées en 2018 contre près de 900 en 2007, d'après les chiffres de l'organisation Deep South Watch.
Malgré cela, les négociations se sont enlisées, les autorités thaïlandaises ne parvenant pas à réunir autour de la même table une rébellion éparpillée en plusieurs entités, parfois difficiles à identifier.