Les habitants de Runta Ek continuent de se rendre à Siem Reap pour travailler, faute d’activités économiques dans leur nouvelle ville. Les autorités promettent l’ouverture prochaine d’un marché pour faciliter leur installation.


Il y a un an, le gouvernement cambodgien décidait de transformer la zone de Runta Ek en une nouvelle ville, baptisée Runta Ek Techo Sen. Depuis, les autorités provinciales de Siem Reap ont entrepris des travaux d’infrastructure : écoles, temples, centres de santé, routes, réseaux d’eau potable et d’électricité. Cependant, l’absence d’investissements privés et d’activités économiques empêche les habitants de s’installer durablement et les pousse à chercher du travail ailleurs, notamment à Siem Reap.
Une population en difficulté
Beaucoup d’habitants, comme Mme Prak Savin, une veuve élevant quatre enfants, dont les propos ont été receuillis par Women's Media Center peinent à subvenir à leurs besoins. Sans emploi ni capital pour créer une activité, elle survit grâce à son aide sociale et à la pêche dans les rizières. Elle souhaiterait vendre du jus de canne à sucre, mais manque de fonds pour démarrer son commerce.
D’autres, comme Mme Chao Phirom, ont investi leurs économies dans la construction de leur maison à Runta Ek, mais doivent encore travailler à Siem Reap pour gagner leur vie. Son mari est agent de sécurité en ville, tandis qu’elle coud des vêtements et prend le bus pour aller vendre ses créations. Elle espère que l’ouverture prochaine du marché lui permettra d’ouvrir une boutique locale.
Un marché attendu pour relancer l’économie
Le maire de Runta Ek Techo Sen, M. Ung Sophon, assure que le gouvernement travaille à attirer des investisseurs, notamment dans l’agriculture. Il annonce également l’ouverture imminente d’un marché, conçu d’abord comme un marché communautaire, où les habitants pourront vendre leurs produits. Cependant, l’absence de financement pour aménager les stands retarde encore le projet. Une ouverture partielle pourrait avoir lieu avant le Nouvel An khmer.
Des familles endettées et contraintes de partir
Certains habitants, comme Mme Tim Chanthoeun, ont déjà perdu leur maison à cause des dettes contractées pour leur installation. Après avoir emprunté de l’argent pour se soigner, elle s’est retrouvée dans l’impossibilité de rembourser ses créanciers, qui ont saisi son logement. Désormais sans domicile, elle trouve refuge chez une connaissance et continue de travailler dans la blanchisserie à Angkor.
Une transition encore incertaine
Runta Ek a été créée pour reloger des habitants déplacés de la zone d’Angkor, sous contrôle de l’Autorité nationale Apsara. Mais pour que ce projet urbain réussisse, il devra rapidement offrir des opportunités économiques à sa population. L’ouverture du marché pourrait marquer un tournant, à condition que les infrastructures et les financements suivent.
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