Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--

Le sacrifice du conjoint suiveur

Le sacrifice du conjoint suiveurLe sacrifice du conjoint suiveur
Écrit par Birgit Walsh
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 27 juin 2017

Selon une enquête récente auprès de la population francophone expatriée, 49% des conjoints suiveurs en recherche d'emploi auraient le sentiment d'avoir sacrifié leur carrière*. Ce chiffre m'a interpellée, car je trouve cela dommage de voir autant de personnes qui voient leur expatriation comme un sacrifice de leur carrière. 

Oui, certes, dans beaucoup de pays, le contexte ne permet pas de reprendre un emploi ou du moins un emploi qui serait aussi intéressant que celui du pays d'origine, mais le fait même de se considérer comme sacrifié(e) va rendre les choses encore plus moroses qu'elles ne le sont vraiment? 

Pourquoi est-ce important de sortir de ce mode de pensée ? 

Comme vous le savez déjà, il y a deux façons de voir le verre, à moitié vide ou à moitié plein. Il n'y a pas besoin d'être Einstein pour comprendre que les personnes qui arrivent à voir le verre à moitié plein seront beaucoup heureuses et satisfaites de leur vie.

Avoir le sentiment de sacrifier sa carrière, c'est porter son attention sur le manque, au lieu de se connecter aux potentielles opportunités.

Comme le disait Henri Ford : "Que vous pensiez être capable ou ne pas être capable, dans les deux cas, vous avez raison". Autrement dit, si vous pensez ne pas être capable, effectivement, vous ne le serez pas. C'est donc notre pensée qui va déterminer notre condition. 

Dans le cas de notre expatrié conjoint suiveur, nous pourrions aussi dire "Que vous pensiez avoir sacrifié votre carrière ou que vous pensiez ne pas l'avoir sacrifiée, dans les deux cas vous avez raison". Alors autant penser ne pas l'avoir sacrifiée notre carrière, n'est-ce pas ? 

En dehors des débats sur l'existence, on peut aussi interpréter la citation de Descartes de la même façon, "Je pense, donc je suis". Cette phrase peut être interprétée de la sorte : "Je pense que je suis lésé, donc je le suis, je pense que je suis privilégié, donc je le suis" etc.

En se positionnant en victime, on l'est. En plus de se dé-responsabiliser, on se met des oeillères qui nous empêchent de voir les opportunités qui sont autour de nous. Car n'importe où sur la planète, des opportunités, il y en a !

De nouvelles croyances ajoutées à une touche de créativité peuvent vraiment changer notre expérience d'expatriation et peut-être notre carrière.

Comment changer son focus vers les possibilités plutôt que les limitations ?

1/ En prenant conscience de son propre mode de pensée

La première étape avant n'importe quel changement est d'abord de prendre conscience. Arrêter d'être dans le déni. 

Prendre conscience de ses propres modes de pensée, même si elle peut parait anodine, n'est pas une tâche facile. Nos pensés nous suivent partout sans que nous en prenions vraiment conscience. Comme si nous vivions la plupart de notre temps en mode pilotage automatique, avec cette petite voix en bruit de fond qui nous parle constamment. En général, nous ne prêtons pas vraiment attention à nos pensées, car elles sont toujours là et font partie de notre quotidien. Pourtant elles ont un impact énorme sur notre façon de voir le monde et notre personnalité.

Alors, une habitude saine est de prendre le temps, au moins 10 minutes par jour, de suivre ses pensées et de les observer, sans les juger. 

2/ En prenant conscience que certaines de ces croyances nous empêchent d'apprécier et d'avancer

Une fois que l'on a pris l'habitude d'écouter notre dialogue intérieur, on devient plus apte à identifier et abandonner les pensées qui ne nous aident pas. Aucune pensée n'est bonne ou mauvaise, mais certaines pensées sont aidantes, tandis que d'autres ne le sont pas.

Par exemple, si je pense : C'est génial ici, je rencontre plein de nouvelles personnes passionnantes et découvre une autre façon de voir les choses ! Cette expérience ne peut que m'enrichir et m'ouvrir de nouveaux horizons. Cela va plus m'aider que de me dire : Mais qu'est-ce que je fais dans ce pays "Je me suis sacrifié(e) pour la carrière de mon conjoint". C'est la catastrophe ici, rien ne se déroule comme prévu et je ne comprends pas les gens !

3/ En se connectant aux possibilités

Des personnes qui ont réussi à faire évoluer leur carrière en expatriation, il y en a plein ! Ce sont ces gens là qu'il faut trouver, observer et côtoyer. Elles vont nous servir de modèle, peuvent nous conseiller et nous aspirer vers cette spirale vertueuse des possibilités.

Si vous avez du mal à les trouver autour de vous, vous pourrez trouver des tas d'exemples de personnes qui se sont réinventées en expatriation sur internet.

De nos jours, le lieu où l'on vit est de moins en moins important, puisque nous pouvons travailler de n'importe où avec une connection internet. De plus en plus de personnes vivent de leur passion sur internet et ce n'est plus une possibilité seulement réservée aux geeks, loin de là !

Aujourd'hui on peut tout apprendre et enseigner en ligne, l'économie du savoir est selon de nombreux experts, celle du futur car c'est une denrée inépuisable et infinie. 

4/ Enfin, en réalisant que l'on a toujours le choix

Finalement, réaliser que suivre notre conjoint, c'est un choix que l'on a fait. Un choix pour la famille, pour sa carrière, pour l'éducation des enfant ou toute autre raison, mais quelque part c'était un choix : le choix de suivre pour garder une cohésion familiale ou de couple. 

Aussi, on a toujours le choix de quelles pensés nous avons envie d'adopter plutôt que d'autres.  

Ce choix est plutôt simple à faire, (bien sûr que l'on préfère les pensées aidantes, dites "positives") mais pas toujours facile à mettre en pratique. La patience est clé, et ce sont ces infiniment petits changement opérés chaque jour, qui feront la différence dans le temps.

Alors, commençons dès aujourd'hui par observer nos modes de pensées et ce minuscule changement peut avoir un énorme impact dans notre vie !

Car en changeant nos pensées, on peut se changer soi-même.

Birgit Walsh (Pilote de Ma Vie) (www.lepetitjournal.com) lundi 26 juin 2017.

À propos de l'auteure : Anciennement professionnelle du Marketing, aujourd'hui expatriée à Shanghai, Birgit Walsh est experte en transformation de carrière. Fondatrice de Pilote de Ma Vie et certifiée Master Coach, elle accompagne les personnes qui ont besoin de donner du sens à leur carrière vers la découverte de leurs véritables talents et de leur mission de vie. Pour plus d'information, cliquez ici.

 

Birgit Walsh
Publié le 26 juin 2017, mis à jour le 27 juin 2017
Pensez aussi à découvrir nos autres éditions