Deuxième maladie neurodégénérative la plus fréquente après Alzheimer, Parkinson touche aujourd’hui des millions de personnes sur le globe. En France, la maladie touche près de 300.000 individus avec 25.000 nouveaux cas déclarés chaque année. À l’occasion de la journée mondiale de la maladie de Parkinson, célébrée tous les ans le 12 avril, lepetitjournal.com revient sur cinq chiffres permettant de mieux comprendre la pathologie.


Chaque 12 avril, la journée mondiale de la maladie de Parkinson met en lumière cette maladie neurodégénérative meurtrière. Touchant majoritairement les personnes âgées, Parkinson est un trouble neurologique progressif provoquant notamment des tremblements. Mais la pathologie affecte aussi les capacités motrices, la cognition, le sommeil, la parole et donc la santé mentale. Selon l’Organisation mondiale de la santé, la maladie de Parkinson est responsable de plus de 329.000 décès en 2019. Voici cinq chiffres sur la maladie de Parkinson afin de mieux la comprendre.

Plus de 10 millions de personnes atteintes dans le monde
D’après les estimations de l’Organisation mondiale de la santé, dans son rapport mondial sur la maladie de Parkinson en 2022, plus de 10 millions de personnes vivent aujourd’hui avec cette pathologie neurodégénérative. Il s’agit de la deuxième affection neurodégénérative la plus répandue après la maladie d’Alzheimer. Si le chiffre est déjà élevé, il est probablement sous-estimé. Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, où l’accès limité aux soins, le manque de spécialistes et l’absence de données fiables rendent le diagnostic difficile.
Et la maladie est toujours en progression. Entre 1990 et 2016, le nombre de malades touchés par la maladie de Parkinson a doublé. Les chercheurs pointent notamment l’allongement de l’espérance de vie, mais aussi l’exposition accrue à certains facteurs environnementaux comme les pesticides, les solvants chlorés ou la pollution de l’air. Les spécialistes estiment ainsi que le nombre de personnes atteintes pourrait encore doubler d’ici 2040, pour dépasser les 20 millions de cas.

5 à 10 % des cas sont liés à une mutation génétique
Si la maladie de Parkinson est le plus souvent d’origine inconnue, environ 5 à 10 % des cas présentent une origine génétique identifiable. Les scientifiques ont notamment mis en évidence des mutations sur plusieurs gènes clés, dont LRRK2, SNCA, PINK1 et PRKN, qui augmentent significativement le risque de développer la maladie. Ces anomalies génétiques sont particulièrement fréquentes dans certaines populations. Par exemple, la mutation LRRK2, est surreprésentée chez les patients d’origine nord-africaine et ashkénaze. Grâce à cette découverte des tests sont désormais disponibles pour les formes familiales, permettant d’identifier les personnes à risque avant l’apparition des premiers symptômes.

Un tiers des patients ne présente pas de tremblements
Contrairement à l’image stéréotypée renvoyée par Parkinson, réduite aux tremblements des malades, environ un tiers des personnes atteintes n’en présentent aucun. La pathologie provoque un large panel de symptômes moteurs comme mentaux. Les symptômes moteurs peuvent inclure une lenteur extrême des gestes, des troubles de l’équilibre, une posture voûtée ou une marche à petits pas. Concernant les symptômes non moteurs, les patients peuvent souffrir de troubles du sommeil, d’une perte d’odorat, de constipation, ou de dépression. Des symptômes non moteurs, donc moins visibles, qui sont parfois les premiers à apparaître, retardant le diagnostic.

25 % des patients souffrent de dépression majeure
Les troubles de l’humeur sont donc fréquents chez les patients parkinsoniens. À tel point qu’un patient sur quatre souffre de dépression clinique, sans compter les cas d’anxiété ou d’apathie. Un chiffre qui pourrait même être sous-estimé puisque les symptômes dépressifs sont parfois confondus avec les manifestations de la pathologie comme la fatigue, la lenteur ou le repli sur soi.
Dans de nombreux cas, les troubles de l’humeur apparaissent en amont des premiers signes moteurs, parfois plusieurs années avant le diagnostic. Des troubles qui, selon les chercheurs, suggèrent un lien biologique entre la dépression et les mécanismes neurodégénératifs. La dépression aggrave la perception des symptômes moteurs, réduit l’efficacité des traitements médicamenteux, et détériore fortement la qualité de vie. Ils compliquent également les relations sociales et familiales, et peuvent nuire à l’adhésion au traitement, rendant le suivi médical plus difficile.

Un quart des patients interrompt son traitement dans les deux premières années
Bien que la lévodopa, introduite dans les années 1960, est aujourd’hui le traitement de référence pour atténuer les symptômes moteurs de la maladie de Parkinson, son usage s’accompagne de certaines limites. Environ un patient sur quatre interrompt son traitement dans les deux premières années. Les principales raisons de l’abandon du traitement est l’arrivée d’effets secondaires comme des dyskinésies, des mouvements involontaires et incontrôlables. Une autre raison de l’abandon des soins est le coût du traitement qui peut rapidement atteindre plusieurs milliers d’euros dans certains pays.
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