Comment le réseau FLAM ravive culture et langue françaises dans le monde ?

Paris brûle-t-il en octobre 2024 ? Pas tout à fait, la ville accueille une petite centaines d’associations FLAM du monde entier du 11 au 13 octobre 2024. La rencontre - une première mondiale - est très attendue à l’heure où la francophonie et la langue française sont au cœur de l’actualité en France, à la sortie du XIXème sommet de la Francophonie. Pratiques, expériences, difficultés, mais surtout l’avenir de l’organisation sont sur la table. Avant de découvrir ce qu’il va se dire à Paris, lepetitjournal.com s’est interrogé sur ce que vivent parents et élèves du dispositif… 

Je veux que Sofia puisse approfondir et perfectionner ses connaissances en français, ainsi que parler en langue française régulièrement avec d'autres personnes”

Association FLAM en Italie : “J’y suis toujours allée avec plaisir” 

Sofia a 14 ans et vit à Gênes avec sa famille. Dans la ville italienne, il n’y a pas d’établissement scolaire français. Maya, sa maman, souhaite néanmoins que son adolescente franco-italienne puisse être en contact avec des enfants bilingues en français, comme elle: “Je veux que Sofia puisse approfondir et perfectionner ses connaissances en français, ainsi que parler en langue française régulièrement avec d'autres personnes”. Un jour, Maya contacte l’association Zenaflam. L’équipe de bénévoles et enseignantes qualifiées propose un apprentissage linguistique et culturel dans un autre cadre que l’école : “nous n’avons pas vocation à nous substituer à l’enseignement scolaire et accueillons aussi bien des familles françaises en expatriation que des familles francophones”. 

“Je suis inscrite à l’association FLAM depuis 10 ans. Les cours et activités sont hebdomadaires et m’ont permis de me retrouver dans un contexte francophone en dehors de la maison. J’y suis toujours allée avec plaisir, je peux aussi vivre les traditions françaises comme la galette des rois, la chandeleur, j’adore !” raconte Sofia. Maya se souvient d’un projet particulièrement marquant : “l’ENA des enfants” était une très belle expérience pour tous, et s’est conclu par la remise de « diplômes de participation à l'ENA des enfants » par le Consul général de France à Milan.” 

A l'étranger, 2 enfants français sur 3 n'ont pas accès à l'enseignement du français

Mais pourquoi les associations FLAM existent ? Au milieu des années 80, des parents français et francophones à l’étranger se lancent dans l’enseignement et l’organisation d’activités autour de la pratique de la langue française en tant que langue maternelle. Leur objectif, entretenir le langage dans un contexte où ni l’enseignement, ni la pratique ne sont possibles ou, du moins, encouragés. Le mouvement prend de l’ampleur et le terme FLAM naît, acronyme de Français LAngue Maternelle. En 2001, le dispositif reçoit le soutien financier du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et en 2009, l’AEFE en prend le pilotage. 

Depuis, le réseau grandit, dorénavant présent dans 35 pays. Il est composé de 3 fédérations - Parapluie FLAM UK, FLAM USA et FLAM Monde - et d’environ 140 associations dont Zenaflam à Gênes. Comme avec Sofia, les associations FLAM existent dans le monde entier pour être au plus près d’au moins deux tiers des enfants français qui n’ont pas accès à l’enseignement ou la pratique du français en dehors du cadre familial : “ Il s’agit, pour la majorité d’entre eux, d’enfants de familles binationales dont un parent est de nationalité française ou francophone” précise Anne Henry-Werner, Présidente de la Fédération FLAM Monde. 

La rencontre mondiale répond à des préoccupations cruciales. Les associations FLAM doivent travailler ensemble, mutualiser leurs ressources

Pour avancer toujours plus loin, une rencontre mondiale s’organise du 11 au 13 octobre 2024 à Paris. Experts éducatifs, élus des Français de l’étranger, représentants d’associations et de fédérations ont répondu présents pour entretenir la flamme éducative qui les unit mais aussi réfléchir aux défis qui attendent la langue française et la francophonie : “C’est une occasion extraordinaire pour toutes ces associations disséminées de pouvoir enfin se rencontrer, faire connaissance et échanger sur leurs pratiques, leurs expériences, leurs difficultés et leur avenir.” rappelle Anne Henry-Werner. “Face à une démographie croissante de parents souhaitant une éducation bilingue pour leurs enfants, la rencontre mondiale répond à des préoccupations cruciales. Les associations FLAM doivent travailler ensemble, mutualiser leurs ressources” constate Aurélie Delahalle Jackson - Présidente de la Fédération FLAM USA, présente à la rencontre. En octobre, le français a bien prévu d’être tout feu tout flamme pour son avenir…