Et si cette année, les treize desserts de Noël provençaux cédaient leur place à un tour du monde sucré ? Des douceurs russes aux viennoiseries belges, voici une sélection de desserts festifs, pleins de saveurs et d’histoires, qui rivalisent d’originalité pour enchanter vos tables de fin d’année. Préparez vos cuillères et votre passeport imaginaire : ce voyage promet de ne pas être léger !
La bûche de Noël en France
Indétrônable, la bûche de Noël roule fièrement sur les tables françaises depuis des générations. Au chocolat, à la vanille, praliné ou glacée, elle s’adapte à toutes les envies. Ses origines remontent au Moyen Âge. A l’époque, il ne s’agit pas d’un dessert, mais d’une coutume empreinte de croyances. La bûche est censée protéger la maison, la famille, les troupeaux et les récoltes et elle doit se consumer du 24 décembre jusqu’au dernier jour de l’année, d’où l’intérêt de ramasser la plus grosse bûche.
Le Christmas pudding au Royaume-Uni
Dense, riche, et flamboyant (littéralement), le Christmas pudding est un monument britannique. Préparé des semaines à l’avance - la tradition veut qu’il soit préparé le Stir Up Sunday, le dimanche qui précède le dimanche de l'Avent, soit cinq semaines avant Noël -, et imbibé de brandy, ce dessert apporte autant de chaleur que de discussions familiales. Il cuit très longtemps à la vapeur - environ huit heures pour une version familiale -, et à base de fruits secs, de gingembre, de clous de girofle et de cannelle, le christmas pudding est habituellement accompagné d’une onctueuse crème anglaise. Attention, si vous trouvez une pièce dedans, faites un vœu !
Lors de la préparation de ce Christmas pudding, il est de tradition d’y placer une pièce d’argent, pour apporter chance et fortune à celui qui la trouve. Ce dessert est donc en quelque sorte l’équivalent de notre galette des rois nationale.
Le cougnou en Belgique
Viennoiserie typique belge, le cougnou se déguste originellement entre la Saint Martin et la Saint Nicolas, c'est-à-dire entre le 11 novembre et le 6 décembre. Très vite, ce pain brioché dont la forme évoque un nouveau-né emmailloté, s’est propagé à la Saint Sylvestre, au Xe siècle. Sucré, nature ou aux raisins secs, il est de toutes les tables de petit déjeuner une grande partie du mois de décembre.
Les 12 raisins en Espagne
Symbole culturel du passage à la nouvelle année en Espagne, la légende raconte que cette tradition vient d'Alicante, où un excédent de production de raisins aurait poussé quelques viticulteurs à lancer cette tradition, pour écouler les stocks. Depuis, il est de coutume d’ingurgiter un raisin sur chacun des douze coups menant à minuit. Attention, si lorsque vous avalez les douze raisins, l'un d'entre eux, disons le septième, passe mal, alors le mois de juillet risque d'être difficile...
Le panettone en Italie
Le panettone est un peu la star italienne des fêtes. A l’époque, il s’agissait d’une génoise farcie aux raisins secs dégustée à la Saint Blaise, le 3 février. Mais entre le XIXe siècle et la Première Guerre mondiale, il se développe comme une traînée de poudre et devient un dessert réservé aux fêtes de fin d’année. Ce gâteau dodu, en forme de dôme, plein de raisins secs et d’écorces d’orange confite, fait un tabac à la fin du repas. On vous prévient : il est si aérien qu’il disparaît souvent avant même que vous n’ayez sorti le café.
Le bibingka aux Philippines
Direction les tropiques avec les bibingka, ces gâteaux moelleux au riz gluant et au lait de coco. Cuits dans des pots en argile garnis de feuilles, ils sont généralement consommés au petit déjeuner pendant la période de Noël, très chauds voire brûlants. Souvent agrémentés de fromage ou d’œufs salés, ils réveillent les papilles avec un mélange sucré-salé irrésistible. Parfait pour les adeptes du "ce n’est pas trop sucré, promis".
Le meghli au Liban
Le meghli est un dessert de Noël populaire au Liban et parmi les communautés chrétiennes à travers le Levant. Symbolisant le sol fertile et à la consistance gélatineuse et à base de poudre de riz et d’épices, il est préparé pour fêter la naissance de l’enfant Jésus. Mais également toute autre naissance : dans la tradition libanaise, les épices du megli favorisent la montée de lait.
Malva Pudding en Afrique du Sud
Le pudding Malva est un dessert emblématique d'Afrique du Sud, réputé pour sa base moelleuse caramélisée enrichie de confiture d’abricot et de vinaigre de malt. Ce délice est nappé d'une sauce sucrée et crémeuse, à verser pendant qu’il est encore chaud, ce qui lui confère une texture irrésistiblement fondante. Adepte de sucreries ou non, il est difficile de résister à ce dessert, incontournable sur les tables de Noël sud-africaines.
Le sucre à la crème au Canada et au Québec
Le sucre à la crème est une confiserie traditionnelle composée de crème, de sucre, de cassonade et, parfois, de beurre. Ces ingrédients sont cuits ensemble jusqu'à l'étape du petit boulé, puis refroidis et malaxés. Selon la finesse des cristaux obtenus, sa texture peut être granuleuse ou fondante, tout en restant assez ferme pour être découpée en cubes. Très populaire au Québec et dans les communautés francophones du Canada, cette douceur est particulièrement appréciée durant les fêtes.
Le pain d’épice en Allemagne
Originaire de Chine, le pain d’épices est une star incontestée des marchés de Noël allemands. Moelleux ou croquant, il embaume les fêtes avec ses notes de cannelle, de gingembre et de clou de girofle. En Allemagne, il est particulièrement prisé sous la forme de Lebkuchen, souvent décoré de glaçage ou d’inscriptions festives. Qu’il soit confectionné maison ou présenté comme une maison décorative, il met tout le monde d’accord.
La Pavlova en Nouvelle-Zélande et en Australie
La Pavlova occupe une place centrale dans les gastronomies néo-zélandaise et australienne, où elle est particulièrement associée aux célébrations estivales, y compris le repas de Noël. Dans l’hémisphère sud, les saisons sont inversées par rapport au nord. Ce dessert léger, à base de meringue croustillante à l’extérieur et moelleuse à l’intérieur, est généralement garni de crème fouettée et de fruits frais comme des kiwis, des fraises ou des fruits de la passion.
Le kagami mochi au Japon
Symbole de la nouvelle année au Japon, le kagami mochi est à la fois un ornement et un aliment. Composé de deux mochi superposés, surmontés d’un daidai - un agrume amer -, il est d’abord exposé sur l’autel familial avant d’être grillé et dégusté, seul ou trempé dans une sauce soja sucrée. Sa texture élastique et fondante, ainsi que son goût doux et légèrement grillé, en font une douceur incontournable dans les premiers jours de janvier.
La Koutia en Russie
Imaginez un mélange de blé ou de graines de pavot, de miel, de fruits secs et de noix. Servie traditionnellement en mémoire des ancêtres, la koutia est une ode à la douceur et au partage et symbolise le bonheur et la prospérité. Auparavant dégustée pour le Nouvel An, Dziady (une fête folklorique Slave) ou les veillées funèbres, le mets russe n’est désormais mangé qu’à Noël.
Voilà une sélection de desserts qui prouve que, où que vous soyez, les fêtes de fin d’année riment avec gourmandise. Alors, pourquoi ne pas troquer vos calissons pour un pavlova ou tenter un Christmas pudding flamboyant cette année ? Une chose est sûre : vos papilles ne diront pas non à ce tour du monde sucré. Bon voyage… et bonnes fêtes !