Édition internationale

Slay, seum, miskine…La nouvelle vague d'argot submerge la France

Si vous vous sentez dépassé par certains mots employés par les jeunes en France, c’est normal. Une nouvelle vague d’argot a submergé la France en 2024. La plateforme de soutien scolaire, Les Sherpas, a établi un glossaire répertoriant les expressions des adolescents les plus recherchées sur Google. Attention aux conformistes, ça pique. 

slay, le nouveau mot écrit sur un fond jauneslay, le nouveau mot écrit sur un fond jaune
Écrit par Mélanie Pierre
Publié le 13 février 2025, mis à jour le 6 mars 2025

 

 

“J’ai le seum”, “tu slay”, “miskine”... Toutes ces expressions entendues, voire utilisées, sans connaître leur définition sont désormais recensées dans un glossaire confectionné par Les Sherpas. La plateforme de soutien scolaire s’est appuyée sur les recherches mensuelles de Google les plus courantes, en France en 2024, pour créer un mini dictionnaire actualisé. Parmi ces mots, on y retrouve : 

 

Avoir le seum, la déception en version 2.0 

Avec 5.070 recherches mensuelles sur Google : le terme est inscrit dans le dictionnaire ! Il vient du mot arabe sèmm, qui signifie littéralement venin. Il s'emploie au sens de rage et exprime un sentiment de frustration, de colère ou de dégoût. 

Sur TikTok, il cumule déjà 53.900 hashtags.

 

adolescents assis et sur leur téléphone

 

 

Slay, prêt pour un award

Ce mot compte plus de 3.900 recherches mensuelles sur Google. Avec l'émergence de nombreux termes anglais, des expressions comme slay sont apparues dans le langage des jeunes. Elle permet de qualifier quelqu’un ou quelque chose de stylé.  Traduit par “c'est mortel” ou “ça déchire”, le terme se conjugue à toutes les personnes et s’utilise à toute guise : je slay, tu slay, il slay…

L’emploi du mot slay en français semble remonter au début des années 2010. Il est à l’origine du verbe anglais to slay, dont le sens premier est "tuer en masse", et a plus de 4,8 millions de hashtags associés.

 

“Les mots en vogue des populations les plus présentes sur les réseaux sociaux, notamment les anglo-saxons, peuvent être adoptés et massivement utilisés en moins d'un mois par les jeunes Français. Une influence qui n'est pas mauvaise étant donné que ça leur permet de s'ouvrir aux langues étrangères", explique Etienne Porche, cofondateur de Les Sherpas.


 

Miskine, la pitié avec un brin de moquerie

Le terme miskine tient son origine du mot arabe miskīn qui signifie pauvre. Avec son féminin miskina, ils comptabilisent 3.560 recherches mensuelles sur Google. 

Au début des années 2000, l'expression traverse la Méditerranée : en Italie, le mot est devenu meschino et en Espagne mezquino. Il conserve la signification de pauvre.

Inscrit dans Le Robert, le mot miskine est le cousin de mesquin !

 

 

Askip, ou la rumeur validée…par personne

Avec 2.680 recherches mensuelles sur Google, ce terme vient de la contraction de la phrase à ce qu'il parait. Cette abréviation permet d'exprimer une hypothèse.

Ancré dans le vocabulaire des Français, le mot est depuis 2020 le titre d’une série télévisée qui explore, sans tabou, les problématiques propres aux jeunes collégiens. 

 

"Traiter régulièrement l'argot des jeunes est une manière d'aider les parents à comprendre et interagir avec leurs adolescents. De nos jours, ils utilisent les réseaux sociaux quotidiennement, donc l'argot évolue plus vite qu'il y a 10 ou 15 ans. Les expressions la tendance d'il y a 12 mois peuvent déjà être tombées en désuétude”, témoigne Etienne Porche.

 

Pécho, opération séduction activée

1.260 recherches mensuelles sur Google, le mot pécho appartient au domaine de la séduction. Il tire son origine du mot choper, lu à l’envers. Synonyme de flirter, il signifie aussi attraper, se procurer quelque chose ou même prendre quelqu'un en flagrant délit. Il se rapproche du terme gérer, souvent employé par les jeunes pour parler de séduction. 

 

 

Mood, l’état d’esprit version jeune

Cet anglicisme comptabilise 1.060 recherches mensuelles sur Google. Couramment utilisé pour décrire une humeur ou un état d'esprit, ce terme est particulièrement populaire sur des plateformes comme TikTok. Il est associé à plus de 17,4 millions de hashtags.

Être, ou ne pas être, dans le mood est généralisé, mais peut aussi être directement associé à une personne : c’est ton mood ça.

 

groupe de jeunes heureux qui sautent

 

 

 

Chokbar, quand la surprise est trop forte pour articuler

Avec 1.120 recherches mensuelles sur Google ce mot est majoritairement utilisé par les jeunes pour signifier choqué. Il exprime la surprise de manière très forte. 

Sur les réseaux sociaux, il s’accompagne très bien d’un emoji avec les yeux exorbités. 

 

C'est carré, être validé chez les jeunes

L’expression c’est carré veut exprimer la clarté, quelque chose de limpide, qui va de soi. Elle se traduit par ça marche ou d'accord, c'est parfait. 

Popularisée par le rap français au début des années 2010, elle était déjà au goût du jour dans les anciennes générations. Le journal Le Monde a même trouvé des traces de ce terme dans les écrits d’Honoré de Balzac !!


 

 

La rédaction Lepetitjournal.com s’est pris au jeu de l’argot et vous propose des mots et définitions bonus :

 

Belek, faire attention dans les années 2010

Vient du mot arabe belec, signifie attention. Le terme est utilisé pour prévenir d’un danger potentiel.

 

Un banger, y’a pas mieux 

Un banger c'est un anglicisme qui permet de qualifier quelque chose d’exceptionnel. Le suffixe bang démontre l’ampleur de la chose qui déchire ! 

 

Cheh, se moquer en une syllabe 

Cette onomatopée est une injonction venue de l’arabe qui signifie "bien fait !". Elle s'accompagne d’un frottement de pouce sur le menton pour accentuer le côté : bien mérité, tu l’as cherché.

 

Hassoul, le mot d'ordre pour relativiser  

 

@flemmards.sah Hassoul😂💀#maximebiaggi #hassoul #mdrr ♬ jme suis dit hassoul - tommy 💪🏻🫤

 

Le terme hassoul qui vient de l’arabe qui signifie tranquille, ce n’est pas grave. Popularisé par le Youtubeur Maxime Biaggi, via une vidéo, il est repris par des milliers de français en effectuant un geste : étendre les deux bras vers l'arrière en se penchant.