Face à la fragilisation financière de la Caisse des Français de l’Étranger (CFE) et à l'absence de soutien de l’État, Français du Monde a lancé une pétition pour réclamer un financement public à la hauteur des missions de service public de la CFE. "Si rien n’est fait, les hausses de cotisations et la baisse des garanties mettront en péril l’accès aux soins des expatriés les plus fragiles", alerte François Boucher, président de l’association. Une mobilisation qui vise à interpeller le gouvernement et à éviter un affaiblissement progressif de la protection sociale des Français établis hors de France.


Pourquoi avoir voulu lancer cette pétition ?
La pétition a été lancée pour alerter sur la situation financière fragilisée de la Caisse des Français de l’Étranger (CFE) et sur le manque de soutien de l’État, qui met en péril sa mission de service public. L’association Français du Monde - ADFE et d’autres acteurs constatent que, sans aide gouvernementale suffisante, la CFE est contrainte d’augmenter ses cotisations ou de réduire les garanties, ou bien les deux, précarisant la situation de nombreux compatriotes vivant à l’étranger. La pétition vise donc à mobiliser les Français de l’étranger et à exiger du gouvernement qu’il prenne ses responsabilités en finançant à minima la part de service public de la CFE.
Est-ce que l’État peut réellement s’engager davantage auprès de la Caisse des Français de l’Étranger ?
Oui, l’État pourrait théoriquement s’engager davantage. Actuellement, il ne finance la CFE qu’à hauteur de 300 000 à 700 000 euros par an, alors que le coût annuel de sa mission de service public est estimé à 25 millions d’euros. Comparé aux financements publics de la Sécurité sociale en France, cette somme est dérisoire. La demande des pétitionnaires est donc que l’État prenne en charge le financement des missions de solidarité de la CFE, notamment la couverture des plus précaires et donc plus spécialement celle de la catégorie aidée.
Quels sont les profils expatriés les plus fragilisés selon vous ?
Les expatriés les plus touchés par ces mesures sont :
• Les bénéficiaires de la “catégorie aidée”, qui sont les plus précaires et bénéficiaient jusqu’à présent de tarifs réduits.
• Certains assurés des contrats “EX”, signés avant 2019, en particulier ceux vivant dans les pays bénéficiant du tiers payant hospitalier, qui subissent des changements très défavorables.
• Les Français retraités vivant dans des pays où les frais de santé sont élevés et qui dépendent fortement de la CFE pour accéder aux soins, ne pouvant pas s’assurer localement du fait de leur âge.
Craignez-vous pour l'avenir de la Caisse des Français de l’Étranger ?
La pérennité de la CFE est en jeu. Les signataires de la pétition estiment que la CFE est en danger et se mobilisent donc pour défendre cet outil extrêmement important pour la couverture santé de nos compatriotes vivant à l’étranger. L’absence de financement public suffisant, combinée aux hausses de cotisations et à la réduction de certaines prestations, pourrait mener à un cercle vicieux où de plus en plus d’adhérents quitteraient la CFE, rendant son modèle économique insoutenable. La lettre de mission adressée à l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) ne prévoit que des pistes de réforme excluant toute augmentation du financement de l’État, ce qui fait craindre un démantèlement progressif.
Quelles sont les mesures que Français du Monde/ADFE préconisent ?
L’association demande :
• Que l’État prenne en charge le financement annuel des missions de service public de la CFE, notamment pour les Français de l’étranger les plus précaires. Cette aide de l’État permettrait d’éviter les augmentations programmées, de maintenir les garanties actuelles et de soutenir la pérennité de la CFE.
• Une clarification de la politique de santé du gouvernement pour les Français de l’étranger.
• Le réaménagement progressif des mesures récentes d’augmentation des cotisations et de réduction de certaines garanties comme le Tiers Payant Hospitalier pour éviter de pénaliser les assurés actuels.
L’objectif est de maintenir la CFE comme un organisme solidaire de Sécurité Sociale et accessible à tous les Français de l’étranger.
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